"Le gouvernement dirigé par Giuseppe Conte est apprécié par une large majorité d‘Italiens."
18/06/2018
Italie. Revue de presse.
ARTICLE La Repubblica A. D’Argenio et T. Mastrobuoni « Berlin veut des garde-côtes de l’UE » : « Lors de son entretien avec G. Conte, la Chancelière allemande proposera un plan précis : passer de 2 000 à 10 000 agents de la garde côtière, provenant de toute l’Europe. Et également assurer un travail, sur terre, pour améliorer l’identification et l’enregistrement des migrants. L’objectif est de rassurer les pays du Nord avec des patrouilles plus efficaces. Cela pourrait être fait en échange d’une réforme du règlement de Dublin pour aider l’Italie et la Grèce en répartissant les réfugiés auprès des 27 autres Etats-membres. Toutefois, la Chancelière doit toujours faire face à certains problèmes internes. Berlin voudrait un premier accord européen dès la fin du mois, qui serait finalisé en automne. Les Italiens devraient accepter le principe d’agents étrangers, en uniforme européen, intervenant sur leur territoire en cas de contrôles insuffisants (pour nous, ce serait la fin de l’habitude de laisser s’échapper les migrants, qui se rendent ensuite dans le Nord du pays, chose qui irrite Paris et Vienne) ».
SONDAGES La Repubblica I. Diamante « Sur Conte et les migrants, le gouvernement est toujours en lune de miel » : « Selon un sondage Demos&Pi, le gouvernement dirigé par Giuseppe Conte est apprécié par une large majorité d‘Italiens. A ce stade, 57% des sondés donnent un avis positif sur le gouvernement. Toutefois, le président du Conseil ne donne pas une impression d’homme fort contrairement au ministre de l’Intérieur. Sur la fermeture des ports, il y a un consensus majoritaire mais avec des nuances : 3 partisans de la Ligue sur 4 est convaincu. 1 électeur sur trois du M5S n’est pas d’accord. Sur la décision de Salvini vis-à-vis de l’Aquarius, 58% des Italiens l’approuvent et presque l’unanimité chez les électeurs de la Ligue, 87% »
ENTRETIEN d’Enzo Moavero Milanesi, ministre des Affaires Etrangères « Des centres d’accueil en Afrique sous le drapeau européen » (Corriere de dimanche): « ‘’La question des migrants est la plus brulante en Europe. Elle est très présente dans l’esprit de l’opinion publique et l’Europe est restée absente pendant trop longtemps. L’UE n’a jamais réellement affronté ce phénomène du siècle. Les traités de Dublin sont vétustes et exposent davantage les pays méditerranéens, ce qui nuit à l’esprit-même du processus d’intégration. Le gouvernement italien précédent était, lui aussi, contre le compromis de réforme des règles de Dublin, qui sauf sursaut de volonté politique, n’aboutira pas lors du sommet européen du 28 juin. Le gouvernement italien présentera une proposition. Nous voulons favoriser le changement. Tout d’abord pour assurer le respect rigoureux des droits des migrants, pour mieux informer ceux qui partent pour des raisons économiques de ce qui les attend pendant le voyage : les abus, les dangers, la difficulté de trouver un travail digne. Il faut agir le plus possible auprès des pays d’origine et de transit. Ce qui signifie pouvoir faire des vérifications avant leur voyage. Je n’aime pas le terme de « hots spots », les appellerai des centres d’assistance, d’information et de protection. L’UE doit investir davantage pour améliorer les conditions de vie et de travail dans les pays d’où partent les migrants économiques. L’axe Italie-Allemagne-Autriche ? A part la terminologie, assez regrettable, je crois que tous ceux qui en Europe sont animés par un esprit de bonne volonté doivent converger, renonçant aux égoïsmes qui divisent et aux revendications ’’ »
