"Tria est de plus en plus nerveux."
25/10/2018
Italie. Revue de presse.
Loi de finances/gouvernement/UE : Unes - : « Tria : avec ce Spread nous ne tiendrons pas longtemps’’ » (Corriere della Sera, Il Messaggero, Il Mattino), « Conte, le Spread peut représenter un problème pour le système » (La Repubblica) , « Conte rappelle à l’ordre la Ligue et le M5S : ‘’stop aux querelles avec Bruxelles, le Spread me préoccupe’’ » (La Stampa), « Poutine : ‘’prêt à acheter les bons du trésor italiens’’ » (Sole 24 Ore), « Budget, ‘’on va de l’avant’’ mais les retraites pourraient être revues (Avvenire).
ÉDITORIAL, S. Cassese, Corriere, « L’authentique intérêt national » : « Le gouvernement italien au nom de l’intérêt national, de toute la communauté et non d’une partie de celle-ci, devrait baisser d’un ton et écouter les observations qui arrivent de Bruxelles. Deux aspects sont étudiés, d’une part la procédure et le style ; de l’autre, la substance et les choix sur le budget. Les deux sont distincts mais sont intrinsèquement liés. Les marchés ne sont pas des divinités infernales cachées qui espèrent la faillite d’un État, mais des millions de personnes qui ont fait confiance à la nation à laquelle ils appartiennent et à ses institutions. Si nous sommes pris entre deux évaluations négatives : celles ‘’du haut’’ (l’Europe) et ‘’du bas’’ (petits épargnants, investisseurs italiens), nous en sortirons cassés. Troisième aspect qui devrait nous faire réfléchir : les nombreux arguments de la Commission européenne. Elle a, par exemple, rappelé que nous sommes le deuxième bénéficiaire de fonds structurels européens et du plan d’investissement européen. Elle a noté que l’Italie, en cas de crise, est le pays le plus vulnérable. Enfin, nous Italiens, devrions reconnaître que le bras de fer avec la Commission ne nous apporte rien de bon car nous sommes seuls. Aucun des autres pays européens n’appuie notre volonté têtue de violer les accords souscrits. Le ministre de l’Intérieur qui affirme avoir fermé les frontières à l’immigration, réclame à grands cris la collaboration des autres États pour la redistribution. Il demande à l’UE de se doter de plus de pouvoir pour les y obliger. Or, si la première est une politique ‘’souverainiste’’, la seconde va dans la direction opposée ».
ARTICLE, La Stampa A. Barbera « Le ministre Tria à un pas de démissionner, freiné par Mattarella » : « Dans les palais du pouvoir, on dit que Tria est de plus en plus nerveux. Samedi dernier, après la dégradation de l’Italie par Moody’s, lors du conseil des ministres, après le ‘’non’’ de Di Maio et de Salvini sur la possibilité de revoir le niveau du déficit, avait poussé Tria (Indépendant) à démissionner de manière définitive. Ce n’est que grâce à l’intervention du Chef de l’Etat que le pire a été évité. En difficulté, Tria et le secrétaire d’Etat Giorgetti (Ligue) n’arrivent pas à faire comprendre aux deux leaders la gravité de la situation. Tria et Giorgetti figurent parmi le cercle restreint de ceux qui ont un fil direct avec Draghi. Aujourd’hui se tiendra la conférence de presse mensuelle. Tous se demandent s’il sera tolérant comme à Bali où s’il soulignera le respect des règles ».
ARTICLE, La Repubblica « L’alarme de Conte sur le Spread » : « Le président du Conseil Giuseppe Conte se place exactement au milieu entre le pessimisme du ministre de l’Economie Tria et l’insouciance de Di Maio et de Salvini. Il le dit aux journalistes : ‘’je suis responsable et confiant. Il faut espérer et faire en sorte que le spread puisse baisser. Chacun contribuant pour soi : nous pour notre part et tous pour la leur’’. ‘’Je suis en train de travailler pour qu’il baisse. Baissons tous d’un ton’’ »
ENTRETIEN de Riccardo Fraccaro (M5S), ministre pour les relations avec le Parlement « Le budget restera expansif » (Sole 24 Ore): « La loi de finances ne sera pas modifiée. L’ouverture d’une procédure d’infraction par la Commission européenne serait un acte politique. C’est l’Europe qui doit changer, abandonnant les politiques d’austérité désastreuses et choisir la croissance. Voici notre objectif. L’Italie n’est pas du tout isolée en Europe car la bataille sur la fin de l’austérité est partagée par plusieurs pays membres’’ ».
