Conte : "C’est le chant du cygne de cette Europe et le gouvernement ne tombera pas ."
14/02/2019
Italie. Revue de presse.
Les déclarations du Président du Conseil G. Conte, qui revient notamment sur les critiques dont il a fait l'objet au Parlement européen. La presse écrite souligne notamment les propos du chef du gouvernement qui assure être ‘’un vrai leader’’ à la tête de l’exécutif : « Conte : le vrai leader c’est moi et mon gouvernement ne tombera pas » (La Repubblica), « Conte : des attaques déplacés » - ‘’C’est le chant du cygne des vieux partis’’ (Corriere della Sera).
Le Corriere della Sera titre sur l'entretien accordé par le Ministre. La Stampa titre sur une invitation qui serait adressée au Quirinal par le Président de la République : « Le Drian : le retour de l’ambassadeur à Rome est prêt » (Corriere della Sera), « Crise avec Paris : Macron devance le Palais Chigi et invite Mattarella à l’Elysée » (La Stampa).
La liaison ferroviaire Lyon-Turin (Tav) est encore largement reprise. La presse évoque notamment les pressions de la Commission Européenne pour avoir des clarifications de la part du gouvernement italien ainsi que les polémiques sur la véridicité des chiffres publiés : « Tav, la guerre des chiffres » - ‘’Un contre-dossier révèle des avantages à hauteur de 400 millions » (La Stampa), « Tav, Bruxelles demande des explications » - ‘’Le contre-dossier dévoile des bénéfices supérieurs’’ (Sole 24 Ore).
ARTICLE/RENCONTRE, La Repubblica, C. Tito : « Conte : ‘’C’est le chant du cygne de cette Europe et le gouvernement ne tombera pas ‘’ » : « ‘’ Ceux qui m’ont critiqué appartiennent aux vieux partis et se sont dressés contre le vent de nouveauté qui souffle en Italie. Je n’étais pas confus mais tout simplement plein d’amertume parce que l’occasion très importante de discuter de l’avenir de l’Europe a été perdue ‘’. Le lendemain de l’affrontement entre Conte et le parlement européen de Strasbourg, le président du Conseil italien souligne sa déception pour l’occasion perdue et n’a aucune intention de passer pour le bouc émissaire d’un conflit qui a une seule origine : les prochaines élections européennes. Conte a souligné que le véritable leader du gouvernement italien c’était lui et que le gouvernement ne tombera pas. La crise avec Paris sera rapidement résolue. L’Italie n’a jamais été contre l’UE mais elle est plutôt en train de travailler pour un changement de route et pour une Europe plus juste et équitable ».
RENCONTRE avec Giuseppe Conte « Pour ceux qui m’ont attaqué au Parlement européen, c’était le chant du cygne », M. Franco (Corriere della Sera) : « ‘’Mon gouvernement exprime le changement qui a lieu en Italie et en Europe. C'est pourquoi ils m'ont attaqué’’. Pourtant, ces insultes ont matérialisé l'image d'une Italie encerclée, isolée de ses alliés historiques. L'Italie, selon Conte, resterait un îlot de stabilité entouré de l'instabilité des autres ».
COULISSES, Il Messaggero S. Canettieri-F. Pierantozzi, « Conte et les attaques contre l’Italie : il s’agit seulement de propagande électorale. Avec Paris le dialogue repart » : « Verhofstadt (allié manqué du M5S) a attaqué Conte mais ce dernier s’attendait à ‘’entrer dans la fosse aux lions’’. Ce qui l’a ‘’vraiment surpris’’ c’est l’attitude des parlementaires européens du PD : hurlements et insultes arrivaient de leurs bancs et ils ont même tenté de ‘’boycotter’’ le salut du président du Conseil à l’ensemble de la délégation italienne. Le thème de l’isolement de l’Italie en Europe demeure, même si Conte nie et dit qu’il s’agit de ‘’dialectique politique’’ ».
Liaison ferroviaire Lyon-Turin (Tav) :
ARTICLE, La Repubblica, P. Griseri : « Liaison ferroviaire Lyon-Turin (Tav) : l’avis contraire de Coppola : ‘’ Positive jusqu’à 2,4 milliards ‘’ » : « Un contre-dossier sur l’analyse de la liaison ferroviaire Lyon-Turin (Tav) a été présenté, au ministre des Transports Toninelli, par Pierluigi Coppola, le seul expert de la commission non aligné contre la Tav. Ce contre-dossier révèle des avantages à hauteur de 400 millions qui pourraient arriver jusqu’à 2,4 milliards d’euros si l’UE, comme promis, apportait sa contribution de 40 à 50 % et si l’on renonçait au tunnel à côté d’Orbassano ».
COULISSES, M. Conti, Messaggero, « Salvini ‘’vide’’ le revenu de citoyenneté et avertit les siens : ‘’tenez-vous prêts’’ » - « Engagement pour résoudre le problème Tav avec Di Maio. Mais la Ligue fait reporter l’ok à la mesure du M5S » - « Le ministre de l’Intérieur, décidé à faire le plein aux Européennes, se prépare au pire des scenarii » : « Salvini et Di Maio semblent tous deux résignés à l’impossibilité de mener une action de gouvernement réelle avant fin mai ».
