Italie : proposition de loi à propos de ceux qui tuent une femme parce qu’elle est une femme.
26/11/2012
« Les lumières du Colisée et un totem à la Scala pour arrêter le massacre » (Flavia Amabile, La Stampa de dimanche) : « Elles sont 106 (sur un total de 116), les femmes tuées depuis le début de l’année par des hommes qui avaient des liens affectifs avec elles. Un fait glaçant pour plusieurs raisons : ce nombre augmente d’année en année et, dans 7 cas sur 10, les femmes concernées avaient déjà inutilement dénoncé aux forces de l’ordre les menaces et violences dont elles étaient l’objet. Depuis des années le monde entier nous demande de faire quelque chose mais aucun gouvernement jusqu’ici n’a réussi à inverser la tendance, ni à actualiser les chiffres. Tandis que l’Istat [organisme de statistique national] s’arrête à 2007, la Casa delle Donne de Bologne ou d’autres associations continuent à faire le compte. C’est ainsi que l’Italie se présente à la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes d’aujourd’hui, célébrée dans le monde entier. Il n’y a pas non plus de signaux d’amélioration pour le futur. Deux députées, Giulia Buongiorno de FLI [Futuro e Libertà per l’Italia, parti de G. Fini issu d’une scission avec le PDL] et Mara Carfagna du PDL ont présenté une proposition de loi pour punir de peines allant jusqu’à la réclusion à perpétuité ceux qui tuent une femme parce qu’elle est une femme. Mais le temps manque pour la faire approuver par un Parlement bientôt dissous, et l’idée n’a par ailleurs pas suscité un enthousiasme élevé. Elle est ainsi rejetée par toutes les femmes représentées dans la Convention « No More » promue par toutes les principales associations italiennes qui s’occupent de la violence contre les femmes. ‘La proposition de loi est démagogique car elle arrive d’un Parlement en fin de législature. Nous demandons de travailler sur la prévention, en finançant des mesures concrètes’ explique ainsi Vittoria Tola [de l’association Unione Donne in Italia]. La journée d’aujourd’hui sera une journée pleine initiatives. De Turin partira la campagne 365 jours Non pour ‘se battre tous les jours’, a indiqué le maire de Turin Piero Fassino en présentant l’initiative, ‘contre tout acte portant atteinte à la dignité des femmes’. Huit grandes villes ont déjà adhéré à l’initiative : Bari, Bologne, Gênes, Milan, Naples, Palerme, Rome et Venise. Témoigneront Gianni Amelio, directeur du Festival du Film, et Mario Calabresi, directeur de La Stampa. A Rome le Colisée sera illuminé après 18h30, à Milan jusqu’au 30 novembre il y aura sur la piazza Scala, devant le palais Marino, un totem haut de 2 mètres pour rappeler aux Milanais que la violence contre les femmes se cache souvent entre les murs domestiques. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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