"Conte pour le report, Di Maio et Salvini s’y opposent."
06/12/2018
Italie. Revue de presse.
Budget/UE : Unes - : « Un impôt écologique sur l’automobile » - ‘’Conte mardi chez Juncker pour présenter le budget revu’’ (Corriere della Sera), « Revenu citoyen, bras-de-fer au sein du gouvernement » - ‘’Conte pour le report, Di Maio et Salvini s’y opposent’’ (La Stampa), « Budget, couperet sur l’automobile » - ‘’Une taxe jusqu’à 3 000€ pour les voitures non écologiques’’ (Il Sole 24 Ore, Il Messaggero, Il Mattino).
RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, F. Fubini : « Le défi sur les chiffres pour l’entente européenne entre le Président du Conseil et Tria » : « Les divergences entre le Président du Conseil Conte et le ministre de l’Economie, Giovanni Tria, sont à la base des négociations sur l’entité de la révision du budget italien. Pour le ministre, il faudrait offrir une réduction permanente d’au moins la moitié des plans de dépense. Pour Conte et une partie de ses ministres, il suffirait de reporter les réformes. Le gouvernement et le ministre Tria sont en train de discuter sur ce qu’il faut faire pour éviter la procédure d’infraction de la Commission européenne. L’Italie peut apporter des modifications à la loi de finances jusqu’au 19 décembre, surtout en ce qui concerne la révision du rapport déficit/PIB. C’est sur le déficit structurel que la Commission UE juge si une loi de finances respecte ou pas les règles. Or, le déficit structurel de l’Italie ne les respecte pas : au lieu d’améliorer ce chiffre, le gouvernement l’a augmenté de 0,8 % : c‘est- à dire à hauteur de 14 milliards, l’équivalent des dépenses indiquées pour la réforme des retraites et le revenu de citoyenneté. En théorie, pour éviter la procédure d’infraction européenne, le gouvernement devrait effacer les principales mesures du budget ».
ARTICLE Il Messaggero M. Conti « Budget, Conte fait d’autres coupes avant de rencontrer Juncker. Tensions M5S-Ligue » : « Une nouvelle réunion se tiendra aujourd’hui au Palais Chigi pour mettre au point une nouvelle proposition. C’est la course contre la montre pour éviter l’infraction et l’exercice provisoire. Une nouvelle version du budget, qui est le résultat du travail fait jusque-là par le ministère de l’Economie : une loi de finances complètement nouvelle pour que la Commission puisse donner son aval. Il y aurait une réduction des dépenses pour les deux réformes chères au M5S et à la Ligue (revenu de citoyenneté et retraites), donnant plus de place à des investissements aux effets multiplicateurs ».
ARTICLE, Corriere della Sera, S. Montefiori : « Paris ouvre à l’Italie mais elle est préoccupée par l’arrêt des travaux : ‘’ Ce travail sert ‘’ » : « La France veut continuer les travaux de la ligne grande vitesse Lyon-Turin et donc elle est en train d’exaucer les exigences du partenaire italien. Les appels d’offre ont été reportés par une lettre conjointe des deux ministres des Transports, mais les intentions de fond semblent différer. Si le Ministre italien Toninelli veut gagner du temps et éventuellement reporter la décision après les prochaines élections européennes, la ministre française Elisabeth Borne, au contraire, est très préoccupée par les délais. Sa position est celle d’il y a dix jours, quand elle avait présenté son projet de loi sur les mobilités pour réorganiser et moderniser tous les transports français. En effet, une partie de ce projet est consacrée à la sauvegarde de la ligne grande vitesse Lyon-Turin (TAV), pouvant offrir une alternative crédible aux transports routiers. La ligne grande-vitesse fait partie d’un traité international entre la France et l’Italie et cet accord doit être respecté. La ministre Borne est très préoccupée pour cet arrêt temporaire des travaux, décidé par Toninelli, parce que les travaux ont déjà commencé. Si une décision sur les appels d’offre n’est pas prise début 2019 les chantiers s’arrêteront ».
ARTICLE Il Messaggero A. Gentili « Conte et Di Maio au mouvement en faveuer de la Tav : ‘’on peut attendre jusqu’aux élections européennes » : « Pendant deux heures, G. Conte, L. Di Maio et D. Toninelli ont tenté de rassurer et de calmer le front du ‘’oui Tav’’. Le président du Conseil a promis d’effectuer une visite aux chantiers de la ligne Lyon-Turin. Il a offert une place aux partisans de la ‘’Tav’’ dans la commission chargée d’évaluer les coûts et les bénéfices du chantier pour ‘’une analyse ponctuelle et pas idéologisée’’, tout en promettant ‘’la relance économique de tout le territoire avec des investissements et le soutien aux entreprises’’. Toutefois, la composante M5S du gouvernement a annoncé de fait un nouveau report de la décision sur la ligne Grande Vitesse. Selon la présidente de l’Ascom (association des commerçants) ‘’ils nous avaient assuré que la lettre signée avec la France, qui reportait en 2019 l’appel d’offre, n’était pas une manière de prolonger les délais. Or, la réponse arrivera uniquement avant les élections européennes de mai’’. Une version édulcorée, le soir, par Conte ‘’la réponse en début 2019 ? Nous pourrions y arriver’’. Les entrepreneurs turinois n’ont pas du tout apprécié et ont envoyé un communiqué conjoint des 33 associations ‘’Le gouvernement montre vouloir prolonger les travaux. Cette temporisation semble instrumental et finalisé à ne pas décider et ne pas faire’’ ».
COULISSES Il Messaggero A. Gentili « Le plan pour chercher le soutien de Macron afin de ne pas perdre les financements européens » : « Les représentants du ‘’oui Tav’’ ont remarqué trois choses lors de leur accueil au Palais Chigi : la courtoisie de Conte et Di Maio, l’absence totale de la Ligue et le timing ‘’dilatatoire’’ avec lequel de gouvernement s’approche de la réalisation de la ligne Lyon-Turin. Au ministère des infrastructures, où règne le ‘’no-Tav’’ Toninelli, on parle du mois de mai comme ‘’un terme absolument pas impératif’’. On souligne que la décision prise mardi par Toninelli et son homologue française E. Borne de reporter en 2019 le lancement des appels d’offre pour le tunnel principal n’est accompagnée par aucune date : ‘’la date exacte sera décidée avec la Commission européenne afin de ne pas perdre les financements européens’’. Dans cette stratégie du report, Conte mise sur le soutien d’E. Macron. Au Palais Chigi on pense qu’en vue des élections de mai, après avoir subi le siège des ‘’gilets jaunes’’, le Président n’a aucune envie de faire pression sur le transport ferroviaire, risquant de semer une nouvelle alarme au sein des puissants syndicats des transporteurs transalpins ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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