"L’attente du leader du M5S qui parie sur la crise du PD."
07/03/2018
Italie. Revue de presse.
Élections législatives en Italie – Unes : « M5S et Ligue misent sur la crise du PD » (Corriere della Sera), « La tentation Di Maio, PD en révolte : non au M5S » (La Repubblica), « Di Maio ne trouve pas d’alliés à gauche pour le gouvernement Cinq Etoiles » (La Stampa), « Gouvernement, Salvini ouvre à gauche » (Il Messaggero), « Le PD avec Di Maio n’est pas une fake news » (Il Foglio).
EDITORIAL, Corriere della Sera, A. Panebianco : « Le fédérateur qui manque » : « La clé pour interpréter le futur de la politique italienne est dans la géographie du vote : les Cinq Etoiles l’emportent surtout au Sud, le centre droit domine le Nord et le PD, malgré sa défaite, reste installé dans les anciennes et traditionnelles zones rouges. Plutôt que parler de III° République, il faudrait parler d’une ‘’République sans fédérateur’’. L’Italie a toujours eu besoin d’un fédérateur, c’est-à-dire d’un groupe politique capable de maintenir l’unité des régions du Nord et du Sud et d’assurer une médiation parmi les intérêts territoriaux divergents. La caractéristique de la politique italienne d’aujourd’hui est que ce rôle n’appartient plus à personne ».
ENTRETIEN de Silvio Berlusconi (ancien président du Conseil), Corriere della Sera : « La tâche revient au centre droit. Un soutien loyal à Matteo (Salvini), moi, je suis le garant de la coalition » : « ‘’Le centre droit doit maintenant former le gouvernement. Le Président de la République a une tâche très difficile, mais je suis sûr qu’il sera capable de l’exécuter avec la sagesse et la rigueur qui lui sont propres. Le vote n’était pas un match entre nous. Je ne suis pas déçu, j’ai la confiance de millions d’Italiens. En conformité avec nos accords, je donnerai tout mon soutien à Matteo Salvini et à sa tentative de former le gouvernement ’’ ».
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Franco : « L’attente du leader du Mouvement cinq étoiles qui parie sur la crise des démocrates » : « La tactique du M5S est de pure attente. Après avoir lancé un appel à tous, en précisant que le Mouvement n’a aucune attention particulière envers l’une ou l’autre force politique, les leaders du M5S attendent maintenant les manœuvres des autres. Et ils espèrent que le changement du leadership dans le PD arrive rapidement ainsi que les failles cachées derrière les mots officiels de la coalition du centre droit. Et, pour le moment, ils sont en train de traiter discrètement avec tous ceux qui se préparent à dialoguer ».
EDITORIAL, Il Mattino, M. Adinolfi : « Si la gauche s’immole à cause des vainqueurs » : « La question est de savoir quel genre de gauche souhaite être le PD. Pour s’entendre avec le M5S il serait souhaitable que le PD soit une gauche populiste et rancunière. Il est certes possible que la démission de Renzi accompagnée de conditions soit reportée mais il est évident que le PD doit se poser certaines conditions face à ce futur gouvernement, et face à sa propre existence. C’est le dernier moment dont dispose le PD pour essayer de se ressouder avant de se donner à corps perdu au M5S. »
ARTICLE, La Stampa, A. Carugati « ‘’L’Italie nous a mis dans l’opposition’’. Les leaders du PD ferment la porte au M5S » : « Deux jours après la défaite aux élections législatives, le PD déchiré semble trouver un accord dans l’idée de demeurer dans l’opposition. Le secrétaire Renzi ferme la porte au M5S et son premier défi est de demander aux éventuels défenseurs d’un gouvernement avec le Mouvement de le dire immédiatement. Renzi affirme que sa démission n’est pas une comédie. Quelques ouvertures au M5S existent cependant au sein du parti : Chiamparino, Boccia et Emiliano qui déclarent qu’avec le Mouvement Cinq Etoiles ‘’on peut dialoguer’’ ».
