Italie : nomination des vice-ministres et secrétaires d’Etat.
29/11/2011
« Les rituels et l’heure des choix » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « Fût-ce avec un peu de mal, l’obstacle de la nomination des vice-ministres et secrétaires d’Etat est franchi. Passage rude, surtout pour un Monti peu rompu aux rituels du ‘sous-gouvernement’ et vu les tensions liées notamment au rôle de partis sevrés du pouvoir. A dater de ce jour, le président du Conseil va pouvoir prendre les mesures demandées par les institutions européennes. La crainte d’une contagion qui serait fatale à la zone euro fait apparaître comme irresponsables les allusions à des élections anticipées – celles de la Ligue notamment. Et cet épouvantail permet à Monti d’avoir derrière lui des alliés résignés à l’aider plus que ne le disent les propos officiels et une Europe et un FMI résolus non seulement à soutenir son effort mais à sauver l’Europe entière pour éviter que ne s’écroule la structure économique de l’Occident. Même un Berlusconi contraint au retrait et inquiet de l’état du PdL et de son alliance avec la Ligue défend son successeur au palais Chigi – ‘Monti n’est pas en retard ; il est à peine arrivé et doit s’occuper de choses d’une énorme complexité ; laissez-le travailler’, dit-il, démentant les détracteurs de Monti. Une prudence inspirée par la conscience que ‘le risque pour l’Europe est élevé ; on ne peut pas jouer avec le feu, selon Casini, ou que ‘nous sommes face à la passe la plus difficile depuis l’après-guerre’, pour Bersani. En parallèle monte aussi la conviction qu’il faudra du temps au président du Conseil pour remettre l’Italie sur les rails, et que ça dépendra aussi de l’UE. Et il faudra au Parlement humilité et clairvoyance pour appuyer les mesures impopulaires inévitables. Le schéma des secrétaires d’Etat confirme le rôle subordonné des Chambres mais, paradoxalement, illustre aussi que de confier à Monti le soin de prendre les mesures les plus dures aboutit à protéger le système politique et à l’aider à se relégitimer d’ici 2013. Au fond, les partis, à droite surtout, ont montré de graves insuffisances face à la crise. A l’ombre de Monti, ils peuvent espérer faire oublier leurs médiocres prestations. Maroni est un exemple assez frappant : il attaque la majorité pro-Monti et officialise la fin de l’axe avec le PdL (même si Berlusconi annonce une rencontre avec Bossi vendredi) mais implicitement il évoque la fin de la législature quand il dit : ‘la parenthèse durera un an, au maximum un an et demi, puis nous reviendrons’. Peut-être voit-il juste sur la durée. C’est moins net sur le reste : en politique, quand une parenthèse se referme, on revient rarement à la situation d’avant. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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