"Salvini craint l'explosion du M5S."
28/11/2018
Italie. Revue de presse.
Budget/UE : Unes - : « Conte à l’Europe : la stabilité sociale prioritaire sur les comptes » (Corriere della Sera), « L’UE prévient le gouvernement : ‘’la correction doit être consistante’’ » (La Stampa), « Budget, pression du Quirinal » (ll Mattino) « Sécurité, le oui obtient la confiance » - ‘’Alerte des maires : cela favorisera les migrants irréguliers’’ (La Repubblica).
ANALYSE Corriere della Sera F. Fubini « Le marché à un tournant mais l’engrenage européen va de l’avant » : « L. Di Maio et M. Salvini auraient obtenu un résultat cette semaine : le sablier de l’engrenage européen pourrait commencer à couler en février et non plus en janvier. C’est un butin plutôt de nature tactique et de durée nécessairement provisoire. Les investisseurs, toujours attentifs à se protéger des risques et à saisir les occasions de jouer à la hausse, ont décidé d’accorder à l’Italie le bénéfice du doute. Mais avant de lui accorder de la confiance, ils attendent que le gouvernement montre, faits à l’appui, qu’il accepte réellement les règles européennes ».
COULISSES, M. Guerzoni, Corriere, « Salvini ne pense pas à renverser le gouvernement mais craint plutôt l’implosion du Mouvement 5 étoiles » : « Salvini a retrouvé sa bonne humeur après le vote positif sur le décret sécurité. Le ‘’capitaine’’ de la Ligue monte constamment dans les sondages et certains le décrivent comme étant prêt à prendre le Palais Chigi, d’autant que Di Maio est dans le collimateur à cause d’une affaire d’ouvriers employés au noir chez son père (comme révélé dans l’émission TV « Le Iene »). Mais les légistes assurent que ce n’est pas le cas, considérant que le gouvernement est déjà dirigé de facto par eux. Même si l’hypothèse d’un remaniement est évoquée par plusieurs partis politiques, Salvini se montre prudent. Pour lui, le meilleur choix est de ‘’tenter de faire tenir la baraque debout, comme elle est actuellement’’ au moins jusqu’aux européennes si le M5S n’implose pas d’ici là. Cette dernière hypothèse serait d’ailleurs ce qui qui le préoccuperait le plus »
COULISSES, A. Barbera-A. La Mattina, Stampa, « Merkel craint la crise Italie-UE et envoie le vice chancelier et ministre des Finances Scholz pour négocier – Il voit Di Maio (M5S) et Tria (Indépendant) pour tenter de trouver un compromis. Bras-de-fer du gouvernement sur les délais de la loi de finances » : « Scholz est venu à Rome pour rencontrer Di Maio et Tria, son approche est diamétralement opposée à celle de Schauble dans la crise grecque. Tout en soulignant que ‘’la Commission fait bien son travail, il n’est pas opposé à un revenu pour les plus pauvres si c’est compatible avec les comptes publics. Difficile de dire si la médiation donnera des résultats mais l’emphase avec laquelle Di Maio, en sortant du rendez-vous,k a dit qu’il était dans l’intention du gouvernement de réduire le déficit est prometteuse. Le premier test sera le 19 décembre, quand le Conseil européen se réunira à Bruxelles pour valider la décision de la Commission sur la procédure de déficit excessif. Salvini a dit ‘’nous refaisons la totalité des comptes. Nous ferons tout pour éviter la procédure d’infraction’’. »
ENTRETIEN de Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, La Stampa, « Il faut une correction des comptes. Réduire le déficit de 0,2% ne suffit pas » : « Le gouvernement italien doit prendre des mesures concrètes, dit le vice-président, une réduction de 0,2% ne suffit pas, il faudrait arriver à une réduction, comme recommandé par la Commission, de 0,6% du PIB. A l’écouter, il semblerait que les marges pour trouver un point d’équilibre entre la Commission et le gouvernement sont vraiment réduites. Il lance un nouvel avertissement lié aux risques potentiels pour l’économie italienne et par effet miroir pour le système bancaire, dont la situation est ‘’liée à la situation économique en général’’. ‘’La trajectoire du budget choisi par l’Italie est contre-productive pour l’Italie elle-même. Il est important qu’elle la reconsidère »
COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « Le signal sur l’UE attendu par le Quirinal et par le Parlement » : « Tous sont accrochés à une négociation qui est encore virtuelle. Le Parlement, où l’incertitude sur les négociations et ses résultats ne permettent pas une perspective claire, reste dans le brouillard. On raconte qu’au dernier Conseil des ministres on a encore discuté sur comment couper 3 milliards : certains souhaitent qu’ils soient consacrés aux investissements, d’autres à la réduction du déficit. Entretemps, le ministre des Affaires Européennes P. Savona a choisi le camp de ceux qui demandent de modifier le budget car l’actuel est trop timide sur les investissements. Salvini dit que le dernier mot sur la loi de finances sera prononcé non pas par le gouvernement mais par le Parlement : cela montre qu’une volonté de négocier existe mais qu’elle n’a pas encore trouvé une traduction en termes politiques ».
