"Tria accélère la révision du budget pour rassurer les marchés."
31/08/2018
Italie. Revue de presse.
Budget 2019/tension des marchés: Unes « Spread et Bons de l’Etat, haut risque » - ‘’Progression des taux d’emprunt au niveau de 2014’’ (La Repubblica), « Tria (Indépendant) revoit les comptes de Di Maio, le déficit ne dépassera pas le seuil de 1,5% » (La Stampa), « Moscovici : ‘’une correction structurelle du budget nécessaire ; j’apprécie Tria’’ » (Sole 24 Ore), « Spread, le Gouvernement choisit d’anticiper » - ‘’Tria, en accord avec Di Maio et Salvini, accélère la révision du budget pour rassurer les marchés’’ (Il Messaggero).
ENTRETIEN de Pierre Moscovici, commissaire européen pour les affaires économiques et monétaires « ‘’Un ton dur contre nous, mais nous serons constructifs. Nous apprécions Tria » : « ‘’L’Italie ne peut pas se plaindre de la Commission Européenne, qui a toujours été à côté d’elle pour soutenir la croissance. Pour 2019, il faut un effort structurel important. J’encourage le gouvernement à faire en sorte que l’exécution du budget 2018 soit prudente et respectueuse des engagements pris, afin de minimiser les dangers d’une dérive des comptes. C’est le message que j’ai fait passer au ministre Tria, qui est un interlocuteur sérieux et raisonnable’’ »
ARTICLE, La Stampa A. Barbera « Tria freine Di Maio : déficit à hauteur de 1,5%. L’Italie demandera à l’Europe une remise de 10 milliards » : « Le ministre de l’Economie Giovanni Tria n’a aucune intention de dépasser le seuil des 3% du PIB. L’objectif est de 1,5%, avec environ dix milliards de dépenses en plus. L’Italie ira-t-elle à la confrontation avec l’Europe ou bien se montrera-t-elle plus réaliste ? Le bon sens ferait pencher vers la deuxième hypothèse. Les élections européennes sont imminentes : la Ligue et le M5S n’ont aucun intérêt à se présenter devant les électeurs avec un spread hors de contrôle. Ceux qui ont rencontré Tria (Indépendant) et Moavero (Indépendant) – soit les deux ministres qui devront négocier avec l’Europe – ont pu remarquer leur tranquillité. L’objectif minimum de Tria dépasse la flexibilité prévue par Bruxelles mais elle est bien loin de celle attendue par la majorité. Le président du Conseil Conte se prépare à jouer le rôle de médiateur. Le Quirinal observe, quant à lui, en silence et avec préoccupation ».
ANALYSE Corriere della Sera, F. Fubini « Téléphone muet entre l’Italie et l’UE et maintenant le déficit fait craindre le jugement de Moody’s – ce soir le verdict de l’agence Fitch » : « Entre Rome et Bruxelles, le téléphone pleure et reste muet. La mise à jour du Document économique et financier (Def) sera présentée d’ici le 27 septembre. Le gouvernement, sous surveillance des agences de rating, sait qu’il a intérêt à ce que la manœuvre soit préparée pour éviter une rupture avec la Commission européenne et donc une procédure sur les comptes. Les contacts devraient donc être pris, mais non. A Bruxelles, la raison de ce silence des hauts dirigeants du Trésor italien est claire : personne ne téléphone car personne ne saurait quoi dire. Il semble que les cadres de l’administration n’aient pas de vraies indications du travail du cœur politique du gouvernement, les leaders M5S et Ligue. Les annonces sur Facebook ont été plus nombreuses que les réunions. L’incertitude a rarement été aussi forte qu’hier où les prix des titres d’Etat italiens (date limite 2020) se sont écroulés. Cette incertitude est liée à deux facteurs, la note du document économique et financier étant la plus évidente. L’autre est l’arrivée des réponses des agences de rating qui donnent une évaluation sur la solidité de la dette. »