Mouvement 5 Étoiles :
ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Cinq Etoiles, le tournant de Di Maio : de mouvement à parti politique. Mais les orthodoxes freinent » : « Luigi Di Maio, leader du M5S et vice-président du Conseil, a passé deux jours difficiles, surtout après la débâcle aux élections régionales aux Abruzzes. Il a fait son autocritique et a souligné que le Mouvement devrait changer de route et devenir un parti politique, s’il veut avoir des possibilités de l’emporter dans des compétitions comme les élections régionales. Di Maio a décidé de repartir, en imposant sa vision et ses choix surtout à Giuseppe Conte, qui est en train de jouer un rôle de plus en plus autonome, et avec qui les tensions sont très fortes. Di Maio voudrait donc réorganiser les alliances mais les orthodoxes du Mouvement ainsi que Davide Casaleggio, fils du fondateur des Cinq Etoiles, ne sont pas du tout d’accord avec cette réforme ».
Autonomie régionale :
ARTICLE, Corriere della Sera, D. Martirano « La journée de l’autonomie qui divise les alliés » : « Ce soir, le Conseil des ministres abordera la question politique de l'autonomie régionale. Un rocher à fleur d’eau très dangereux qui sépare la Ligue et le M5S mais aussi les gouverneurs du Nord et du Sud du parti démocrate. Ces thèmes constituent une menace pour le Sud appelé à s'opposer à ‘’un nouveau Risorgimento [période historique coïncidant avec l’unification de l’Italie, ndt.]’’ par le gouverneur Vincenzo De Luca (Pd). Le chef du syndicat CGIL Maurizio Landini alerte « parce que l'unité du pays est remise en question ». Mais le gouverneur lombard Fontana a déjà répondu : « Ce sont les administrateurs politiques du Sud qui n'ont pas su mettre en valeur tout le potentiel de leurs territoires ». Ce soir, après un intense travail entamé en juillet, la ministre de la Ligue Erika Stefani illustrera les points sur lesquels les ministères composés de membres de la Ligue ont déjà donné le feu vert au renforcement des pouvoirs des Régions et qui sont cependant en attente des ministres du M5S. Les trois projets, s'ils sont signés par les trois gouverneurs, devront passer par la commission bicamérale des Affaires régionales et ensuite, sous la forme de trois projets de loi distincts, devront être approuvés par la Chambre à la majorité absolue. S'agissant de la possibilité de modifier les textes, les présidents Elisabetta Casellati (Forza Italia) et Roberto Fico (M5S) seraient orientés à ne permettre des interventions que sur les modalités d'application des accords ».
Enquête sur l’affaire du Navire Diciotti :
ARTICLE Sole 24 Ore « Le président propose à la Commission de ne pas poursuivre Salvini » : « Sur l’affaire Diciotti, M Gasparri (Forza Italia) n’a pas de doute : Matteo Salvini ne doit pas être placé sous enquête car, comme il l’explique dans sa note de président de la Commission pour les immunités des Sénateurs, les décisions prises furent conditionnées par ‘’un intérêt public urgent’’ partagé par tout le gouvernement. D’où sa proposition de rejeter la requête d’autorisation d’enquête du Tribunal de Catane. La parole passe maintenant aux 22 membres de la commission. Pour l’emporter, Salvini a besoin aussi des voix des 5 ÉEtoiles. Si officiellement aucune décision n’a été prise, des sources indiquent que les 5 Étoiles seraient plutôt orientés vers le ‘’non’’ à poursuivre ».
ENTRETIEN de Gianluigi Pellegrino, avocat spécialisé en droit public et administratif « Si l’Italie refuse le procès du ministre, il risque d’y avoir une sanction de la Cour européenne des droits de l’Homme, S. Truzzi (Fatto Quotidiano) : « Ce qui est reproché par les juges à Salvini est une conduite spécifique, à laquelle ni Conte, ni Di Maio, ni Toninelli ne disent avoir collaboré. Les magistrats affirment qu'il s'agit d'un enlèvement : le processus est complexe. Les magistrats demandent si agir dans le périmètre de la politique gouvernementale était nécessaire pour défendre l'intérêt national suprême d’accueillir les migrants avec cinq jours de retard en les gardant sur le navire. Selon eux, il s'agit d'un enlèvement. Parce que cet isolement a été utilisé pour avoir plus de pouvoir pour négocier avec les pays de l'UE. Si l'Italie affirme que la justice ne peut déterminer si des hommes ont été enlevés ou non, elle risque une sanction retentissante de la Cour européenne des droits de l'Homme. Un ministre peut faire une fausse déclaration dans l'exercice de ses fonctions dans l'intérêt national, mais ne peut jamais se considérer autorisé à tuer ou à isoler des personnes. Ce n'est pas parce que ce sont des migrants qu'ils n'ont pas de droits humains fondamentaux ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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