Visite du Premier minitre Conte à Moscou : ARTICLE, La Stampa P. Mastrolilli « Poutine : ‘’nous sommes prêts à acheter les bons du trésor italiens’’ » : « Le Président du Conseil G. Conte obtient le soutien du chef du Kremlin. Ce dernier ne ferme pas la possibilité que le fonds souverain russe puisse acheter les titres d’État italiens, alourdis par des taux d’intérêts très élevés et assure qu’il enverra un ‘’représentant de haut niveau’’ à la conférence sur la Libye qui se tiendra à Palerme les 12 et 13 novembre. Il ne donne pas de nom, mais ce sera Medvedev. Certains souligneront qu’il aurait fallu envoyer quelqu’un ayant un poids politique majeur, tel le chef de la diplomatie Lavrov. Ceci dit, Medvedev aura la lourde tâche de convaincre Haftar à sortir du joug des Français et à participer aux négociations avec le gouvernement de Tripoli, soutenu par l’Italie ».
EDITORIAL, Sole 24 Ore, F. Tamburini : « Le convive de Pierre entre l’Europe et l’Italie » : « Le fait que Poutine ait dit qu’il ne s’opposerait pas à l’achat de bons du trésor italien par le fonds souverain russe et qu’il souhaitait ne pas se mêler dans la dispute entre Rome et Bruxelles, prouve qu’il y a un match géopolitique qui est en cours. L’enjeu est l’avenir de l’Europe et de l’euro. La crise entre les dirigeants actuels de la Commission européenne et le gouvernement italien favorise la recherche de solutions alternatives pouvant représenter un coup de théâtre sensationnel. Ce n’est pas un hasard si l’Allemagne a préféré garder le silence ces derniers temps. Peut-être parce qu’elle serait la vraie perdante dans le cas où le rêve d’une Europe unie devait tomber en morceaux. Et cela ne déplairait pas aux Etats-Unis ».
Le Premier ministre italien Giuseppe Conte et le président russe Vladimir Poutine
ARTICLE, F. Sarzanini, Corriere, « Le blitz de Salvini (ndr : dans le quartier de San Lorenzo, à Rome, où a été assassinée une jeune fille de 16 ans, Désirée Mariottini, dans un immeuble occupé après avoir été droguée et violée) déchaîne la bagarre. Et le duel sur Rome s’ouvre avec le M5S » : « La Maire de Rome (M5S) a dit que le ministre de l’Intérieur ne connaissait pas la ville, tandis que ce dernier a affirmé aux habitants qui réclamaient de l’aide qu’il reviendrait dans le quartier avec un bulldozer. De son côté Di Maio demande plus de pouvoirs pour (le maire M5S) Raggi. »
ARTICLE, La Repubblica « Gentiloni (Parti Démocrate de centre-gauche) à Salvini : ‘’nous finirons par être isolés’’ » : « À l’occasion de la présentation du livre du directeur de La Stampa, M. Molinari, l’ancien président du Conseil Paolo Gentiloni s’adresse à M. Salvini, assis à sa gauche, citant la phrase [grammaticalement incorrecte] l’acteur Vittorio Gasmann ‘’on m’a fait laisser seul’’, et ajoute ‘’avec vous, on risque l’isolement’’. Le leader de la Ligue encaisse, puis répond ‘’rentre chez toi serein, nous sommes beaucoup moins seuls que tu ne le crois. Ils savent que l’Europe sans l’Italie n’existe pas et que l’Italie ne peut pas se passer de l’Europe. Il y a une relation d’utilité réciproque’’. Et sur l’immigration, Gentiloni prévient ‘’un pays, où la haine pousse, cherche des embrouilles’’. Rien à faire, Salvini lui répond ‘’nous ne sommes pas l’armée du salut, mieux vaut être méchant qu’idiot’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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