Plan d'intervention de la BCE : "Vous avez su y entrer mais ne saurez pas comment en sortir."
07/09/2012
« De sévères conditions en échange de l’aide la BCE – Le déficit italien pourrait atteindre les 3% » (Federico Fubini, Il Corriere) : « ‘Vous avez su y rentrer mais ne saurez pas comment en sortir’. C’est par cette prophétie que le président de la Bundesbank Jens Weidmann a contesté hier le plan d’intervention de la BCE en soutien des Etats en difficulté. Parallèlement, la BCE a décidé de lancer une enquête pour comprendre l’origine de la fuite qui a permis à l’agence Bloomberg de prendre connaissance dès mercredi des mesures qu’elle s’apprêtait à annoncer, la conduisant ainsi à changer le libellé de son programme d’achat de titres d’Etat : de ‘MOT’ à ‘OMT’, pour ‘Outright Monetary Transaction’ (‘transactions monétaires fermes’). Hier, la première question adressée à Draghi est venue d’un journaliste allemand : ‘De qui pensez-vous avoir obtenu le mandat démocratique pour décider seul que cette monnaie devait être irréversible ?’. Pour la première fois, Draghi a conduit la BCE vers un programme d’achat de titres d’Etat quantitativement illimité, alors même que Jens Weidmann déclarait publiquement qu’un tel choix serait illégal. Si les liquidités offertes à l’Espagne et l’Italie sont ‘illimitées’, la contrepartie est que les conditions d’accès à ces ‘lignes de crédit’ supplémentaires seront renforcées, via un mémorandum d’engagements solides dont la bonne application sera scrutée par la BCE, la Commission européenne et le FMI. La balle se trouve donc désormais dans le camp des gouvernements italien et espagnol. Alors que l’OCDE prévoit que l’économie italienne enregistre un recul de 2,4% cette année, le Trésor italien est conscient qu’il ne sera pas possible d’atteindre l’objectif officiel de retour du déficit à 1,7% du PIB. Une économie en récession, des finances publiques qui dérapent et des conditions ‘renforcées’ en échange de l’aide européenne : tels sont les sommets du triangle dans lequel évolue aujourd’hui l’Italie et les conditions pour que se tienne dans notre pays tôt ou tard une discussion ouverte sur les coûts et bénéfices d’une éventuelle demande de soutien à l’Europe. La BCE menace de cesser d’intervenir en faveur d’un pays qui ne respecte pas les conditions souscrites : un tel scénario verrait les bonds de ce gouvernement s’écrouler mais également la BCE subir de lourdes pertes. Le risque de voir s’instaurer une sorte d’équilibre de la terreur entre politiques et banquiers centraux est donc évident. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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