Polverini contrainte à démissionner, PdL dans le chaos.
25/09/2012
« Les cendres de la droite » (Massimo Giannini, La Repubblica) : « La démission de Renata Polverini [ndr : présidente de la Région Latium] ne représente pas seulement le dernier acte d’une gigantesque fraude régionale. C’est aussi la fin d’une carrière personnelle et, au-delà, l’écroulement d’un système basé sur le vol des deniers publics. C’est encore la tragédie d’une droite italienne en bout de course et d’un PdL qui de fait cesse d’exister en tant que sujet politique. Tous sont coupables. Polverini l’est – sinon sur le plan judiciaire (jusqu’à preuve contraire), au moins sur le plan politique. Face au scandale, résister était plus qu’impossible, c’était irresponsable, mais elle l’a fait une semaine durant, tentant de défendre l’indéfendable. Les grandes bouffes, les salaires gonflés (jusqu’à 50.000 euros par mois), les primes personnelles (jusqu’à 200.000 par an) des conseillers, les voitures à la Batman et les huîtres à profusion. La présidente du Latium a pensé que le décret adopté samedi dernier (coupes sur les missions et les voitures de fonctions) aurait suffit à faire oublier tous les péchés de la Région. Elle s’est laissé emberlificoter par Berlusconi, qui lui a demandé de rester à son poste pour éviter que la faille Latium n’engloutisse son parti. Depuis 2010 pourtant, elle a de fait couvert faits et méfaits. Le résultat politique reste inchangé. Sa démission ne résout rien, elle amplifie même le scandale. Dans une autre mesure, les partis de l’opposition sont également coupables : témoins du massacre, ils l’ont passé sous silence, signant les délibérations de la majorité. La quantité anormale d’argent qu’ils ont contribué à faire dépenser, alors que la Région triplait les impôts et coupait le budget des hôpitaux, méritait un autre usage. Mais le véritable coupable de cette catastrophe éthique et politique est la droite italienne. Ayant perdu Casini, puis Fini, et enfin Bossi, Berlusconi n’a pas réuni les ‘âmes perdues’ de son parti sous le drapeau du conservatisme européen, il les a faites à son image, selon les ‘principes’ du risque moral, de l’enrichissement individuel, de l’impunité pénale. Et voilà le résultat. Les conciliabules de ces derniers jours entre Berlusconi et Alfano, et les coordonnateurs et chefs de groupe, font peine à voir. Sous les cendres encore fumantes, il y a cette droite italienne. Et Scopelliti continue de résister en Calabre, Caldoro en Campanie. Et surtout, Formigoni continue son ‘règne’ en Lombardie. »
(Tarduction : ambassade de France à Rome)
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