Scrutin non secret, la colère de Berlusconi.
31/10/2013
Italie. Unes : Tous les quotidiens nationaux mettent à la Une la décision de la commission de faire voter la déchéance de Berlusconi en scrutin non secret « Le scrutin ne sera pas secret, mais le gouvernement résiste » (Corriere), « Oui au scrutin non secret, gouvernement en danger » (Repubblica), « Berlusconi, pas de scrutin secret » (La Stampa), « Scrutin non secret, la colère de Berlusconi » (Messaggero), « Personne ne pourra le sauver » (L’Unità). Plus durs, les quotidiens conservateurs : « Une cochonnerie évidente » (Il Giornale), « Ils le veulent en taule » (Libero), « Un gouvernement entre parenthèse » (Il Foglio)
Déchéance de Berlusconi : tous les journaux se font l’écho des réactions politiques suite à la décision de la commission sur le règlement du Sénat de faire voter de manière non secrète la Chambre haute sur le sort du Cavaliere. La Commission a vu d’un côté PD, SeL, M5S et Scelta Civica pour le scrutin non secret, de l’autre le PdL et la Ligue du Nord. Sur le fond, les quotidiens se partagent, s’agissant d’une décision insolite pour ce genre de scrutin concernant l’éligibilité un sénateur : La Stampa salue de fait cette décision titrant « Une interprétation forcée (du règlement) qui servira à faire un peu de clarté » : selon Luigi La Spina il sera ainsi possible de ‘’chasser les fantasmes du passé des hommes politiques ténébreux […] les complots inextricables’’. Le Corriere et le Messaggero, en revanche, sont plutôt critiques à ce sujet : Antonio Polito du quotidien milanais évoque des « Mœurs déchues » et souligne que la décision de la commission ‘’n’a pas été sage’’ car cela représente un cadeau pour ceux qui y voient une ‘’loi contre la personne’’, ‘’affaibli les efforts de Letta de séparer l’affaire judiciaire du sort du gouvernement’’. Selon l’analyse de S. Cappellini du Messaggero il s’agirait d’ « Un choix boomerang », une ‘’grave plaie aux principes du parlementarisme… de la démocratie représentative’’, la Commission ayant ‘’confondu les deux plans, le politique et le judiciaire’’.
Quant aux dangers sur la tenue du gouvernement en cas de vote favorable du Sénat à la déchéance, le Sénateur ‘gouvernemental’ Quagliariello, dans une interview au Corriere, prévient le PdL « Que ceux qui voudraient faire tout tomber sachent qu’il y aurait une autre majorité ». A citer l’analyse de Barbara Fiammeri du Sole « L’ex-président du Conseil ne peut plus se tromper de calcul » : ‘’Même s’il arrivait à mettre en crise l’exécutif, il n’est absolument pas automatique que la conséquence serait la dissolution immédiate des Chambres. Une fois pris le chemin (provoquer une nouvelle crise du gouvernement) Berlusconi n’aura qu’un choix, passer du soutien au Palais Grazioli à l’opposition dans l’attente de commencer à purger sa peine ». Massimo Franco du Corriere souligne « Une interprétation forcée utilisée par le PdL pour des raisons internes » : ‘’l’hypothèse qu’une partie des sénateurs voulant éviter la crise change d’avis semble improbable. Les ’faucons’ le savent, voici pourquoi ils exagèrent la réaction. Berlusconi veut isoler les partisans des larges ententes en les faisant paraître comme des traitres’’. Toutefois ‘’la voie étroite de la déchéance de Berlusconi ne sera pas indolore’’.
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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