ARTICLE, Il Messaggero, D. Pirone et M. Stanganelli : « Le nouveau Parlement et les majorités possibles » : « Le M5S est le parti en tête dans les deux Chambres. Néanmoins des alliances devront forcément se former afin de définir le Président du Conseil. Paradoxalement l’alliance qui porterait le plus de voix serait celle du PD avec le centre-droit, alliance peu probable tout comme celle M5S et centre-droit. »
COULISSES, Il Messaggero, E. Pucci : « Forza Italia, la diplomatie pour communiquer avec les démocrates » : « L’alliance M5S-PD reste peu probable mais Berlusconi compte bien négocier avec le PD pour en arriver à une alliance centre-droit et PD. Ce dernier a en effet déclaré : ‘’Je ne me mettrai pas sur le côté, (…) Forza Italia occupe une place centrale’’. Quoiqu’il en soit les cartes sont entre les mains de Mattarella et la Ligue se dit certaine que le Président ne trahira pas les électeurs. »
ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco : « Les ententes avec le M5S et le leadership : le PD se divise et le mouvement anti-Renzi s’amplifie » : « Pour le PD l’alliance gouvernementale passe par une entente avec le M5S. Pour ce faire le PD va d’ici peu choisir un nouveau secrétaire démocrate qui puisse rassembler tout le parti et définir deux chefs de groupe pour les deux Chambres. Il est vrai que le parti retient son souffle pour ne pas exploser, avec des critiques visant Renzi de toute part, y compris Gentiloni. Cela s’explique aussi par le fait que Renzi s’est montré défavorable à toute alliance avec le M5S ou le centre-droit. »
ENTRETIEN de L. Zanda (Chef de groupe du PD au Sénat), La Repubblica : « ‘’Le cycle Renzi est clos, maintenant Martina (vice- secrétaire du parti ndt.) doit parler avec le M5S’’ » : « ‘’La démission totale de Renzi est essentielle après une telle défaite. Le parti pourrait ainsi comprendre sa défaite et repartir du bon pied. La distance entre le M5S et le PD est réelle, j’ai pu le constater au Sénat : le M5S souhaite une démocratie directe et le PD une démocratie parlementaire représentative. Il en va de même pour la Ligue qui a une politique incompatible avec la nôtre ne serait-ce que sur l’immigration et l’UE. En politique il faut parler avec tout le monde mais le fait de se confronter n’enlève en rien les différences. ‘’ »
ENTRETIEN de Mario Monti (ancien président du Conseil), La Stampa : « C’était une lutte entre populistes, Berlusconi a commencé. Mon gouvernement en a été la première victime » : « ‘’ La Ligue et le M5S ont capitalisé le sentiment anti européen des leaders de FI et du PD. Même Renzi et Berlusconi sont des populistes, mais ils sont tout simplement plus consolidés que Salvini et Di Maio, qui sont venus d’en bas et sont apparus plus frais et authentiques. Renzi et Berlusconi ont facilité le chemin à Salvini et Di Maio, en rejetant souvent sur l’Europe la responsabilité de leurs échecs politiques. Les populistes ne doivent absolument pas faire une erreur de perspective historique : l’Europe doit sûrement être réformée et améliorée. Mais elle ne doit pas être affaiblie par rapport aux Etats nationaux et il ne faut absolument pas en sortir ’’ ».
ARTICLE, La Repubblica, C. Brunelli : « Le M5S : ‘’Pas de places pour les démocrates ; Salvini ? On est pareils’’ » : « Di Maio devrait convaincre le PD d’appuyer son programme sans pour autant s’allier formellement : un ministère PD serait vu comme une trahison par les électeurs. Ces derniers seraient apparemment plus favorables à une alliance avec la Ligue, bien que certains tiennent rigueur à Salvini de s’être présenté en coalition avec Berlusconi, chose qu’il avait déclaré impensable. Tout le monde s’attend en tout cas à voir Mattarella donner le mandat de Président du Conseil à Di Maio ainsi que la charge de former un nouveau gouvernement. ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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