" Di Maio-Salvini, dernier tour de valse."
31/05/2018
Italie. Revue de presse.
Politique intérieure/Quirinal/Gouvernement- – Unes : « Di Maio-Salvini, dernière négociation » - ‘’Le Quirinal accepte un report, le M5S relance en proposant un autre ministère à l'eurosceptique Savona’’ (Corriere della Sera), « Ligue-M5S, dernière tentative, un autre rôle pour Savona’’ (La Repubblica), « Gouvernement jaune-vert, un soupirail » - ‘’Nuit de négociations, Cottarelli suspendu’’ (La Stampa), « Négociations pour un gouvernement politique » (Sole 24 Ore), « L’offre de Di Maio, Salvini réfléchit » (Il Messaggero), « Di Maio-Salvini, dernier tour de valse » (Il Mattino).
EDITORIAL du directeur de La Repubblica, M. Calabresi « Une impression de déjà-vu » : « En ce moment, en Italie, il y a trois gouvernements et aucun exécutif. Gentiloni et ses ministres ont préparé leurs cartons, fait leurs adieux mais n’arrivent pas à partir. La liste de Cottarelli est prête mais en suspens, en attente de comprendre ce que Salvini a dans la tête. Le gouvernement Conte, enseveli dimanche est maintenant reproposé avec un possible déplacement de Savona dans un autre ministère. La patience de Mattarella et la capacité presque héroïque de passer au-dessus des menaces et des pires insultes, ne cachent pas l’indécence de ce spectacle. Di Maio et Salvini nous avaient promis le gouvernement du changement. Ils nous ont offert l’angoisse et la peur. Ce matin nous découvrirons si le refrain a changé ou si l’irresponsabilité fait partie de leur ADN ».
ARTICLE, La Repubblica G. De Marchis « Le Quirinal veut une réponse rapide quitte à nommer Cottarelli » : « Il y a un dernier chemin pour faire démarrer la législature. Seul Matteo Salvini peut décider de le prendre ou pas. Le Quirinal laissera la possibilité ouverte encore un peu mais sans donner d’ultimatums pouvant empêcher d’arriver à un résultat. Le Quirinal n’abandonne pas son premier choix qui est d’avoir un gouvernement politique, légitimé par les élections et avec une majorité parlementaire. Tout le monde est en attente de la décision du chef de la Ligue. L’alternative, à savoir les élections anticipées, est tentante, les sondages donnant la Ligue à 27%, avec un centre droit en passe d’obtenir la majorité absolue. Les marchés attendent un signal de stabilité de l’Italie. Un cap, une idée d’avenir ».
COMMENTAIRE, La Repubblica S. Folli « Salvini se retrouve au pied du mur » : « Dans le jeu des manœuvres tactiques, maintenant c’est Salvini qui se retrouve au pied du mur. Cela arrive quand le périmètre de mouvement devient de plus en plus étroit et que personne n’arrête le jeu. Le pacte M5S-Ligue s’avère n’avoir jamais existé. Et le jeune homme politique Di Maio, qui avait évoqué l’idée de mettre en état d’accusation le Président de la République, se fait maintenant l’acteur le plus décidé à mettre Savona dans un autre ministère. Les décisions du leader du M5S sont dictées par la peur : si tout tombe à l’eau, il risque de terminer sans gloire ».
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi : « Le leader de la Ligue relance : ‘’ Je ferai une proposition plus forte pour faire naître un gouvernement ‘’ » : « La réponse au plan élaboré par Luigi Di Maio pour tenter de former un gouvernement politique, en déplaçant Paolo Savona, homme clé de la crise, à un nouveau ministère, est arrivée hier soir, après une journée à nouveau frénétique. Mais l’accueil pour le moins prudent de Salvini a laissé la place, deux heures plus tard, à une ouverture : le leader de la Ligue a déclaré avoir l’intention de relancer une proposition de gouvernement encore plus forte que la précédente, pour une alliance avec Di Maio et Giorgia Meloni. Salvini est encouragé par les sondages et s’il n’arrivait pas à trouver un accord, il viserait des élections pour le mois de septembre ».
