"Un gouvernement tancé par l’Europe et le Vatican."
28/06/2018
Italie. Revue de presse.
Prévisions de Confindustria sur le PIB/budget : Unes « Alerte entreprise : ‘’la croissance italienne trop faible’’ » (Corriere della Sera), « Pas de couvertures, le revenu citoyen et la flat tax rayés du budget » (La Repubblica), « Economie, Tria freine Di Maio » - ‘’Problèmes de couvertures pour le revenu citoyen’’ (La Stampa), « Coup de frein du PIB, un budget probablement à revoir » (Sole 24 Ore), « Les industriels préviennent le gouvernement » (Il Messaggero).
ARTICLE, La Stampa A. Barbera « Confindustria : ‘’Arrêtons de ne parler que des migrants, il est temps que le gouvernement pense aux jeunes et au travail » : « Le président du patronat italien Confindustria, Vincenzo Boccia, n’avait jamais employé des mots aussi forts à l’encontre du gouvernement. ‘’Espérons que la campagne électorale soit terminée’’. La Confindustria ne veut pas passer dans l’opposition au gouvernement mais semble prête à le faire, si nécessaire. Boccia demande ‘’une intervention de politique économique’’ et la poursuite des allègements fiscaux pour les nouveaux embauchés. Les prévisions du centre d’étude de la Confindustria tablent sur une croissance faible du PIB (1,3% en 2018 et 1,1% en 2019). Boccia a rencontré à deux reprises le ministre du travail Di Maio. Mais il n’en est pas ressorti encourragé. Comment concilier un programme de cent milliards avec de telles prévisions de croissance ? Il faudrait un budget correctif de 9 milliards en 2018 et de 11 en 2019. Il est temps de mettre la démagogie de côté assure Boccia. »
ARTICLE Corriere della Sera D. Di Vico « Pas de lune de miel avec le Gouvernement. Les industriels sceptiques ou critiques pour le spread et les lois sur le travail » : « Boccia : ‘’Le slogan ‘’Italy First’’ est une erreur pour un pays qui transforme les matières et vit de l’exportation. »
ARTICLE, A. D’Argenio-C. Lopapa, Repubblica, « Débarquements, règles, argent à l’Afrique, les dernières conditions italiennes à l’UE - Conte prêt à poser des vétos, mais il négocie aussi pour aider Berlin, l’inconnue des diktats légistes demeure » : « Deux lignes rouges italiennes au sommet européen aujourd’hui : les règles sur les débarquements et les fonds pour l’Afrique. Si Conte obtient ce qu’il demande et une promesse « en off » de flexibilité sur les comptes publics, il validera l’accord et offrira à la Chancelière l’accord qui permettra à Berlin de renvoyer les migrants qui ont été enregistrés en Italie mais qu’on a laissé fuir au-delà des Alpes. Les leaders sont d’accord pour intensifier le travail avec les pays d’origine et de transit des migrants et la fermeture des frontières externes de l’Union grâce à 10.000 agents UE. Pour intensifier ce travail, Conte menacera de véto l’accord UE-Turquie si les partenaires ne s’engagent pas à verser 500 millions au Trust fund Afrique. Pari facile car l’accord sera un simple engagement politique. Pour l’argent on verra. »
ARTICLE, T. Mastrobuoni, Repubblica, « L’homme qui tient en otage l’Europe, entre Merkel et Salvini – Le ministre allemand, dur sur les migrants, porte la chancelière au bord du gouffre » : « Le porte-parole de Lifeline, Alex Steier, a déclaré à l’Ansa que le ministre Horst Seehofer agit comme une version allemande de son collègue Italien, Matteo Salvini. Les deux hommes ont en effet beaucoup en commun. Seehofer a décidé de jouer le tout pour le tout en vue d’une tournée électorale en Bavière où son parti risque de perdre la majorité absolue. Mais en Europe, Seehofer a des alliés un peu fragiles parmi les ‘’rebelles’’, le groupe de Visegrad ou Salvini. Avec ce dernier d’ailleurs, à part la nécessité de blinder les frontières externes ou de créer des hotspots dans les pays tiers, il n’y a pas grande convergence. Et Seehofer est ennemi de Salvini sur un point : il voudrait lui renvoyer les réfugiés qui ont déjà été enregistrés en Italie. Si Merkel et Conte arrivaient à un accord, la Chancelière dédramatiserait la crise politique interne, mais juste après Seehofer devrait s’asseoir à la même table que Salvini et négocier les détails. »
EDITORIAL, M. Lazar, Repubblica, « Pourquoi Paris et Rome sont-elles lointaines » : « Le Conseil européen d’aujourd’hui et demain s’annonce tendu, voire explosif. La question migratoire est une bombe à retardement pour toute l’Europe mais elle l’est particulièrement entre l’Italie et la France. Si l’Italie accuse les Français d’avoir fermé leurs frontières et de faire preuve d’’’arrogance’’, la France estime que les Italiens gèrent mal les migrants et se montrent inhumains. A un moment donné, Macron avait caressé l’espoir de jouer la carte du M5S et de Conte, qu’il n’a pas abandonné comme le montre la solution trouvée au cas Lifeline. Compte tenu de l’influence de Salvini sur le gouvernement, il tend à considérer le gouvernement en Italie comme un épouvantail en politique interne, pour dénoncer le FN, allié de la Ligue, et la France insoumise qu’il compare au M5S, dans la perspective des élections européennes de 2019. Macron et Salvini s’érigent en meilleurs adversaires en Europe, le premier réformateur par excellence, l’autre en chef des eurosceptiques. Dans un avenir prévisible, ni la France ni l’Italie ne sortiront vainqueurs Il faut espérer que le projet du Traité du Quirinal (décidé par Macron et Gentiloni en janvier dernier, pour donner un cadre plus stable et ambitieux aux relations franco-italiennes) voit le jour, dans l’intérêt de l’Italie, de la France, et de l’Europe ».
