Le Quirinal montre l’isolement de la Ligue au sein de la majorité.
27/07/2011
« Le Quirinal montre l’isolement de la Ligue au sein de la majorité » (Massimo Franco, Corriere) : « Malgré son côté folklorique et bricolé, l’idée léghiste des ministères au Nord a heurté le chef de l’Etat. Sa lettre d’hier au président du Conseil évoque ‘remarques et motifs de préoccupation’ face à la décision d’en décentraliser certains. Sous ses airs de bouffonnerie, la parodie de la Ligue menacerait au fond l’unité italienne dont on fête les 150 ans. Mauvaise nouvelle pour le parti de Bossi, dans un contexte d’isolement croissant et d’affaiblissement. Plus la Ligue se montre divisée et en repli sur l’identité padane après les échecs électoraux de mai, plus elle est critiquée. Son écart à la Chambre sur le député Papa a fragilisé la relation avec Berlusconi et l’image de chef de Bossi. La dyarchie de fait avec Maroni masque une guerre de succession larvée. Et la solidarité de Borghezio avec les idées de Breivik force le parti à réfléchir à son identité et à se démarquer publiquement des pulsions extrémistes. Calderoli qualifie le fédéralisme de ‘processus de 30 ans’, aveu d’échec selon les opposants, avant de rectifier, parlant d’une réforme ‘déjà en vigueur’ et féconde. Si on y ajoute le ‘oui’ réticent aux opérations extérieures et d’autres difficultés, on voit une Ligue sinon assiégée, du moins sous pression – et privée de ce rôle central qui, il y a peu encore, intimidait le Peuple de la Liberté et la gauche. Ces derniers temps, la Ligue s’est éloignée du Peuple de la Liberté, mais sans pouvoir le quitter ni offrir à son électorat une vraie stratégie. Berlusconi, ‘abattu’ d’avoir dû payer 564 M€ à Carlo De Benedetti, observe avec appréhension les difficultés de la Ligue. Même si, à droite, certains s’en réjouissent, ils voient les risques induits pour une coalition confrontée à bien des problèmes, qui augurent d’un automne semé d’embûches (dont le cas Milanese). »
(Traduction : ambassade de France à Rome).
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