Les ultranationalistes grecs dans la tourmente.
01/10/2013
Grèce. En conséquence de la mort d’un rappeur gauchiste, le président du parti ultranationaliste grec l’Aube dorée Nikos Michaloliakos est toujours en état d’arrestation, ainsi que cinq députés et plusieurs cadres du parti. Un rapport judiciaire met en avant les actions musclées du parti : des tabassages d'immigrés pakistanais auraient eu lieu. Le parti disposerait de groupes d’action. Un ex-membre du parti a déclaré : « J'ai participé à plusieurs reprises à des actions auxquelles prenaient part 50 à 60 motos, avec deux personnes sur chacune. Celui qui était à l'arrière tenait un bâton et frappait tous les Pakistanais qu'il rencontrait. » En outre, l’Aube dorée est accusée d’être impliquée dans deux homicides volontaires et trois tentatives d'homicide. Sur base de ce rapport, des poursuites pénales contre les personnes arrêtées, en particulier pour « constitution d'organisation criminelle » et « port illégal d'armes », sont en cours.
Le Premier ministre conservateur grec Antónis Samaras, parlant devant le Comité juif américain à New-York, a déclaré que les dirigeants de l’Aube dorée seront traités d’une manière démocratique. Antónis Samaras refuse de considérer que l’ensemble des électeurs du parti ultranationaliste sont des extrémistes. Il pense qu’ils sont victimes du populisme et de l’extrémisme à cause de la crise et du niveau élevé de chômage. Il a indiqué qu’il n’y a pas de place pour les idées de l’Aube dorée au sein de la société grecque, mais que celles-ci seront combattues par la voie démocratique.
L’avocat Pavlos Sarakis, membre du parti conservateur Nouvelle démocratie, défend deux des cinq députés de l’Aube dorée. Il est exclu de son parti par le comité d’éthique.
Des membres des services de sécurité (police, services secrets) sont expulsés par le gouvernement de leur emploi pour collusion avec le parti ultranationaliste grec.
Les personnes interpellées ne l'ont pas été en raison de leurs opinions politiques, mais bien pour leur implication supposée dans des actes illégaux. L’interdiction du parti reste légalement impossible. Le gouvernement prépare une loi contre le racisme et une loi en vue de supprimer le financement public du parti ultranationaliste grec en utilisant l’argument qui veut que la démocratie ne peut pas financer ses ennemis.
Un cadre du parti vient d’être relâché mais se voit interdire de quitter le pays.
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