Maroni prépare la succession.
21/07/2011
« Maroni, tentatives de succession » (Claudio Tito. La Repubblica) : « En politique, le leadership ne s’hérite pas, il se conquiert. Même au sein de la Ligue, parti bâti sur le charisme de son chef, le changement ne prend pas la forme d’une simple transmission du pouvoir, mais d’un ‘accroc’ : celui qui hier, à la Chambre, a vu Maroni piloter les choix de la Ligue depuis les rangs des députés et non au banc du gouvernement. En ce jour crucial pour la majorité, il s’est même physiquement substitué à Bossi, absent. Après Pontida, Bossi avait nié qu’il y eût des ‘dauphins’, Maroni compris. Or, après le vote pour l’arrestation de Papa, le ‘changement’ a soudain pris corps. Sous l’effet non d’un legs mais d’une lutte interne entre le challenger et un courant (et non Bossi lui-même), entre les ‘maroniens’ et le ‘cercle magique’ des fidèles de Bossi, gagnée par Maroni. Au prix d’une précaution : ne rien faire qui puisse être vu comme un ‘régicide’. Bossi reste le totem de la Ligue, l’icône sacro-sainte, dans ce parti vertical et verrouillé. Mais Berlusconi et l’état major du PdL ont compris que ‘Maroni est le nouveau secrétaire de la Ligue’. L’intéressé nie toujours, aucun ‘fils’ ne pouvant tuer le ‘père’. Mais le choix d’hier l’impose comme la nouvelle référence de l’univers léghiste et d’abord d’une base qu’irrite toujours plus la dilution de l’autonomie du parti et son allégeance à Berlusconi. Ces derniers mois, Maroni a pris le contrôle des groupes parlementaires et conclu un accord avec les autres chefs léghistes, à commencer par Calderoli. Le ‘oui’ compact à l’arrestation de Papa prouve sa force. La défense des ‘inculpés’ au nom de la loyauté à la majorité devenait de plus en plus intenable. Cette ‘trahison’ menaçait de compromettre la crédibilité de la nouvelle classe dirigeante ‘padane’ et de nuire électoralement au parti. Le sort du gouvernement paraît encore fragilisé, suspendu à fil. L’automne s’annonce très chaud pour l’exécutif et son chef. »
(Traduction : ambassade de France à Rome).
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