ENTRETIEN, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, Messaggero, « Plus d’investissements en Libye et nous soutiendrons Sarraj » : « ‘’Sarraj a demandé une intervention de l’Italie : nous serons là, j’irai bientôt en Libye parler avec lui. Une intervention avec l’Otan est utile pour la lutte contre le terrorisme, mais aussi pour parler d’autres thèmes que les migrants et les bateaux, par exemple d’économie, de culture et de politique’’. « Je ne comprends pas pourquoi on veut fixer une date pour les élections, nous avons vu que certaines impositions ne fonctionnent pas » et donc « il vaudrait mieux, vu que Macron a le cœur si grand, qu’après l’Espagne ce soit la France qui accueillent les migrants, et puis ce sera le tour du Portugal, de Malte… ». ‘’Le plan pour l’Afrique est une occasion de développement économique pour l’Italie’’. ‘’Je pense à un grand événement Afrique-Europe sous le drapeau de l’UE’’. »
ENTRETIEN de Luca Montuori, conseiller municipal de la ville de Rome pour les travaux urbain Il Messaggero « Une enquête combinée » : « ‘’Selon moi, ce qui est en train de sortir de l’enquête n’est rien de trop sérieux. Notamment sur la partie concernant le stade, cela me parait une enquête montée, d’artifice. Lanzalone ? Je me rappelle quelqu’un de capable en droit administratif. Il était naturel de lui parler. »
ARTICLE, C. Bertini, Stampa, « Chambres sans commissions depuis 105 jours. L’ultimatum de Fico, président de la Chambre des députés : ‘’faites-les avant vendredi’’ met le M5S et la Ligue dans l’embarras. Le retard est dû aux nominations dans la majorité et Renzi attaque » : « Roberto Fico demande que les membres des commissions soient désignés. Il faut que les partis trouvent un équilibre dans la répartition des sièges qu’ils occupent entre Chambre et Sénat mais aussi pour les commissions plus ‘’lourdes’’, celle de la 5ème commission par exemple, le Budget, où siègera Padoan et qui devra voter le document économique et financier et la loi de finances, ou encore les Affaires étrangères où ont demandé à entrer les ‘’grands’’ du PD de Gentiloni à Franceschini, Minniti et Renzi. »
EDITORIAL Corriere della Sera E. Galli della Loggia « Les démocraties européennes fragiles » : « La crise latente des régimes démocratiques européens et le retrait des Etats-Unis du théâtre du Vieux Continent ne sont pas une coïncidence. La présence américaine s’éloigne et les démocraties européennes se trouvent mises à mal. La relation avec les Etats-Unis est en train de s’user de manière inéluctable. L’Europe est donc seule et, après le Brexit, de plus en plus seule. Elle se retrouve donc confrontée aux problèmes inhérents à sa géographie : la poussée hégémonique de l’Allemagne revient, mais elle est en difficulté quand il s’agit de donner une forme stable et consensuelle, toujours trop encrée à l’Est. L’ambition démesurée et dispersée de la France revient, ne disposant pas de vision pérenne de l’objectif qu’elle doit suivre. La pression russe revient en Orient et sur la Baltique. Le dynamisme ottoman en direction des Balkans aussi. L’Europe assiste, muette et immobile, au spectacle de ses ulcères et de ses indécisions. Et nous assistons aussi au retour des relents nationaux, les tentations ethniques, la perméabilité des masses face à la démagogie et à l’anti-parlementarisme. Des démons déclinables à droite comme à gauche (le gouvernement Salvini-Di Maio est un gouvernement rouge et noir). C’est ce qui se passa à l’époque de l’échec de la démocratie sur notre continent ».
COMMENTAIRE Corriere della Sera A. Armellini « Russie, une affaire que l’Italie ne peut pas résoudre en solitaire » : « La Russie a violé le droit international en s’emparant de la Crimée. Le débat sur l’efficacité des sanctions comme instrument coercitif n’est pas résolu. Quant à l’Italie, revoir seule les sanctions pour disposer d’un modeste avantage ou pour faire plaisir à Poutine n’a pas de sens. La présidence de l’OSCE nous offre une opportunité pour lancer une initiative dans laquelle les droits et les devoirs (de la Russie comme des autres) soient appréhendés avec un cadre de négociation plus articulé ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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