ARTICLE Corriere della Sera M. Franco « Un gouvernement tancé par l’Europe et le Vatican » : « L’impression est que le gouvernement italien se présentera au sommet d’aujourd’hui à Bruxelles avec un soutien fort du Parlement et d’une partie majoritaire du pays sur le thème des migrations. Il faudra toutefois comprendre si cela renforcera la place du président du Conseil G. Conte par rapport aux autres nations européennes. On perçoit toutefois une différence entre Conte et son ministre de l’Intérieur Salvini. C’est le signe de rôles différents et, peut-être, d’un jeu de rôles. Les 5 Etoiles soutiennent le leader de la Ligue de manière officielle, même dans le bras-de-fer avec Macron. Il faudra comprendre combien de temps pourra encore durer ce conflit. Hier, au lendemain de l’entrevue entre le Pape et Macron, pour la première fois, le Vatican a pris position contre le Gouvernement. Pour la Ligue et le M5S c’est un autre front qui s’ouvre ».
ARTICLE, G. Franzese, Messaggero, « Savona met au point sa ligne pour le sommet UE : ‘’non au plan Merkel-Macron, plus de pouvoirs à la BCE » : « Même s’il ne fait pas partie de la délégation au Conseil européen, Paolo Savona, ministre pour les Affaires européennes, a contribué de manière substantielle au document italien. Il faut, estime-t-il, moins de rigidité en Europe sur les comptes publics, et, en bref, Macron et Merkel peuvent laisser tomber l’idée de faire avec l’Italie comme ce qui a été fait en Grèce : ce ne sera pas la Troïka qui décidera à la place de notre pays. Savona pointe de ‘’graves lacunes’’ dans l’architecture européenne, à la suite de la hausse du spread, en raison du manque d’instruments habituels pour une Banque centrale. Draghi a fait ‘’un travail excellent’’ mais les pouvoirs de la BCE, selon Savona, devraient être renforcés. »
ARTICLE Sole 24 Ore L. Palmerini « Soutien de Mattarella à la position italienne. Crainte sur les résultats » : « Au déjeuner du Quirinal, le président de la République n’a pas caché ses craintes pour des conclusions encore décevantes ou peu concluantes à Bruxelles. Aucune dramatisation, à part la possibilité d’un ‘’non’’ italien au financement à la Turquie si l’Italie ne devait pas recevoir les 500 millions pour l’Afrique qui étaient déjà prévus. L’objectif est de maintenir le dialogue avec Merkel en vue de la négociation sur les thématiques économiques et financières. Le chef de l’Etat a soutenu la position de Conte sur les migrants, basée sur dix points. Mattarella est persuadé de la nécessité de faire une distinction entre les sauvetages et la répartition des migrants. Le seul point hors-programme était le discours passionné de Savona sur la nécessité d’un rôle de la BCE à l’instar de celui de la Fed. Il faudrait alors convaincre le reste des pays membres et cela apparait comme un défi encore plus grand que la question migratoire ».
ENTRETIEN de Peter Szijjàrtò, ministre des affaires étrangères hongrois « La Hongrie est avec l’Italie, il faut protéger les frontières de l’UE. Les quotas ? Jamais » (Corriere della Sera) : « ‘’Nous partageons le même objectif, comme nous l’avons répété récemment lors d’un appel téléphonique avec le ministre de l’Intérieur Salvini : protéger la sécurité de la population européenne. La Hongrie souhaite une coopération étroite avec l’Italie, l’Autriche et le groupe de Visegrad. Les quotas ? Nous avons eu un référendum avec un résultat très clair. Nous ne renoncerons jamais au droit souverain de décider qui admettre sur le territoire national’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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