Italie : "Merkel et Juncker favorables à la ligne dure."
26/10/2018
Italie. Revue de presse.
Loi de finances/gouvernement/UE : Unes - : « Budget, l’appel de Draghi » - ‘’Rome, comme le Brexit, parmi les incertitudes européennes’’ (Corriere della Sera), « Alerte de Draghi sur les banques » (La Repubblica, Il Messaggero), « Les banques en péril, la Banque d’Italie s’active » (La Stampa), « Draghi inflexible : protéger les banques en baissant le spread’’ » (Sole 24 Ore), « Spread et budget, Draghi avertit » (Il Mattino), « Italie : le dernier rappel de Draghi » (Avvenire).
EDITORIAL, A. Panebianco, Corriere, « Union et paradoxes – Mais l’Italie est encore avec l’UE » : « Si nous prenons au sérieux ce que nous disent les sondages, nous devons reconnaître l’existence d’un paradoxe apparent et d’une énigme. Il existe, d’un côté, une majorité d’italiens (60% environ) favorable aux institutions européennes et qui veut que l’Italie reste dans l’Union. De l’autre côté, en même temps, une majorité d’italiens (toujours 60%) est pour ce gouvernement, le plus férocement anti-européen de l’histoire de la République. Il s’agit (vraisemblablement) de deux majorités opposées uniquement partiellement. Ces deux majorités pourraient continuer à coexister sans se percuter mais la possibilité d’un affrontement frontal existe, à court terme peut-être, avec court-circuit et tremblements de terre politiques inhérents. Le gouvernement pourrait être trahi d’un excès de sécurité, l’idée d’être invulnérables. Les sondages ne leur sont-ils pas tous favorables ? Le problème des mouvements politiques avec une idéologie et un programme anti-pluraliste est que : soit ils parviennent à supprimer le pluralisme (donnant vie à un régime autoritaire), soit le pluralisme, à un moment donné, se venge et les annihile. Le passage est parfois très rapide. »
ARTICLE La Repubblica C. Tito « Salvini vise à lever d’un cran le bras-de-fer en ne payant pas la sanction européenne » : « Il y aurait un trou dans les traités et les règlements européens : il manquerait une norme pouvant sanctionner de manière coercitive l’État qui ne s’alignerait pas à la procédure d’infraction. Bref, si l’Italie devait refuser d’instituer un fonds ne produisant pas d’intérêts, comme prévu en cas d’infraction, il n’y aurait pas de clause pouvant la sanctionner. C’est une stratégie qui commence à être étudiée au sein de la majorité M5S-Ligue. Les deux partis sont prêts à infliger un coup dur à l’UE avant les élections de mai ».
COULISSE La Stampa F. Bei « L’option des élections en février » : « Tous les directeurs des grandes banques sont en alerte, le budget du gouvernement, quoi qu’en dise Trump, met l’Italie sur la route de collision avec les institutions européennes. Au sein de la majorité, une date commence à circuler comme issue électorale d’une crise qui pourrait devenir politique : février. Par ailleurs, du point de vue des deux leaders qui dirigent l’exécutif, faire sauter le banc pourrait se révéler moins risqué que subir l’humiliation de la mise sous tutelle - que même Berlusconi avait jadis réussi à éviter. Du coup, l’issue électorale contre Bruxelles, avec un budget entretemps congelé en exercice provisoire, pourrait se jouer. Pourquoi ne pas encaisser les 60% d’intention de vote desquels la Ligue et le M5S seraient accrédités ? C’est surtout la Ligue qui serait tentée, puisqu’elle pourrait reconstituer la vieille coalition de centre-droit ».
ARTICLE Il Messaggero M. Conti « Merkel et Juncker favorables à la ligne dure. Tension M5S-Ligue sur les banques » : « La nouvelle faite filtrée par Bruxelles d’un appel entre le président de la Commission Juncker et la Chancelière allemande Merkel confirme qu’une sorte de ‘’cordon sanitaire’’ est en train de s’abattre sur l’Italie. C’est une manière diplomatique de faire comprendre que la Commission a le soutien de l’Allemagne. À ce stade, l’exécutif italien ne trouve pas de soutiens. Entre-temps, Tria s’est rendu hier à Paris où il a rencontré son homologue Le Maire lors d’une soirée de la fédération d’Assurances ».
