La tentation de la Ligue.
01/02/2011
« La tentation de la Ligue » (Massimo Franco, Corriere della sera) : « Il serait injuste de douter de ses bonnes intentions mais l’offre du président du Conseil, hier, peut difficilement être vue comme autre chose qu’une manœuvre tactique révélant sa faiblesse. A en juger par les sarcasmes de l’opposition, elle est jugée, au mieux, tardive et donc irrecevable. Mais le motif qui a poussé Berlusconi à tendre la main à ses adversaires tient moins au désir de convaincre la gauche qu’à celui de tenir sa majorité. Sa fragilité procède de deux facteurs : l’impact politique négatif de l’enquête de Milan sur la vie privée de Berlusconi et le motif d’incertitude lié à la Ligue, allié fidèle mais de plus en plus exigeant. De façon discrète mais constante, le parti de Bossi laisse planer l’idée d’élections avec un autre candidat au palais Chigi. Ainsi, on saisit mieux l’initiative de Berlusconi tendant à déplacer le débat de ses fréquentations gênantes à la politique économique, à ne pas subir un calendrier imposé par d’autres mais à tenter de le dicter, et de reprendre l’ascendant sur le ministre de l’Economie, seul pilote, dit-on, de la stratégie financière du gouvernement. L’exécutif fait étalage des votes de confiance remportés ces derniers mois mais en se sachant condamné à la précarité. Avec de nouvelles difficultés en vue jeudi, avec le vote sur le fédéralisme et l’évolution de l’enquête milanaise. Pour rendre un cap au pays, il ne suffit ni de résister à outrance dans un palais Chigi assiégé, ni d’abattre Berlusconi, ni même de rallier d’autres députés à la majorité. Or c’est le climat qui prévaut, avec ce résultat : volens, nolens, les élections anticipées vont finir par devenir non seulement une issue inévitable mais même un moindre mal. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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