Italie : premiers essais pour lâcher Monti en cas d’échec avec l’UE.
18/06/2012
« PdL-PD : premiers essais pour lâcher Monti en cas d’échec avec l’UE » (Lina Palmerini, Il Sole 24 Ore) : « Ce qui se passe autour du projet de loi anticorruption n’est que l’avant-première d’un film qui pourrait commencer à la fin du mois. Le PdL d’Alfano menace de ne pas voter la confiance au Sénat sans la loi sur la responsabilité civile des juges. Le PD, lui, contre-attaque dans un bras de fer qui pourrait bien mettre au KO le gouvernement lui-même. Dans les couloirs, on tient pour acquis que si le sommet des 28 et 29 juin ne devait pas déboucher sur des résultats utiles pour l’Italie, le chemin, pour Mario Monti, ne serait plus qu’une rude montée. Si l’enjeu du sommet est clair pour l’UE, il l’est moins pour l’Italie : quelles seraient les réactions des partis de la majorité face à un nouvel échec européen ? Le PdL a fait savoir, via Fabrizio Cicchitto, que le 29 juin marquerait une date importante pour son soutien au gouvernement. Le terrain se prépare déjà pour une prise de distance qui serait alors totale, de l’économie à la justice et sur lequel débuterait la campagne électorale de 2013 du centre-droit (allié à la Ligue ?). Côté PD, plus de prudence et moins de menaces, mais dans les formes seulement. La phrase de Stefano Fassina évoquant des élections anticipées en cas d’échec de Monti en Europe est un signe. Bersani a certes démenti mais, en cas d’échec, un décrochement graduel pourrait advenir dans son parti aussi. Aucun déchirement spectaculaire, mais de parti de la majorité, le PD, glisserait vers l’opposition. Ce scénario sombre a le soutien d’un parti transversal au sein même de la majorité qui estime que le prix payé par le PD et le PdL pour le soutien de Monti est bien trop élevé. En revanche, ceux qui soutiennent Monti sont convaincus que les résultats européens seront bien au rendez-vous et assureront, en politique intérieure, des alliances différentes : sans photos de Vasto ni d’axe du Nord. Mais un succès européen pourrait préfigurer, pour Monti, un nouveau chemin : du Palais Chigi au Quirinal. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Les commentaires sont fermés.