"La Ligue et le M5S sont divisés sur tous les fronts."
11/01/2019
Italie. Revue de presse.
Ligne Lyon-Turin(TAV)/Tensions au sein du gouvernement : Unes - « Querelle sur la TAV, l’axe du Nord contre les 5 Étoiles » (Corriere della Sera), « Ligue-M5S, chaos total, le feu vert au revenu citoyen reporté » (La Repubblica), « TAV, Salvini défie Di Maio » - ‘’La Ligue manifestera à Turin en faveur du chantier, feu vert au référendum » (La Stampa), « Référendum TAV, le défi Ligue-M5S » (Il Messaggero), « La Ligue et le M5S divisés sur tous les fronts » (Il Mattino).
ARTICLE, La Repubblica, C. Lopapa : « Le gouvernement paralysé par les disputes. Revenu et retraites, décrets reportés » : « La Ligue et le M5S sont divisés sur tous les fronts, le chaos est total et les deux mesures phares du « gouvernement du changement », le revenu de citoyenneté et la réforme des retraites par Quota 100, sont reportées. Les frictions entre les deux partis de la majorité ont donc touché toutes les questions importantes en débat : décret sur la sécurité, ligne grande vitesse Lyon-Turin (TAV), la question des forages dans les Pouilles, l’immigration et la question de la maire de Rome, Virginia Raggi. Sur la TAV, M. Salvini a pris position en faveur de la ligne en proposant un référendum en cas d’avis négatif, tandis que le M5S, par le biais de son ministre des Transports D. Toninelli, s’apprêterait à la bloquer en raison d’une analyse coûts-bénéfices qui serait vraisemblablement défavorable ».
COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « La Ligue conserve l’option d’une crise de gouvernement » : « On peut dire que Salvini a visé toutes les cibles possibles contre le M5S. D’abord contre la maire de Rome V. Raggi. Ensuite en critiquant la position des alliés sur les forages et surtout en ouvrant les hostilités sur la ligne grande vitesse Lyon-Turin. Salvini a décidé d’envoyer ses fidèles pour le représenter à la manifestation de Turin de samedi en faveur du chantier et a lancé l’idée du référendum à l’instar des opposants du gouvernement. La stratégie est la suivante : conserver la possibilité d’une crise gouvernementale. Ce n’est pas dit qu’il la provoquera, mais Salvini a sans doute besoin de garder les mains libres et être aussi prêt à débrancher le tout. Il y a le soupçon sur le fait que Salvini tente de soulever ces arguments pour cacher les difficultés grandissantes sur la question migratoire, son cheval de bataille. L’histoire des 49 migrants a montré comment sa position en Europe est en train de devenir de plus en plus gênante puisque ses alliés potentiels, les pays de Visegrad, ne veulent absolument pas entendre parler de redistribution ».
ARTICLE, Il Messaggero U. Mancini « TAV : faire machine arrière coûte jusqu’à 3,4 milliards. Voici pourquoi la ligne Lyon-Turin doit être achevée » : « Entre 2,4 et 3,4 milliards : ce serait le coût de l’arrêt de construction de la TAV. Mais de cela la commission technique pour l’analyse coût-bénéfices guidée par le prof. Marco Ponti ne parle pas. Dans un document confidentiel que ce journal a pu voir, la société écrit noir sur blanc que le trou serait gigantesque. Mais à part cette donnée économique, ce n’est pas tout ce qui embarrasse le gouvernement : il y a d’autres considérations de l’observatoire sur le Lyon-Turin et une série d’études indépendantes, et notamment le fait que la Tav soit urgente et nécessaire au regard de la demande croissante de transport de marchandises et services à travers les Alpes (ce que la commission de Ponti ne prend pas au sérieux). »
ENTRETIEN de Marco Ponti, président de la commission coûts-bénéfices sur la ‘’TAV’’ « Selon nous, l’œuvre ne doit pas être faite mais c’est la politique qui en décidera » (Corriere della Sera) : « ‘’Nous quantifions les effets positifs et négatifs de cette dépense. Ce sont les chiffres qui comptent, pas notre point de vue. Les grandes œuvres produisent peu d’emplois par rapport à leurs coûts. L’analyse coûts-bénéfices n’est qu’un instrument de compréhension. C’est à la politique d’en décider’’ ».
