"Le gouvernement cherche 2 milliards."
15/10/2018
Italie. Revue de presse.
Loi de finances/gouvernement : Unes - : « Le gouvernement cherche 2 milliards » - ‘’Réunion nocturne sur les couvertures et le fisc’’ (Corriere della Sera), « La Ligue s’oppose à la coupe des retraites d’or » (La Repubblica), « Revenu citoyen, bras-de-fer Nord/Sud » (La Stampa), « Retraites d’or, stop aux ajustements » (Il Messaggero, Il Mattino).
EDITORIAL Corriere della Sera A. Panebianco « Nord-Sud : Qu’est-ce qui tient l’Italie unie ? » : « Pour la première fois dans l’histoire de notre République, il n’y a pas d’élément fédérateur, il n’y a pas de parti capable d’éviter la division entre le Nord et le Sud. Le gouvernement tient car le partage du pouvoir est un facteur de stabilité et la répartition des ressources semble marcher tant que la situation économique le permet. Toutefois, viendra le moment où les compromis entre les « deux sociétés » différentes ne pourront plus être possibles ».
COULISSES Corriere della Sera A. Trocino « Réunion et tensions au Palais Chigi, chasse aux couvertures » : « Les calculs ne sont pas justes et le cauchemar que le budget soit retoqué par l’Europe et les agences de notations demeure. Une chose est sûre : le Conseil des ministres d’aujourd’hui à midi devra adopter la loi de Finances. Il existe des opinions et des priorités différentes qui pourraient s’accorder, dans un second temps, avec l’action du Parlement, mais qui doivent trouver maintenant un équilibre au sein du gouvernement. Sur l’amnistie fiscale, le M5S et la Ligue n’ont pas encore trouvé un accord. Au début, les techniciens évoquaient le risque d’un « trou » dans les caisses. Maintenant, même les représentants du monde politique évoquent l’absence de deux milliards. D’où l’hypothèse d’un report du revenu de citoyenneté en avril. Le problème est que Di Maio, depuis des jours, disait disposer de 10 milliards. Annoncer qu’il n’y a que 8 milliards, ce ne sera pas facile. L’absence des deux vice-présidents du Conseil à la réunion nocturne au Palais Chigi indique la nécessité de négociations ultérieures ».
RETROSCENA (Coulisses), La Repubblica, A. Cozzocrea : « Loi de finances, Tria (Indépendant) toujours plus isolé. Salvini et Di Maio ont déserté la rencontre » : « Le ministre de l’Economie Tria, rentré de sa réunion du FMI à Bali, est toujours plus isolé au sein du gouvernement : les deux vice-présidents du Conseil Salvini et Di Maio n’ont pas participé à la réunion du Palais Chigi en vue du Conseil des ministres d’aujourd’hui sur la discussion sur les moyens de financer les réformes de la loi de finances. En effet, le président du Conseil Conte souhaitait préparer tous les ministres à cette discussion pour lancer à l’Europe et aux marchés, des signaux rassurants ».
ARTICLE, M. Conti, Messaggero, « Pressing de Conte, ainsi nous risquons de donner seulement un projet à l’UE » : « ‘’J’expliquerai à Macron et Merkel que l’Italie change de vitesse’’ : Conte a annoncé que jeudi, à Bruxelles, il aurait des rencontres bilatérales notamment avec Macron et Merkel. Giorgetti et Di Maio, hier, se sont convaincus que les ‘’agences de rating et les marchés’’ se convaincront de la validité des mesures une fois le texte lu. P. Moscovici rencontre Tria vendredi (il sera à Rome pour un colloque Aspen Institute) et il pourrait aussi voir le Président Mattarella qui a récemment invité le gouvernement et sa majorité à maintenir ouvert le dialogue avec les institutions européennes ».
ARTICLE E. Occorsio « La dette suspendue à une lettre B : voici les 5 juges devant décider de la notation italienne » (Affari&Finanza) : « Il y avait une époque où nous nous battions pour conserver les trois « A ». Maintenant, nous nous retrouvons à espérer qu’on ne nous enlève pas un « B ». Nous sommes à deux degrés de la classification de ‘’junk-bond’’. Si les titres ne sont pas à un ‘’investment grade’’, la BCE ne pourra pas les accepter et les banques, pour se financer, devront faire appel à des procédures plus complexes ».
