Mario Monti : « nous étions à 3 mois de la Grèce ».
07/12/2011
« Monti : ‘Délais serrés, peu de changements’ » (Lina Palmerini, Il Sole 24 Ore) : « ‘J’ai demandé aux Italiens beaucoup de sacrifices, mais l’alternative n’était pas de faire comme si de rien n’était’. Le décret est l’antidote à la banqueroute, à un État insolvable, plus en mesure de payer salaires et retraites. Face aux caméras de Porta a Porta, Monti veut qu’il soit clair que ce risque n’était ni éventuel, ni lointain, mais sûr et proche : ‘Il suffit d’observer la courbe du spread pour voir que nous étions à 3 mois de la Grèce’. On ne peut dévier de cette ligne, dit-il aux partis, avec tout aussi franchement : les marges de manœuvre pour modifier le plan d’austérité sont ‘très minces’ et les délais ‘serrés’. Le vote de confiance est donc acquis, mais Monti se montre prudent. Il ne se trouble pas à l’évocation des grèves annoncées contre la réforme des retraites. L’alternative, répète-t-il, était de ne plus payer les salaires. C’est ce qui explique sa participation à l’émission, malgré les polémiques, ‘par devoir d’explication envers les Italiens.’ Ce chantier clos, un autre va s’ouvrir : baisse de la dépense publique, croissance et marché du travail. ‘Il y aura une négociation mais il s’agira de combiner la flexibilité avec une sécurité donnée non pas au poste de travail mais au travailleur lui-même. Il est clair que certaines réformes devront passer par la modification du Statut des Travailleurs’. Evoquant la réaction européenne face à la crise de l’euro : ‘C’est une structure qui risque de s’écrouler, à repenser rapidement.’ S’il a avancé à dimanche le plan de rigueur, c’est pour que l’Italie soit plus en mesure de contribuer pleinement au Conseil européen. Les marchés ? Des ‘bêtes féroces à dompter, non à diaboliser’. Quant à sa chute de popularité (9 points), il répond qu’il aurait dû ‘durcir’ son plan. Enfin, Monti évoque les ‘femmes’ de sa vie : ‘ma mère me disait de rester à l’écart de la politique, j’ai été fidèle à cet mot d’ordre mais là la politique est venue à moi’. Son épouse, elle, l’avait encouragé dans son choix d’être commissaire ‘sinon ils t’appeleront à Rome’ et doit désormais faire avec des horaires ‘dont elle n’est pas contente’. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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