Gianfranco Fini se rapproche des syndicats et de la gauche.
26/10/2010
« Loi, Justice, Fiat : l’offensive politique de Fini s’intensifie » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « ‘Finiet ses proches doivent dire avec qui ils sont’, tel est le leitmotiv de cet automne troublé où le PdL voudrait obtenir de FLI une preuve de loyauté ou les acculer à la rupture totale. Mais l’idée d’amener Fini à conclure un ‘pacte de législature’ avec Berlusconi semble peu réaliste – même si ce serait l’intérêt du centre droit. Le seul ‘troc’ envisageable entre Fini et le président du Conseil pourrait avoir lieu si Fini obtenait l’assurance de succéder au chef historique du centre droit – idée inconcevable pour ce dernier, à ce jour. Ni paix ni guerre, donc, avec des effets négatifs et paralysants sur l’activité du gouvernement. Quoi qu’il en soit, Fini intervient sur tout et s’assure ainsi une forte visibilité. Ces dernières heures, après les déclarations fortes du Quirinal, il a ouvert la polémique sur le caractère ‘non reconductible’ de la loi Alfano – ce qui devrait in fine aboutir à un compromis avec le Garde des Sceaux – puis déclaré que les désaccords sur la réforme de la justice, loin d’être secondaires, faisaient planer le risque d’une crise gouvernementale. Enfin, il a critiqué Marchionne, qualifié de ‘canadien’ : renouant avec un certain nationalisme en défense de ‘l’italianité’ de FIAT, Fini se rapproche des syndicats et de la gauche. Le PdL, qui voudrait une trêve à moyen terme, subit en fait une offensive quasi-quotidienne de la part de Fini. Offensive maligne car tendant à user peu à peu le président du Conseil et non à entraîner sa chute immédiate. Sur la loi Alfano, comme à propos de justice, le jeu est ouvert et c’est FLI qui a les meilleures cartes en main. Sauf si le Cavaliere décidait de reprendre la main par quelque idée imaginative – mais quand et comment ? »
« Sans clarification entre les deux dirigeants, l’immunité restera bloquée » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « Après un week-end marqué par une tension accrue entre PdL et FLI et une journée d’hier où le thème du gouvernement technique a animé la conversation, l’annonce du ministre de la Justice selon laquelle le gouvernement serait prêt à chercher une solution alternative à celle, contestée, d’une loi Alfano ‘reconductible’ a suggéré que tout n’était pas perdu : les négociations se poursuivent. En fait, malgré cette éclaircie et l’offre du Garde des Sceaux, la situation reste bloquée : Fini a demandé à ses proches de préparer un amendement pour supprimer la possibilité qu’en vertu de la loi, le président du Conseil puisse bénéficier plus d’une fois de la protection contre ses procès. Le président de la Chambre a aussi affirmé publiquement que le thème de la justice était dangereux pour la stabilité du gouvernement. Le PdL a répliqué durement, notamment les anciens colonels d’AN. Même si cela n’a rien d’une nouveauté, le grand froid se confirme entre les deux cofondateurs du parti. A moins d’un débat d’homme à homme et d’une trêve authentique, on peine à envisager que la négociation demeurée ouverte grâce à quelques bonnes volontés puisse mener à un résultat quelconque. Qu’on songe seulement à ce qui se produira au Sénat au moment de voter l’amendement finien refusant la reconductibilité du ‘bouclier’ : PdL et FLI voteraient l’un contre l’autre et, même si au Sénat Berlusconi obtient une majorité pour rejeter cet amendement, il la perdra aussitôt à la Chambre. Avec pour effet de se retrouver avec une loi paralysée dès la première des quatre lectures nécessaires au complexe processus constituant que doit suivre le texte. »
« Berlusconi : je ne tomberai pas dans le piège » (Francesco Bei, La Repubblica) : « Berlusconi voit approcher le spectre d’un gouvernement technique. ‘Fini, Casini et Bersani tiennent prête une nouvelle majorité, mais je ne tomberai pas dans le piège’ explique-t-il à ses proches. Si les finiens ont choisi le terrain de la justice pour faire tomber le gouvernement, Berlusconi ne leur offrira pas ce prétexte, en tablant sur un objectif minimal : l’adoption rapide au Sénat du bouclier judiciaire non reconductible d’ici le 14 décembre, date à laquelle la Cour constitutionnelle commencera l’examen de la ‘loi-pont’ sur l’‘empêchement légitime’. Il faut vite bâtir un ‘pilier’ sur l’autre rive avant que la Cour ne se prononce définitivement. Selon des indiscrétions, l’issue pourrait être favorable, assurant ainsi la prolongation du gouvernement jusqu’en septembre prochain, date de péremption de l’empêchement légitime. La prudence prônée par Gianni Letta a prévalu sur les chefs de groupe du PdL, qui insistaient sur la reconductibilité du bouclier. Le Cavaliere, qu’on dit démoralisé, tranche : ‘ils veulent jouer avec nos nerfs, mais je ne leur donnerai pas cette satisfaction. Pour ce qui me regarde, je ne parlerai jamais plus de loi Alfano’. Un groupe de sénateurs PdL, conduit peut-être par Beppe Pisanu, serait prêt, dit-on, à soutenir un nouveau gouvernement. Mais Berlusconi rassure : ‘il a fallu deux ans pour faire tomber Prodi, alors que son gouvernement était très fragile. Pensez-vous qu’il soit facile d’en faire autant avec un gouvernement qui a une majorité solide et qui bénéficie d’une grande popularité auprès des Italiens ?’ »
(Traduction : aùmbassade de France à Rome)
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