ARTICLE, Il Messaggero « ‘’Le troisième tunnel se fera’’ » : « L’équipe du ministre des transports Toninelli (M5S) fait savoir que ‘’la relation coûts-bénéfices est pour nous négative mais, puisque l’œuvre est à un état avancé, nous ne pourrons pas l’arrêter’’. Aujourd’hui, le ministre est attendu en audition »
ENTRETIEN de Riccardo Molinari, chef de groupe de la Ligue à la Chambre des Députés « Avec le M5S nous avons les mains libres. La légitime défense sera adoptée en janvier » (Il Mattino) : « ‘’Il faut reconnaître aux 5 Étoiles le mérite de ne pas nous avoir mis de bâtons dans les roues. Ils ont été loyaux. L’absence des responsables du M5S sur les bancs du gouvernement pendant les déclarations de vote ? Oui, je l’ai remarqué mais ce qui compte est le vote de confiance, le respect de l’alliance. Avec les 5 Étoiles nous avons des sensibilités différentes : sur la justice nous sommes plus garants alors qu’ils sont moins rigides sur la sécurité’’ ».
ARTICLE Corriere della Sera G. Bianconi « La Cour de Strasbourg dit oui à Berlusconi et choisit de ne pas se prononcer » : « L’affaire ‘’Berlusconi contre l’Italie’’ se clôt sans une sentence. Les violations présumées de l’ancien président du Conseil restent présumées. Sans le verdict, le cas reste ouvert à toute interprétation. Il est présumable que les questions soulevées par S. Berlusconi ne figuraient pas parmi les droits fondamentaux sur lesquels les juges auraient dû se prononcer ».
REPORTAGE, F. Amabile, Stampa, à Pomigliano d’Arco (province de Naples), ville où a grandi L. Di Maio, «’’Nous regrettons d’avoir donné notre voix’’, les premiers doutes dans la forteresse du M5S » : « Le pragmatisme prévaut dans la ville où a grandi le vice-président du Conseil : le travail au noir chez le père de Di Maio ne scandalise pas plus que ça, mais les critiques au M5S ne manquent pas : ‘’ il y a trop de dilettantisme au gouvernement, heureusement que la Ligue est là’’ ».
COMMENTAIRE Sole 24 Ore G. Pelosi « L’Italie vise les dossiers travail et migration » : « Dans la finalisation du communiqué final, le paragraphe incluant parmi les thèmes globaux le contrôle de l’immigration sur la base de la « responsabilité partagée » est dû, en bonne partie à l’apport de l’Italie. Une autre contribution importante de l’Italie, selon des sources du gouvernement, serait celle fournie par l’écriture des paragraphes dédiés à la lutte contre la corruption et contre le financement d’organisations terroristes. Le Président du Conseil G. Conte partira aujourd’hui pour l’Argentine, où une réunion bilatérale avec le chef de l’Etat Macri est aussi prévu ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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