ARTICLE, La Stampa, U. Magri : « L’idée de Mattarella à Di Maio : déplacez Savona » : « La proposition d’un pas en arrière dans la crise politique italienne a mûri au Quirinal, où Di Maio s’est rendu hier pour une dernière tentative pour former un gouvernement politique avec la Ligue. Mattarella a accepté un report, Cottarelli a été suspendu pour le moment et le M5S a proposé la possibilité de déplacer Paolo Savona, ministre eurosceptique, sur un autre ministère ».
ENTRETIEN de Walter Veltroni, ancien secrétaire du PD : « ‘’ Gentiloni pour reconstruire le PD. La gauche doit revenir ‘’ » (La Repubblica) : « ‘‘ Le moment est vraiment dramatique, la politique a été réduite à un jeu sans scrupules, sans règles, ni éthique. Les forces populistes ont trompé les citoyens, en disant qu’elles n’auraient jamais fait une alliance entre elles. Le délire des coups de théâtre a affaibli l’Italie, la démocratie et les poches des Italiens. Si le texte de la réforme institutionnelle, même un peu confus, avait été adopté l’Italie ne serait aujourd’hui dans le chaos. La gauche est restée immobile comme une statue de sel, mais elle a de grandes possibilités. Gentiloni peut reconstruire l’identité d’un parti qui aujourd’hui se dispute sur tout. Aux prochaines élections, il faut avoir une véritable coalition avec des listes qui soient le porte-parole des forces réelles de la politique et de la société. Non à un front indistinct contre le populisme ‘’ ».
ARTICLE Sole 24 Ore C. Bastasin « Les raisons pour lesquelles Merkel veut que l’Italie reste en Europe » : « Les relations Italie-Allemagne sont actuellement déformées par des interventions dans les médias des deux pays. Toutefois, selon des sources bien informées, à Bruxelles, les capitales des deux pays ont une relation bien plus solides que ce que l’on pourrait croire. Lors d’une conférence téléphonique à Bruxelles, la Chancelière aurait exprimé sa volonté de ne pas laisser l’Italie quitter l’euro en raison des pressions venant des marchés financiers. Elle serait déterminée à défendre la permanence de Rome dans la devise unique. Il y a à Berlin la disponibilité à revoir les marges de flexibilité fiscale pour l’Italie, à condition d’une réduction progressive de sa dette publique. Merkel aurait l’intention d’aider le plus possible l’Italie sur le thème de l’immigration, avec une majeure coopération dans la gestion des flux migratoires. Merkel raisonne sur comment tendre la main au prochain gouvernement italien, quel que soit sa couleur. Depuis des années, Merkel est le chef d’Etat européen qui exprime le plus de solidarité à l’égard de l’Italie et de la Grèce».
EDITORIAL, M. Gervasoni, Messaggero, « Dans l’affaire Italie, une partie Trump-Merkel est en train de se jouer » : « Un désastre italien aurait un effet dévastateur financièrement en Europe certes mais aussi dans le monde entier (voir le WSJ des deux derniers jours) risquant de faire tomber aussi l’économie américaine en récession, d’où la grande attention américaine sur l’Italie. Pour Trump la compétition avec l’Allemagne est un dossier primordial : rien de mieux donc que de tenter de soustraire l’Italie à une hégémonie allemande qui serait plus proche encore si Rome était mise sous tutelle de l’Europe berlinoise. Ce qui ne signifie pas que les USA soient pour une sortie de l’Italie de l’euro, au contraire. L’aide américaine pourrait porter nos gouvernements à se tourner plus vers Washington et moins vers Moscou, sans rompre pour autant avec l’Allemagne. Tout en tenant compte de l’intérêt national, la colonisation rôde toujours ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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