Migrants. ARTICLE, Il Fatto Quotidiano, L. De Carolis « « Matteo nerveux » et Conte se découvre l’idéal anti-Salvini » : « L'avocat du peuple n'est pas un homme de paille, maintenant tout le monde l'a compris. Si cela s’avère nécessaire, il est fait de gomme : excellent pour amortir et paralyser Matteo Salvini. Et puis, Luigi di Maio a décidé qu’au cours de cette phase vers les européennes, il est préférable de laisser Giuseppe Conte, le parfait anti-Salvini, en première ligne. Il y a l’objectif de suivre le rythme de la Ligue et peut-être même de le dépasser rapidement. Hier, dans un communiqué sur Carige, dans les étages supérieurs du Mouvement, ils ont souri : « Salvini est nerveux, les siens le presse». Salvini, habitué à sortir souvent triomphant par des escarmouches internes, subit le coup. « Luigi di Maio souffre de la popularité de Conte » a admis il y a quelques jours la majorité des M5S. Mais le vice-Premier ministre est aussi pragmatique. « L'idée d'accueillir les femmes et les enfants a commencé avec Di Maio », expliquent-ils. Mais ensuite, il a laissé la balle au Premier ministre, parce que se battre personnellement aurait été une confrontation totale avec l'autre vice premier ministre avec lequel il ne voudrait jamais se battre, au nom d'un pacte de non-belligérance entre pairs. Tant d’espace pour Conte, qui, avec ses conseillers diplomatiques, a dirigé les négociations concernant les avec les autres pays. Hier, Conte a promis dans une vidéo : « La ligne de conduite en matière de politique d'immigration du gouvernement italien a changé ? Absolument pas. A ce sujet, le pacte de gouvernement ne change pas d'idée sur la nécessité d'une ligne de rigueur ». Les guerres de positions sont jouées et le principal général qui prétend ne pas l’être, est Conte »
ARTICLE Corriere della Sera M. Galluzzo « Migrants, Conte revendique la ligne ‘’c’est un cas exceptionnel’’ » : « hier Giuseppe Conte a revendiqué son propre rôle lors de son troisième message vidéo en 7 mois de gouvernement. Il a minimisé le bras-de-fer avec son ministre de l’Intérieur (et adjoint) en parlant d’incident de parcours et surtout, il a souligné que la ligne du gouvernement n’avait absolument pas changé envers les migrants. L’accueil d’une dizaine de migrants débarqués à Malte représente ‘’un cas exceptionnel que je revendique et qui ne met pas en discussion la cohérence de notre action et la ligne de fermeté du gouvernement’’. En effet, explique-t-il : ‘’J’ai sollicité le commissaire Avramopoulos pour qu’il se charge de la redistribution des migrants qui ont récemment débarqué à Pozzallo et qui n’ont pas encore été relocalisés’’. La rencontre avec le commissaire aura lieu lundi prochain au Palais Chigi ».
ARTICLE Il Messaggero S. Canettieri « La maire de Rome en guerre contre Salvini sur la sécurité, Di Maio la censure » « La maire 5 Etoiles Virginia Raggi plaide pour avoir davantage de policiers, après le guet-apens meurtrier d’hier matin devant une maternelle dans la capitale. Le chef de la Ligue n’a pas hésité à lui répondre ‘’qu’elle pense plutôt aux trous de sa ville et aux déchets’’. Le leader 5 Etoiles Di Maio, sans cacher son irritation, a rappelé la maire à l’ordre ‘’je ne veux pas d’autres fronts ouverts, le gouvernement est en train de bien travailler pour la Capitale’’ ».
ARTICLE, La Repubblica, G. Filetto : « Carige, le parquet est en train d’enquêter sur les alliances parmi les partenaires et les dommages aux épargnants » : « Le parquet de Gênes est en train d’enquêter sur les alliances des associés ainsi que sur les possibles dommages aux épargnants. L’hypothèse est celle d’abus de marché. Sous examen aussi la coalition dirigée par Raffaele Mincione, assistée par l’avocat Guido Alpa ».
ARTICLE, La Stampa, L. Martinelli : « Volte-face de Drouet : ‘’ Non à l’aide de Di Maio ‘’ » : « Éric Drouet, un des leaders les plus charismatiques des gilets jaunes, qui semblait disponible à une collaboration avec le M5S et même à rencontrer Luigi Di Maio, a fait marche arrière. Il a déclaré hier, dans un message sur Facebook, que les gilets jaunes étaient un mouvement apolitique et qu’ils refusaient toute aide politique, indépendamment de la provenance ».
ARTICLE Corriere della Sera L. Cremonesi « Le mystère d’Hannibal, le fils de Kadhafi disparu que Poutine veut libérer » : « Depuis trois ans, le 4e fils de Kadhafi se trouve dans une prison de Beyrouth. Bloqué par une milice syrienne, il a été ensuite revendu à une milice chiite du Hezbollah libanais qui l’a torturé pour connaître le mystère de la disparition en Libye du leader libanais Musa Sadr. C’est la diplomatie russe qui, aujourd’hui, selon le quotidien saoudien à Londres, Al Sahrq al Awsat, serait en train de plaider en faveur d’Hannibal en contactant le président du parlement libanais. Une démarche qui révèle l’intérêt avec lequel la Russie de Poutine regarde le pays africain et se positionne pour jouer en position de force à la conférence sur la Libye que l’ONU s’apprête à organiser ».
(Traduction : ambassade de France)
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