Berlusconi : en cas de vote de la motion de défiance, élections immédiates.
08/11/2010
« La crise est ouverte » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « Depuis le congrès de lancement de FLI à Pérouse, Fini a demandé la démission de S. Berlusconi, ce qui était prévisible. Ce qui surprend plutôt c’est le ton et la façon dont il a mis fin à 17 ans de collaboration avec le Cavaliere. Après ce qu’il a dit dimanche, il est vraiment impossible que Fini puisse redevenir l’allié de Berlusconi. Sans parler de l’offre inacceptable pour Berlusconi de former un nouveau gouvernement avec l’UdC de Casini pour la réforme du mode de scrutin. D’une manière ou d’une autre, avec ou sans passage parlementaire qui certifie la fin de sa majorité, Berlusconi devra se rendre au Quirinal pour remettre sa démission au chef de l’Etat. Ce qui ne veut pas dire qu’il y aura automatiquement des élections anticipées, ni un gouvernement d’unité nationale formé par FLI, IdV, UdC, ApI et le PD. Si cette dernière hypothèse devait se concrétiser, les élections représentent l’issue la plus probable. D’ailleurs, les partis qui devraient composer la nouvelle majorité ne sont qu’au début des pourparlers et il faut voir comment les électeurs vont réagir à la réponse du clan de Berlusconi. Un troisième scénario est de plus en plus probable : la formation d’un gouvernement de centre droit sans Berlusconi sous l’égide d’un membre du PdL et avec une bonne partie des ministres actuellement en charge. Une majorité plus large et un programme pas très différent de celui qui n’a pas encore été réalisé. Une solution qui, face au déclin politique de Berlusconi, a depuis longtemps - bien avant les propos de Fini - les faveurs des membres du PdL. »
« Le Cavaliere : en cas de vote de la motion de défiance, élections immédiates » (Francesco Bei, La Repubblica) : « Tout en reconnaissant que ‘la législature touche à sa fin’, S. Berlusconi précise : ‘Je ne vais pas démissionner parce que Fini le demande’. Nous irons de l’avant avec notre programme : je veux voir comment les finiens feront tomber le gouvernement en votant contre’. Berlusconi propose comme seule solution des élections en mars, précisant : ‘que ce soit clair : aucune alliance avec FLI’. Les proches du Cavaliere avouent que ce dernier – rassuré la veille par Letta et Frattini - avait espéré jusqu’à la dernière minute que Fini ne demanderait pas sa démission. Surpris, le Cavaliere a réagi vivement : ‘Je n’accepte pas de leçon de la part de quelqu’un qui, après l’affaire de l’appartement de Monte-Carlo, ferait mieux de se cacher. Si j’acceptais de démissionner, ils voteraient pour un système de scrutin qui nous serait défavorable’ lance Berlusconi qui attend de connaître les propositions de l’état major de la Ligue, prévu pour mardi. Un gouvernement guidé par Tremonti avec l’appui de la Ligue serait alors la seule hypothèse valable pour un gouvernement technique. Les berlusconiens ont immédiatement attaqué Fini sur son double rôle de président de la Chambre et de chef du FLI et l’ont comparé à ‘Mussolini marchant sur Rome’, alors que les finiens parlent de Berlusconi comme d’un ‘Saddam Hussein retranché au Palais Chigi’. Dans ce contexte, il est difficile d’envisager un pacte pour le reste de la législature. Fini, pour qui ‘il est inutile de faire souffrir le pays’, demande une réponse claire d’ici 48 heures, tout en assurant Tremonti que la loi de finance sera bien votée par FLi afin de ‘sauvegarder la stabilité du système’. Ensuite, on verra. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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