Le gouvernement minoritaire, dernière carte de Berlusconi.
29/11/2010
« Le gouvernement minoritaire, dernière carte du président du Conseil » (Marcello Sorgi, La Stampa de samedi) : « L’idée d’un gouvernement minoritaire, vue ces jours-ci comme l’issue la plus probable de la crise, a trop de pères. Finiens et centristes en parlent. Peut-être le craignent-ils, mais ils feignent d’en être les vrais stratèges, en y voyant l’humiliation ultime de Berlusconi. Les proches du Cavaliere, bien plus circonspects, la susurrent, y voyant la seule façon de faire échouer la censure annoncée par Fini et Casini. Certes, il n’y a rien de glorieux à passer d’un gouvernement très largement élu à une situation minoritaire, mais on se console comme on peut. Le plan serait assez simple. Plutôt que de courir après l’objectif difficile des 316 votes pour, il suffira d’avoir la majorité des présents. La tactique a fonctionné en juillet, mais marchera-t-elle encore avec le passage de FLI dans l’opposition ? Cela étant, si gouvernement minoritaire il y a, Berlusconi ne voudra certes pas rester dans cette position inconfortable. S’il parvient à avoir la confiance au Sénat et une demi-confiance à la Chambre, il en usera d’abord pour se vanter d’avoir vaincu Fini. Ensuite, et officiellement par esprit de responsabilité, le gouvernement s’engagera à mener à bien les réformes en cours – notamment le fédéralisme, question de vie ou de mort pour la Ligue – et finalement, début 2011, le Cavaliere ira au Quirinal demander des élections anticipées. S’ouvrira alors pour Napolitano un jeu entièrement nouveau : celui d’un gouvernement encore debout, même si ce n’est que sur une jambe et demie, mais qui veut retourner devant les électeurs. Le chef de l’Etat voudra sans doute creuser la question. Mais si, à bon droit, il objectait qu’on ne peut dissoudre les Chambres que s’il n’y a plus majorité, Berlusconi est prêt au dernier coup de théâtre : Bossi ouvrirait alors une vraie crise, qui marquerait la fin de la législature. »
«Sondage ISPO pour le Corriere – Confiance pour l’exécutif : 25% des électeurs léghistes diraient non » (Renato Mannheimer, Corriere de dimanche) : « Nul ne sait quelle sera l’issue du vote du 14 décembre, mais si c’étaient les citoyens qui votaient directement la confiance, aujourd’hui le résultat serait probablement négatif pour l’exécutif. A la question ‘si vous étiez parlementaire, comment voteriez-vous le 14 décembre ?’, la majorité des sondés (un peu plus de 60%) répondent qu’ils voteraient contre la confiance. En bonne logique, les réponses résultent d’abord de l’orientation politique. 90% des électeurs PdL voteraient la confiance. Même à la Ligue, c’est le choix majoritaire, mais dans une moindre mesure : 65% – près d’un quart des léghistes (23%) refuseraient la confiance à l’exécutif. Dans l’opposition, bien sûr, la plupart des électeurs seraient contre le gouvernement – 95% au PD, et 86% chez les électeurs FLI. Plus intéressant encore : parmi les ‘indécis’ en termes de partis, 59% optent pour un choix contre le gouvernement. Une majorité des Italiens rejette le gouvernement Berlusconi mais, en même temps, une part consistante d’entre eux restent avec lui malgré les difficultés actuelles. Mais il n’est pas dit que le cadre ne change pas, et de façon significative, en cas d’élections ou du fait d’une campagne où les leaders se mobiliseraient. »
(Traduction : ambassade de France à Rome).
Les commentaires sont fermés.