Ligue-PdL : une motion pour ne pas rompre, une crise incompréhensible évitée.
02/05/2011
« Ligue-PdL : une motion pour ne pas rompre, une crise incompréhensible évitée » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore de dimanche) : « A défaut d’un happy end, au-moins est-ce une fin prévisible. La longue valse au bord du volcan se conclut sans faux pas fatal. A ce jeu, Bossi excelle. Il n’a jamais eu l’intention de faire tomber un gouvernement où la Ligue a trop d’intérêts. Mais il l’a laissé croire – même l’opposition s’est prise à rêver qu’il allait lui tirer les marrons du feu en renversant Berlusconi. Il a habilement répondu aux inquiétudes de sa base, deux semaines avant les municipales. En coulisses, contacts et réunions, y compris avec un Quirinal très impliqué. Ce manège a finalement abouti à une motion où nul ne pourra voir un présage de crise. Au contraire, le texte, un peu revu, pourrait recevoir un large soutien au Parlement. Qu’on évite de voter mardi, comme certains l’espèrent, ou qu’on y soit contraint, l’écueil sera franchi et le gouvernement ira de l’avant. D’autant que les menaces proférées par Kadhafi à l’encontre de l’Italie hier devraient souder davantage le gouvernement et les forces parlementaires et pousser chacun à renforcer plutôt qu’à affaiblir l’engagement italien dans la crise en Méditerranée. Les oppositions diront que Bossi a dû plier face aux exigences de Berlusconi. C’est inexact. Le vieux chef a réussi à faire la une des journaux et à replacer la Ligue au centre du jeu, en consolidant le parti. Il a tenu Berlusconi sur le gril, en lui rappelant que le gouvernement dépend du pacte PdL-Ligue. Et il a si fermement défendu Tremonti que la guérilla politico-médiatique contre lui aura du mal à reprendre. On dit que la Ligue aurait eu diverses contreparties – notamment sur les équilibres de l’équipe Moratti, si elle est réélue. Et Berlusconi devrait moins se passionner pour les ‘Responsables’, groupe de transfuges sentant trop la politique à l’ancienne pour être au goût de la Ligue. Un problème de plus pour Berlusconi, qui a trop promis à trop de gens, à la tête d’une majorité faible mais affamée. Quant à la crise en Méditerranée, au Parlement on parlera d’initiative diplomatique italienne, d’action terrestre totalement exclue, de limite temporelle aux frappes (peu vraisemblable, mais on peut trouver une formule). Une chose est sûre : au prix d’un peu d’hypocrisie, on a évité la désagrégation du gouvernement en matière de politique étrangère. »
« Veltroni à Bersani : une vérification interne après les élections locales » (Maria Teresa Meli, Corriere de samedi) : « Bien qu’important et délicat, le vote sur l’intervention en Libye ne sera pas le rendez-vous le plus décisif pour la politique italienne. Ce sont surtout les élections locales qui définiront le rapport de force entre les partis et en leur sein. Il s’agira d’un scrutin crucial pour Berlusconi, mais aussi d’un test décisif pour Bersani. Si le PD arrivait à s’emparer de Milan et à garder Naples, la minorité interne devrait en prendre acte, et son secrétaire pourrait alors confirmer son rôle dirigeant une fois pour toutes. Le succès à Naples suffirait à Bersani pour reprendre son souffle et juguler les dissensions. Autrement, s’ouvrira inévitablement au sein du PD un débat-conflit très dur. C’est un peu la raison pour laquelle certains bersaniens jugent excessif l’accent mis par D’Alema sur les élections locales et son pronostic d’une chute du gouvernement résultant d’une défaite du centre droit. Toute prophétie mise à part, tout le monde au PD a l’œil fixé sur le scrutin de mai. W. Veltroni dit à Il Foglio être convaincu que ‘la clef de tout pour comprendre si les élections se sont passées bien ou mal, ce seront évidemment Naples et Milan’ et qu’ensuite ‘il sera opportun d’ouvrir avec Bersani une discussion sérieuse pour saisir si le chemin pris est le bon’. Sans demander un congrès ni vouloir aller à l’affrontement avec le secrétaire en cette phase délicate, Veltroni juge nécessaire de faire le point : ‘nous avons nos idées et ne manquerons pas de les exposer le moment venu’. L’ex secrétaire propose à Bersani d’impliquer davantage dans le projet du parti ‘toutes ces personnes de qualité qui pourraient donner un coup de main et joueront un rôle important pour le PD de demain : Renzi, Zingaretti et Chiamparino, mais aussi toutes ces personnalités qui ne font pas partie du monde politique mais pourraient apporter leur contribution au projet du centre gauche’. Il s’agit du ‘parti ouvert’ préconisé par Veltroni dès la création du PD. Si ce rêve devait se réaliser après le scrutin, cela représenterait la seule vraie possibilité de rendre le centre gauche effectivement apte à concurrencer le centre droit. »
(Traduction : ambassade de France à Rome).
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