"La dette baissera d’un point chaque année."
01/10/2018
Italie. Revue de presse.
Budget/gouvernement : Unes « Budget, Di Maio en tranchée » - ‘’Di Maio dénonce un ‘’terrorisme médiatique’’, craintes pour les marchés’’ (Corriere della Sera), « La gauche descend dans la rue » - (La Repubblica), « Le M5S lance le défi au Quirinal : ‘’on souffle sur les braises du spread’’ » (La Stampa), « Tension sur le Spread, la stratégie de Tria » - ‘’Le Ministre tentera de rassurer l’Europe et les marchés’’ (Il Messaggero, Il Mattino).
ENTRETIEN de Giovanni Tria, ministre de l’Economie, Sole 24 Ore de dimanche « La loi de finances n’est pas un défi lancé contre l’UE : la dette baissera d’un point chaque année » : « ‘’Dans la loi de finances que nous sommes en train de mettre en place, il y a une opération de ‘’spending review’’. Cela permettra de trouver des marges de manœuvre pour introduire des mesures de stimulation de la croissance. Ce n’est qu’avec cela que nous pourrons résoudre les problèmes de l’Italie. En augmentant les investissements publics. Sur trois ans, les investissements s’élèveront à 15 milliards et nous récupérerons la moitié de la perte cumulée ces derniers dix ans en termes de PIB. Le pari est donc fondé sur la croissance. Nous tablons sur 1,6% de croissance en 2019. C’est un pari, certes, mais pas sans filets. Nous avons prévu une clause de sauvegarde : si les objectifs de croissance ne sont pas atteints, il y aura des mécanismes automatiques pour freiner la dépense et le déficit’’ »
ENTRETIEN de Giuseppe Conte, président du Conseil, Corriere della Sera de dimanche « La Constitution dicte les principes, la ligne économique relève des gouvernements. Non à des litiges avec l’UE’’ » : « L’objectif de ce budget est de faire baisser la dette en misant sur une croissance économique plus consistante et un développement social plus large. Je suis certain que les investisseurs qui regardent à moyen et long termes trouveront très avantageux d’investir en Italie. Avec le ministre Tria (Economie) nous nous activerons pour expliquer les détails de la loi de finances aux différents interlocuteurs européens et aux investisseurs. Nous sommes conscient d’avoir travaillé avec sérieux et responsabilité ».
ENTRETIEN d’Antonio Tajani, président du Parlement européen (La Stampa): « ‘’ La tenue des comptes nous concerne tous. Le gouvernement doit écouter l’appel du Quirinal ’’ » : «L’appel du Président Mattarella sur la gestion des comptes publics est très important et nous concerne tous, parce qu’elle défend les citoyens, les familles, les entreprises, les retraités, les chômeurs et les épargnants. Le problème n’est pas du tout les 2,4 % de déficit mais plutôt une loi des finances qui n’a aucune ambition, qui ne pourra pas soutenir la croissance et l’économie réelles et sans véritable plan d’investissements pour les grandes infrastructures. Cette loi, qui entend uniquement maintenir les promesses électorales de la Ligue et du M5S, avec assistanat et mesures contre le Nord, est comparable à une loi de régime sud-américain ‘’ ».
ARTICLE Corriere della Sera D. Gorodisky « Le gouvernement verrouille de budget et Di Maio évoque un ‘’complot’’ » : « En attente de l’ouverture de la Bourse et de la confrontation au Luxembourg entre le ministre de l’Economie Tria et ses partenaires européens, le gouvernement a continué hier à hausser le ton en défense de la loi de finances. Di Maio attaque ‘’Le PD et Forza Italia, qui n’arrivant pas à faire une opposition politique, créent un terrorisme médiatique via leurs journaux afin de faire augmenter le Spread pour un autre coup d’Etat financier».
