"Nomination de Paolo Savona à la Consob."
06/02/2019
Italie. Revue de presse.
[Paolo Savona avait été refusé en mai 2018 en tant que ministre de l'Économie et des Finances par le président de la République, ce qui avait conduit dans un premier temps à l'échec de la formation du gouvernement.]
Presse écrite :
Nomination de P. Savona à la tête de la Consob : « Consob, Savona devient une affaire » - ‘’Les oppositions contre cette nomination pour ‘’incompatibilité’’ (Corriere della Sera), « Polémiques sur Savona à la tête de Consob » - (La Repubblica), « Savona nommé à la Consob » - ‘’Tim et les banques seront ses premiers dossiers’’ (Sole 24 Ore), « Consob : Savona, 82 ans, nommé pour 7 ans et le Quirinal ne fait pas d’objections » (Il Fatto Quotidiano).
Ligne Lyon-Turin : « Le verdict de l’Italie : non à la TAV » (Il Messaggero), « Toninelli remet à la France un avis très négatif » - ‘’une perte à hauteur de 7 mlds’’ (La Stampa), « TAV, le dossier qui retoque la liaison remis à la France » (Il Mattino).
Journaux télévisés : Les journaux télévisés traitent principalement de l’affaire Diciotti et de la nomination de P. Savona à la Consob. Quelques JT ouvrent également sur la ligne grande vitesse Lyon-Turin ainsi que sur le vote de confiance du décret-loi pour la simplification.
Réseaux sociaux : Les réseaux sociaux traitent principalement de la rencontre, hier à Paris, entre Di Maio et certains gilets jaunes ainsi que de la décision du commissaire de l’autorité anticorruption de quitter ses fonctions. Les réseaux commentent également la décision de la justice italienne de classer sans suite l’enquête qui portait sur les conditions de l’arrestation de C. Battisti et la présence des Ministres Salvini et Bonafede à l’aéroport. Sur Twitter, les hashtags #M5S, #GiletsJaunes et #Battisti sont parmi les plus actifs en ce moment, ainsi que #Salvini et #Bonafede.
Articles de Presse
Nomination de P. Savona à la tête de Consob. ARTICLE, La Stampa P. Baroni « Savona à Consob, l’intérim des Affaires Européennes à Conte » : « Après 4 mois d’impasse et de négociations, le gouvernement a choisi l’économiste sarde, âgé de 82 ans, bien connu pour ses positions eurosceptiques. Il remplacera M. Nava, qui avait démissionné après les violentes pressions du M5S. Les oppositions s’insurgent, notamment le PD qui parle de nomination ‘’illégitime’’. »
ARTICLE, La Repubblica, C. Lopapa : « Polémiques pour Savona à la Consob. Et maintenant la Ligue veut la direction de l’Inps » : « La nomination de Paolo Savona, ministre italien chargé des affaires européennes, économiste eurosceptique, à la tête de la Consob (commission nationale pour les sociétés et la bourse) a aussitôt suscité beaucoup de polémiques. L’opposition s’est opposée à cette nomination pour ‘’incompatibilité’’ et il y a eu des divisions au sein du gouvernement sur les prochaines nominations, dont celle du directeur de l’institut de prévoyance sociale l’Inps. Mais le choix de Paolo Savona doit cependant encore être validé par les Commissions des finances du Parlement, puis par la Cour des comptes, et enfin par le Président de la République Mattarella ».
COMMENTAIRE La Stampa M. Zatterin « La facture ‘’euro’’ de la chaise vide » : « Depuis hier, l’Italie n’a plus de ministre pour les Affaires Européennes. En réalité, elle n’en a jamais eu, puisque personne à Bruxelles n’a eu le plaisir de rencontrer Savona. Qu’on l’aime ou pas, l’Union Européenne ne peut pas rester avec une chaise vide. Les absents ont toujours tort. Et ils se retrouvent aussi avec les mains vides ».
