Réglements de comptes en tous genres.
27/06/2011
« Berlusconi : ‘Giulio [Tremonti] est devenu fou !’ » (Francesco Bei, La Repubblica) : « L’heure du règlement de comptes arrive avec, sur le ring, Tremonti et Berlusconi. Cette fois, le second peut compter sur le soutien politique de Bossi, bien décidé lui aussi à ne pas laisser passer le plan d’économies budgétaires sans avoir d’abord vu prises en compte, noir sur blanc, ses demandes de Pontida. Le conflit en cours entre le président du Conseil et son ministre de l’économie est désormais évident, même si P. Bonaiuti va répétant que l’attaque de Crosetto (sous-secrétaire d’Etat à la Défense) contre Tremonti a été faite ‘à titre personnel’. Des témoins font état d’un long aparté entre Berlusconi et Crosetto, samedi, au mariage de Mara Carfagna. Tremonti a choisi de ne pas répliquer pour ne pas paraître en position de faiblesse. Quoi qu’il en soit, ces dernières heures, la pression exercée par Berlusconi sur Tremonti est à son comble. Pour Crosetto, ‘on devrait soumettre à un psychiatre’ le projet Tremonti ; même genre de commentaires, en privé, chez Berlusconi : ‘Tremonti est devenu fou. Il va tout faire sauter s’il continue ainsi’. Pour Berlusconi (et les autres ministres), le projet Tremonti est inacceptable ; on ne conteste pas la nécessité d’assainir les comptes mais la logique ‘à prendre ou à laisser’. L’affrontement pourrait même aboutir à un départ du ministre du gouvernement. Le Cavaliere, dans son message envoyé aux ‘Promoteurs de la Liberté’, a repris à son compte la ligne politique tremontienne ‘de prudence et de rigueur’ nécessaires, tout en précisant qu’il n’y a pas de ‘sauveur de la patrie’, que ‘nul n’est indispensable’. Tremonti préfère à ce stade ne pas répliquer, notamment aux rumeurs d’alliance Berlusconi-Bossi pour le forcer à revoir le texte en profondeur. Mais il entend, demain, les mettre devant certaines réalités. Données en main, il est certain de pouvoir résister – mais sans le soutien de la Ligue, cette fois. »
« Ultimatum de Bossi aux rebelles : ‘il me suffit de 2 secondes pour expulser ceux qui mettent le souk’ » (Claudio Del Frate, Corriere de dimanche) : « ‘Que ce soit clair, en deux secondes je me débarrasse de ceux qui mettent le souk…’ : un Bossi très dur, à sa première sortie publique depuis Pontida, pour mettre en garde les dissidents mais aussi la base militante qui hier, à Magenta, lui reprochait l’axe avec Berlusconi et parlaient de sécession. Mais il a dû admettre l’existence de dissensions internes. Il n’a pas nommé Maroni, même si le ministre s’était exposé en première ligne contre la reconduction de Reguzzoni à la tête du groupe à la Chambre. Au-delà du groupe dirigeant, la base aussi est désorientée. Plus d’une fois, le discours de Bossi a été interrompu par des protestations – inimaginable il y a quelques mois. A qui lui reproche l’alliance avec Berlusconi, il répond : ‘Il a peut-être fait des choses pas claires mais sans ses voix nous n’arriverons jamais au fédéralisme’ et, sur les retraites : ‘Nous avons sur le dos l’Europe et les marchés, s’ils découvrent que nous ne savons pas faire nos comptes, ils nous sautent dessus et on finit comme la Grèce’. ‘Sécession, sécession, sécession’, crie le public. Réponse du chef : ‘Ce serait la meilleure thérapie. Mais laissez-moi faire, commençons par amener quelques ministères au Nord et les gens comprendront que les chefs sont ici. Le Nord n’a plus d’argent pour aider le Sud, c’est clair, et si tout ça ne change pas, le Nord s’en ira’. Enfin les applaudissements libérateurs et le vieux cri ‘Bossi, Bossi !’. Avant que ne se fasse entendre le Va’ pensiero, hymne plus libérateur que jamais hier soir. »
(Traductin : ambassade de France à Rome).
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