ARTICLE, A. D’Argenio, Repubblica, « Procès de l’Europe à Tria pour le manque de garanties sur la loi de finances Ligue-M5S » : « Le jour du procès européen contre G. Tria, qui s’était engagé, il y a seulement un mois à Vienne, à maintenir le déficit à 1,6% du PIB, est arrivé. Il se présente avec un projet qui le fait s’envoler à 2,4%. Il reste pour Bruxelles l’interlocuteur privilégié du gouvernement italien mais il a cédé à Di Maio et Salvini et a défendu le document économique et financier, d’où l’irritation. Aujourd’hui le problème sera géré avec un ‘’esprit franc et direct’’, disent des sources diplomatiques européennes. Hier ses déclarations ont été lues avec attention par les Européens, qui ont noté, non sans stupeur, l’intention de porter la prévision de croissance à 1,6% grâce aux mesures de la loi de finances. La phrase que l’on entend dans les couloirs de la Commission est ‘’avec ces chiffres, nous serons obligés de rejeter ce budget»
ARTICLE, La Stampa, M. Platero : « Et maintenant l’Italie préoccupe Wall Street » : « La décision du gouvernement italien de revoir à la hausse le déficit budgétaire, pour 2019 et les années à suivre, en le portant à 2,4 % de déficit, préoccupe maintenant Wall Street. Les opérateurs de la Bourse américaine ont déclaré que le gouvernement italien avait affirmé pendant des semaines qu’il respecterait les termes financiers. L’Italie a un problème de croissance et de démographie et, même si le ministre de l’Economie Tria va tenter de rassurer l’Europe et les marchés, le spread va s’orienter à la hausse».
COULISSES, La Repubblica, T. Ciriaco, «Di Maio : le spread ne changera pas la loi de finances. Mais au sein du gouvernement, certains pensent à des retouches » : « Les déclarations de Di Maio sur ‘’le terrorisme médiatique pour faire monter le spread’’ créé par les journaux de ‘’PD et Forza Italia qui ne parviennent pas à faire de l’opposition politique’’ ont déstabilisé le gouvernement, les alliés de la Ligue et même Conte. Mais il le dit surtout pour éviter que la crise financière ne le conduise à devoir réduire le déficit de 2,4% prévu par le document financier. C’est d’ailleurs ce qu’espère le Quirinal et ce que Giorgetti n’exclut pas. Au M5S certains évoquent l’impeachment alors que la Ligue conseille la prudence. Conte est prêt à voler à Bruxelles pour présenter le budget aux dirigeants de l’UE si nécessaire. L’Italie reste en observation spéciale, l’inconnue demeurant le spread. »
COULISSES Corriere della Sera M. Guerzoni et A. Trocino « Le Mouvement se prépare au double test d’UE et de la Bourse : si tout saute, élections anticipées » : « La semaine de la ‘’Grande Peur’’ commence aujourd’hui, avec l’ouverture de la Bourse de Milan, l’Europe qui fait pression, le fantasme du spread et les agences de notation. Après les médias, même le Quirinal finit dans le collimateur. Di Maio, avec les siens, va bien au-delà de ce qu’il écrit dans le blog ‘’Si on fait sauter le budget, qu’ils sachent que nous irons tous aux élections anticipées et, avec nous et la Ligue, on atteint 60% des intentions’’ »
REPORTAGE, La Stampa, C. Bertini, A. Di Matteo : « ‘’ Stop aux tirs amis, il faut de l’unité ‘’. Le PD repart de son peuple » : « Il y avait beaucoup de monde à la première manifestation du PD contre le gouvernement, hier à Rome. Des milliers de militants sont arrivés dans la capitale pour soutenir le parti et manifester contre un gouvernement trop dangereux. Maurizio Martina, secrétaire du PD, accompagné par les slogans de ses partisans qui appelaient à l’unité, a réaffirmé qu’il fallait créer un nouveau PD pour une nouvelle gauche italienne. Il a ajouté que le ministre de l’Economie Tria aurait dû maintenir sa position sur les 1,6 % de déficit pour la loi des finances et que maintenant ce « budget d’arnaque » servira uniquement à augmenter les dettes que les Italiens devront payer ».
ENTRETIEN de Matteo Salvini, vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur « Plus d’agents et plus de caméras pour battre la Camorra » : « ‘’Nous devons montrer que l’Etat travaille mieux que la Camorra et que l’Etat reste une certitude pour le citoyen honnête. La loi de finances permettra aux entreprises d’embaucher plus de jeunes et donc de donner des réponses sur le travail dans des zones où la criminalité s’alimente des besoins et des absences d’opportunité. Je suis superstitieux : je pense que le chemin de la Loi de finances est difficile et plein d’entraves. Je préfère exulter une fois qu’il sera adopté. Quant aux débarquements, le fait que nous soyons passés de 100 000 à 20 000 a réduit de beaucoup les problèmes de gestion interne. Mais l’attention reste vive’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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