Ligne Lyon-Turin (TAV) : RETROSCENA (coulisses), Corriere della Sera, F. Verderami « Les vice-présidents du Conseil cherchent-ils l’accident ? Le calendrier (possible) de la crise » - « Giorgetti : si l’autonomie ne passait pas, je me retirerai du gouvernement » : « C'est fini avant la fin : on peut le voir dans les petits détails et dans les grandes questions. Combien de temps la coalition gouvernementale peut-elle coexister si le ministre de l'Infrastructure, M. Toninelli, transmet le dossier de la liaison grande vitesse aux Français et non à ses collègues italiens ? Où est la « solidarité du gouvernement », si le M5S continue à ne pas lever la réserve sur le vote du Sénat qui pourrait envoyer devant les juges le ministre de l'Intérieur pour ce que le Palais Chigi appelle un « acte de gouvernement » ? La réalité est que l'axe entre Salvini et Di Maio est fissuré. C'est une fracture personnelle. Le chef M5S a vu l'intention de l'autre vice-premier ministre de « chercher l'accident » et de « scinder le mouvement ». Le leader de la Ligue s'est « fatigué » et « fait les calculs à froid ». Parce qu'il y a la LGV, mais pas seulement. Le passage pour le ministre de l'Intérieur est délicat : pour cette raison, il a imposé le silence aux dirigeants de la Ligue ». L'ère de la médiation est révolue, notamment parce que la récession progresse et que la responsabilité de la crise finirait par retomber sur la Ligue. « Salvini a délégué la politique économique à Di Maio, la tempête approche et même Savona a décidé de se défiler » explique Silvio Berlusconi. Le passage du ministre des Affaires européennes à la Consob montre la difficulté d'une coalition, incapable de trouver des solutions adéquates à temps, contrainte d'utiliser un pion du gouvernement pour sortir de l'impasse à la dernière minute. Dans ce contexte, le clivage sur le Venezuela passe presque au second plan. Et c'est précisément sur le Venezuela que la faiblesse de Conte se révèle, malgré l'avertissement public du chef de l'Etat et la protestation réservée de la diplomatie américaine, n'a pas réussi à débloquer la situation jusqu'ici. La vérité est que le « médiateur » se trouve pris entre Maio et Salvini. L'un et l'autre veulent transférer la responsabilité de la fracture à l’autre. Et un exécutif de centre-droit avec les transfuges du M5S n’est pas souhaité par Salvini : mettre en place une opération similaire pour gérer la prochaine loi de finances, ce serait retracer le chemin de Renzi. Qui a gagné les européennes et a ensuite tout perdu ».
COULISSES, M. Conti, Messaggero, « Ligue, l’aile anti-M5S se renforce, mais Salvini les freine. Pour l’instant. » - « De l’affaire Diciotti à la TAV, c’est la trêve armée. Au sein de la Ligue le malaise est croissant. Salvini sera demain avec Berlusconi et Meloni, ‘’mais ne revient pas avec FI’’ » : « Plus que le Diciotti et le Venezuela, la TAV est un problème pour Salvini. L’espoir de trouver un accord sur le Lyon-Turin s’est encore réduit avec la remise, de la part de Toninelli, de l’analyse coûts-bénéfices à l’Ambassadeur Masset. Hier, après la rencontre du M5S avec les Gilets jaunes, le leader Chalençon a exclu toute alliance – c’est le énième ‘’non’’. Salvini et Conte comprennent les risques d’un isolement en Europe mais sont la proie de la géopolitique des 5 étoiles, qui depuis l’arrivée de Di Battista ressemble à une mayonnaise ratée ».
COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Ligue-M5S : le jeu de la courte paille commence par la Tav » : « Désormais, les deux leaders mettent en scène un bras-de-fer entre deux identités et deux visions politiques différentes. Le document sur l’analyse a été remis hier à l’ambassadeur français Ch. Masset. Cela signifie que la gestion du temps, autre instrument de médiation, est en train de s’épuiser. On a pris acte que le dossier de la TAV ne peut pas se prolonger encore longtemps. Le mot final tombera avant les élections européennes. C’est la crédibilité de Salvini sur ses promesses faites dans les chantiers piémontais qui est en jeu, tout comme celle de Di Maio qui désormais ne se cache plus derrière l’analyse dont les résultats négatifs semblent par ailleurs acquis. Le jeu de la courte paille a commencé. Salvini laisse le tour aux 5 Etoiles en rassurant, sans jamais mettre en doute le gouvernement et répétant son sens de responsabilité mais aussi en provoquant chaque jour son allié. Qu’il s’agisse de l’autorisation pour l’enquête judiciaire, la Tav ou le Venezuela ».
ARTICLE La Stampa, M. Sorgi « Pas de troc, M5S et Ligue vers le règlement des comptes » : « Celui qui s’attendait à ce que la polémique soulevée par Salvini sur la TAV aurait servi à préparer un troc politique, onéreux pour les deux parties, mais avantageux surtout pour lui (avec le ‘’non’’ à l’autorisation sur l’enquête du navire Diciotti) devra se raviser. L’habitude des appels téléphoniques quotidiens avec Di Maio semble aussi s’être refroidie, ces derniers jours. En changeant d’avis sur sa disponibilité à subir le procès, Salvini a mis le M5S devant un dilemme : sauvetage, coûte que coûte, ou crise gouvernementale ».
