Un pas après l’autre, la Ligue va son chemin.

« La leçon de Naples : un pas après l’autre, la Ligue va son chemin » (Stefano Folli, Il Sole 24 ore) : « Le désastre des ordures de Naples a bien des effets politiques. Il ébauche même un changement de majorité, au moins sur un point du décret visant à gérer l’urgence. D’un côté, il y a la Ligue qui s’oppose au texte en Conseil des ministres, point important : Bossi a choisi de faire primer l’intérêt de son parti sur tout le reste, au mépris de la coalition et de toute solidarité face au désastre de Naples, trou noir qui peut emporter toute la Campanie. Rien de mieux qu’une croisade contre les Napolitains (‘qui n’apprennent jamais’, dit Bossi) pour rasséréner une base nordiste tourmentée en s’affichant comme ‘différent’ des politiciens romains, fussent-ils vos alliés (l’allié Berlusconi étant désormais tout juste toléré). D’un autre côté, la division du gouvernement en Conseil des ministres ouvre la voie au 3e pôle : Casini s’est vite engouffré dans la brèche en annonçant le soutien de l’UdC au texte au Parlement au nom de l’intérêt national (suivi sûrement des finiens). La fracture entre PdL et Ligue sera patente, avec un vrai problème politique à la clef. D’autant que le texte, ambigu, ne plaît pas non plus aux régions : ni à Errani, président de la Conférence des régions, ni à Caldoro, président PdL de Campanie. L’affaire de Naples pousse l’exécutif Berlusconi vers des sables mouvants. La situation est plus difficile qu’en 2008, où Berlusconi avait frappé un grand coup en débarrassant la ville de ses ordures ‘laissées, disait-il même, par le gouvernement Prodi’. Or le contexte s’est dégradé et la Ligue s’autonomise – Bossi a repris, sans le dire, la ligne de Maroni. Attendons-nous à une série de prises de distance allant crescendo, pour ‘refaire une beauté’ à la Ligue. L’opération Naples (et la suite) a un sens si elle prépare un scrutin anticipé à moyen terme. L’horizon 2012, compatible avec le tempo du plan de rigueur, se devine. »

(Traduction : ambassade de France à Rome).