ENTRETIEN de Matteo Salvini, chef de la Ligue, vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur, Il Messaggero de dimanche « Que le ministre Tria respecte les accords » : « ‘’La relance d’Alitalia est prévue par le contrat de gouvernement. Si nous allons tous dans la même direction, nous parviendrons à changer l’Italie comme nous l’avons promis aux citoyens. Les perplexités de Tria et un possible remaniement ? Rien de tout cela. Je dis uniquement que la voie a été tracée et Tria, outre le fait d’être un excellent économiste, est une personne capable. Je soutiens Di Maio sur l’hypothèse de la participation du Trésor dans la compagnie aérienne. A condition que le M5S soit loyal sur la réforme de la justice (légitime défense). Le revenu citoyen ? C’est une priorité du M5S et il est prévu dans le pacte de gouvernement. Nous avons toutefois posé des limites en la rendant plus compatible, car nous sommes en faveur des entreprises et de la croissance’’ ».
ENTRETIEN de Jean Claude Trichet, ancien président de la BCE : « ‘’ L’Italie restera en Europe, mais elle doit convaincre les investisseurs ’’ » (Corriere della Sera Economia) : « ‘‘ En 2011, l’Italie était dans une situation extraordinairement difficile, avec d’autres pays. Nous étions face à un risque systémique. La BCE devait prendre des décisions extrêmes et nous avions décidé de soutenir l’Italie ainsi que de rétablir la confiance dans le pays. Aujourd’hui, la situation est très différente, il n’existe pas un risque pour la zone euro, tous les pays sont en train de faire des efforts et la situation générale s’est améliorée. L’Italie restera en Europe, mais elle doit encore convaincre les investisseurs, la crédibilité d’un pays est sa fiabilité sur la dette publique. A la France, je fais les mêmes recommandations : tous les pays doivent respecter les règles du Pacte européen de stabilité et de croissance ‘’ ».
ARTICLE, La Stampa, A. Di Matteo : « L’Intérieur modifie sa ligne : aucune déportation de Riace » : « Il n’y aura plus aucun transfert obligatoire pour les réfugiés qui résident à Riace, mais l’État ne financera plus la municipalité calabraise. Ce modèle s’arrête là. Suite aux polémiques pour les décisions du ministre de l’Intérieur Salvini, le Viminal a confirmé le choix de ne plus financer les projets d’accueil des migrants mais il a aussi précisé qu’officiellement il n’obligera personne à se déplacer. Les réfugiés pourront choisir volontairement d’être transférés dans d’autres centres d’accueil, mais sans financement de la part du gouvernement ».
ARTICLE Corriere della Sera F. Caccia « Les migrants de Riace veulent rester » : « Riace est la ville de l’accueil, comme l’annoncent les écriteaux à l’entrée de la ville. ‘’Comment puis-je m’en aller d’ici ? J’y suis depuis deux ans avec ma femme et ma fille qui s’appelle Giuseppina, vous comprenez ? Un prénom italien !’’, explique G. Hiffan, un migrant du Ghana âgé de 30 ans. Il y a plusieurs histoires comme cela, à Riace. Le climat ici est au plus bas, l’Etat ayant décidé d’arrêter de financer le projet destiné essentiellement aux réfugiés. Hier, le ministre de la Famille Lorenzo Fontana (Ligue) a même dit ‘’avec l’immigration, les identités se diluent’’. Même les vieux se plaignent ‘’si tous les migrants s’en vont, nous resterons seuls car nos jeunes ont déjà quitté la ville’’. Or, le maire de Riace, Mimmo Lucano, est en train de penser à une solution. Il commencera à y travailler dès que son assignation à résidence sera revue : demander l’argent non pas à l’Etat mais à la Région et obtenir le financement de ses projets. Après tout, les migrants se trouvant à Riace sont des citoyens libres, avec un emploi et une maison en règle, ils pourraient rester ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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