ENTRETIEN d’Edoardo Rixi (M5S), vice-ministre des infrastructures « La décision demeure politique, ne laissons pas le choix à des techniciens » (La Stampa) : « ‘’La liaison TAV ouvrirait le marché français aux marchandises italiennes. C’est l’intérêt national qui est en jeu. Il faut sortir du retard infrastructurel. Pour envoyer la marchandise en France il n’y a que le vieux tunnel du Fréjus ou le transport sur route. Il est clair que si le Nord-Est est plus productif, c’est aussi parce que le Port de Trieste envoie des trains en Hongrie comme à Cologne’’ »
ARTICLE, U. Mancini, Messaggero, « TAV, l’analyse remise à la France, le ‘’non’’ dans le dossier » : « Le dossier de 80 pages avec l’analyse coûts-bénéfices a été remis hier peu après 18h à l’Ambassadeur français. Ce n’est pas une déclaration de guerre mais presque. Vu que la conclusion, comme prévu, est le ‘’non’’ écrit noir sur blanc à l’achèvement de l’œuvre. Une position qui n’est pas partagée par la France : avant-hier E. Borne invitait l’Italie à aller de l’avant. La France sait par ailleurs que les techniciens qui ont réalisé le dossier sont anti-TAV, à commencer par le président Ponti. Le trafic entre l’Italie et la France, selon l’analyse, serait prévu en forte baisse : ce n’est pas ce que disent les études de la Bocconi et de centres d’études indépendants. C’est à l’Ambassadeur Christian Masset maintenant d’envoyer le document à Paris, pour une étude approfondie. M. Salvini insiste lui pour aller de l’avant et O. Napoli, de FI, parle d’’’humiliation pour le Parlement et les Italiens’’ ».
ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco : « Toninelli donne à la France le dossier sur les coûts de la liaison Lyon-Turin (TAV). Salvini : ‘’ Je ne suis pas au courant ‘’ » : « La première étape officielle de la campagne anti -LGV (TAV), préparée par le M5S, a été acheminée par le ministre des Transports Danilo Toninelli, qui a remis hier à l’Ambassadeur de France en Italie, Christian Masset, l’analyse coûts-bénéfices de la liaison Lyon-Turin. Le verdict de l’Italie est ‘’non à la Tav ‘’ et ce dossier remis à la France pourrait remettre en question la liaison ferroviaire. Ce dossier remis à la France, mais, incroyablement, pas montré au ministre de l’Intérieur Salvini, a conduit à la colère du vice-président du Conseil, qui a été gardé dans l’ignorance de cette étude et qui a déclaré : ‘’ Macron connaît des données que le vice-président du Conseil continue d’ignorer ».
Elections européennes : ARTICLE, La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Les leaders Cinq Étoiles chez les gilets jaunes, mais les Français n’ouvrent pas sur l’alliance dans l’UE » : « Di Maio et Di Battista, leaders du M5S, se sont rendus à Paris et ont rencontré le leader, dur, des gilets jaunes Christophe Chalençon, qui avait d’abord parlé d’un accord mais s’est ensuite ravisé. Un pari risqué pour une force politique qui est au gouvernement depuis presque 9 mois et qui doit démontrer être capable de faire autre chose que d’enflammer et de bloquer les rues. Mais l’esprit de Di Battista a eu raison du pragmatisme du vice-président du Conseil, qui se trouve, en ce moment, dans une phase d’extrême difficulté. Ils ont rencontré, donc, à l’Hôtel de France de Montargis, à la place d’Ingrid Levavasseur, quelques représentants de la liste RIC et surtout un membre plus dur, Christophe Chalençon. Islamophobe et d’extrême droite, il a été capable, en deux heures, de se contredire deux fois, en déclarant à l’Ansa qu’il n’y avait pas encore de véritable alliance mais qu’un dialogue avait été entamé et qu’ils étaient d’accord sur toutes les questions. Mais, une heure plus tard, alors que Di Maio et Di Battista étaient de retour en Italie, convaincus d’avoir un accord dans leur poche, Chalençon a expliqué qu’il n’y avait aucune alliance et qu’ils voulaient tout simplement bien comprendre la position politique du Mouvement par rapport à la Ligue. Pour ajouter encore plus de confusion, il y avait également la présence d’un autre gilet jaune atypique, Marc Doyer, qui avait renoncé à la course politique avec la liste RIC après la découverte de son passé : il avait été partisan de Macron et il avait milité pour En Marche. Cette éventuelle alliance, pour un groupe autonome à Bruxelles, reste un gros point d’interrogation. Les relations franco-italiennes risquent encore d’être compromises et le responsable Europe d’En Marche, Pieyre-Alexandre Anglade, a déclaré à La Repubblica : ‘’ Di Maio devrait s’occuper de son pays, dont les conditions ont empiré depuis que sa coalition est au pouvoir. L’Italie est le seul pays de la zone euro en récession. Je crois que les Italiens préfèrent que le gouvernement s’occupe de ces questions plutôt que de provoquer tous les jours un pays voisin et ami ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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