ENTRETIEN de Sebastian Kurz, Chancelier autrichien, Sole 24 Ore « Le budget italien doit être modifié, l’Italie ne doit pas devenir une nouvelle Grèce » : « ‘’Nous devons apprendre la leçon de la dernière crise financière, notamment de la situation grecque. Adhérer aux règles, surtout quand on parle de stabilité financière de l’UE, est crucial. Cela vaut aussi pour l’Italie. Par conséquent, je soutiens pleinement la décision de la Commission européenne sur le budget italien’’ ».
EDITORIAL, Corriere della Sera, M. Franco « L’ambiguïté du gouvernement entre la Russie et l’Occident » : « La relance des rapports entre l’Italie et la Russie est très voyante. En deux semaines, sont déjà allés à la cour de Poutine trois dirigeants du gouvernement. Il semble que l’exaltation de la Russie se fasse de manière anti-européenne et évoque le ‘’front populiste’’ avec en Occident M. Le Pen à sa tête. Le flirt de la Ligue avec les nations est-européennes du groupe de Visegard a aussi des aspects contradictoires. Le nationalisme, chez certains du moins, est uni à une instinctive hostilité avec la Russie. Et la solidarité ‘’souverainiste’’ disparaît quand il s’agit de rappeler le gouvernement de Rome à la discipline fiscale ou de prendre un quota d’immigrés. L’Italie, après les élections européennes, aura sans doute des partis pro-UE très peu importants. Mais le thème de la position internationale de notre pays se posera. Et entre une Ligue pro-russe et un M5S à la recherche d’ancrages continentaux, la confusion est grande. Il ne suffira sans doute pas que Conte, suivi un peu tardivement par Di Maio et Salvini, réitère la loyauté de l’Italie à l’UE et l’euro, ni même ne suffira le rapport qu’il semble avoir bâti avec Trump. Certaines sorties passent en Italie mais à l’étranger elles accentuent soupçons et méfiance. »
ARTICLE La Stampa F. Schianchi « Haftar à Palerme, la condition pour le succès » : « La semaine passée, les sources libyennes assuraient une probable absence d’Haftar, l’homme fort de la Cyrénaïque, sans lequel tout accord serait vain. Le ministre des Affaires étrangères Moavero assure, en revanche : ‘’il nous a donné différentes confirmations de vouloir y participer’’. Aujourd’hui le Président du Conseil Conte rencontrera à Rome le président reconnu al-Sarraj et le délégué de l’ONU Salamé ».
ARTICLE, Il Messaggero S. Menafra « Gendarmerie, le parquet de Turin ouvre une enquête pour port illégal d’armes de guerre » : « Le bras-de-fer politique et diplomatique semble bien loin de se résoudre. Au climat de tension s’ajoute le choix du Parquet de Turin d’accélérer l’enquête sur l’affaire des dépassements de frontière français à Clavière. Le procureur Spataro explique : ‘’il ne semble pas que les autorités italiennes aient été mises à connaissance des contrôles de prévention de la part de celles françaises’’. Le ministre de l’Intérieur Salvini quant à lui reproche aux autorités françaises ‘’une infraction des lois à plusieurs reprises’’ ».
ARTICLE, La Repubblica P. Griseri « Les chantiers bloqués par les vétos des 5 Etoiles. La France rappelle que sur la LGV Lyon-Turin l’attente est finie » : « Le chef de cabinet d’E. Borne, ministre des Transports française, a répondu à la demande de trêve de son homologue demandant ‘’quelques semaines encore’’ pour définir la position du gouvernement italien sur la réalisation de la ligne. Les Français ont répondu qu’une trêve était possible jusqu’en novembre, l’attente pouvant durer ‘’des semaines mais pas des mois’’ car pour Paris, ‘’l’engagement signé par le Président Macron à Lyon le 27 septembre 2017 est valable’’. Bref, il s’agit d’un ultimatum. Le ministre des transports Toninelli dit vouloir attendre l’évaluation de la commission devant se prononcer sur le rapport bénéfices/coûts. La commission est dirigée par Marco Ponti, qui est ouvertement contre l’œuvre. Le ministre Toninelli n’a jamais rencontré le président du Piémont, ni les dirigeants de Telt, la société italo-française qui a creusé les 6 premiers kilomètres du tunnel de base. La stratégie du ministre 5 Etoiles est de se comporter comme si le chantier n’existait pas. Le long de la péninsule, il y a toute une liste d’œuvres qui sont en attente de réalisation ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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