COULISSES, Corriere della Sera, M. Cremonesi « Un parti unique de centre-droit, le plan de Salvini après le 5 septembre » - « La sentence sur les comptes de la Ligue, attendue pour cette date, pourrait ouvrir le changement » : « Après le 5 septembre et la sentence sur les comptes de la Ligue après la condamnation pour fraude aux dépens de l’Etat d’Umberto Bossi et Francesco Beslito, Salvini devrait décider de fonder un nouveau parti de centre droit. La fatidique OPA de la Ligue sur Forza Italia pourrait avoir lieu, comme sur toutes les forces, même locales, qui se réunissent autour du nom Salvini. Un Facebook live annoncerait le changement. Sur le M5S, et les déclarations anti-Orban de Fico, il temporise ‘’ce sont des points de vue’’. Et sur le risque d’attaque des marchés, un prochain voyage en Chine est devenu sa priorité, Orban lui ayant expliqué que les Chinois, lors de passages difficiles pour Budapest, se seraient substitués aux fonds désinvestissant en Hongrie. »
COMMENTAIRE La Repubblica, M. Lazar « Macron-Salvini, ennemis nécessaires » : « L’affrontement est dur et ne pourra qu’augmenter dans les prochains moins. Salvini et Orban ont besoin d’un antagoniste pour mobiliser leurs troupes. Macron aussi a intérêt à construire la silhouette d’un ennemi, désormais à deux têtes. Nous avons ici un exemple de la dichotomie ennemi/amis du théoricien allemand Carl Schmitt. Salvini et Orban sont distants sur des points cruciaux. La Hongrie ne veut pas entendre parler de partage de migrants. Orban est favorable à une UE rééquilibrée vers l’Est, et veut agir au sein du PPE pour réactiver sous son autorité une démocratie chrétienne traditionnelle trahie selon lui par trop de concessions en faveur des libéraux. Mais attention aux apparences. L’Europe ne se réduit pas au bras-de-fer entre l’Italie de Salvini, la Hongrie d’Orban et la France de Macron. Toutefois, c’est le destin de l’Europe qui est en jeu. Les crises institutionnelles ont jusque-là été résolues par les élites. Cette fois-ci, les électeurs en décideront ».
ARTICLE La Stampa M. Bresolin « Le revers à l’Italie : ‘’la mission Sophia (opération navale européenne) ne sera pas revue’’ » : « La ministre de la Défense Elisabetta Trenta, lors de la réunion à Vienne, a trouvé ‘’des portes ouvertes et des portes fermées’’ mais en réalité les ouvertures sont bien maigres. Salvini est pour la ligne dure quand il dit que le gouvernement doit évaluer ‘’si continuer à dépenser de l’argent pour une mission qui se veut internationale mais dont le fardeau retombe uniquement sur un pays’’. Une source diplomatique explique ‘’l’Italie est le premier bénéficiaire de la mission militaire, qui a comme but principal de lutter contre les passeurs. Y renoncer serait marquer contre son propre camp’’. Il ne faut non plus oublier que l’Italie à le commandement de la mission ‘’ce qui assure le contrôle et le monopole des informations sur la Libye’’, rappelle-t-on »
ARTICLE Sole 24 Ore M. Perrone « L’Italie prête à arrêter Sophia » : « L’échec des demandes italiennes est aussi la conséquence de la ligne dure de la Ligue sur l’immigration, de l’axe de Salvini avec Orban et du feu des souverainistes contre Macron. Le résultat : la ‘’fermeture’’ qu’il est possible de noter entre les partenaires européens à l’égard de l’Italie. Une source proche du dossier avoue ‘’ils ont tous peur de s’exposer’’ ».
ENTRETIEN de Nicola Zingaretti, président de la Région du Latium et candidat à la direction du PD « Mon PD ne séduit pas les élites, moins de Macron et plus d’équité » : « ‘’Remettons au centre les raisons de notre existence : réduire l’écart entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas. Il faut un vrai parti ouvert à la société. L’Europe doit choisir un chemin clair : c’est le sens des prochaines élections. Ce qui n’exclut pas une alliance politique avec Macron. Sur la défense de l’Europe, il y a plusieurs points de contact avec Macron. J’exclu néanmoins de faire comme lui : notre histoire a peu à voir avec le modèle élitiste et républicain ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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