Berlusconi : "Non aux élections, je crains un gouvernement technique".
07/10/2010
« Berlusconi : ‘non aux élections’ et le fédéralisme ‘d’ici le printemps’ » (Amedeo La Mattina, La Stampa) : « Berlusconi a compris qu’il ne peut se permettre de rompre avec Fini et de suivre Bossi sur la voie des élections anticipées, pour le moment du moins. Ses chers sondages le montrent : les bagarres dans la majorité dégoûtent ses électeurs et l’abstention progresse. La Ligue récupère des voix mais le PdL passerait sous les 30%. Seul le requinque son chiffre de popularité (60,2%) – ‘il suffit de voir les embouteillages qui se créent quand le président du Conseil arrive dans n’importe quelque ville d’Italie’, dit-il. Mais il ne peut demander des élections, faute de l’accord du Quirinal et face au spectre du mode de scrutin et d’un ’gouvernement technique’. Il veut donc définir une stratégie de reconquête des électeurs du centre droit. Il se retrousse les manches pour relancer le programme et veut montrer qu’il peut freiner Bossi – qui, hier encore, parlait d’élections au printemps. En avant, donc, avec des passages obligés : le fédéralisme d’ici mars mais aussi le bouclier judiciaire et la loi Alfano que voteront les finiens. Ensuite, on verra, mais G. Letta est au travail. Le Président du Conseil se dit certain que ‘bon nombre de finiens ayant suivi Fini ne priveraient pour rien au monde le gouvernement de leur soutien’ – allusion non à Fini, mais aux modérés Moffa et Viespoli. Silvio balance : son esprit lui dit ‘rends-toi à l’évidence’ – d’où le réalisme de la conférence de presse d’hier – mais son cœur est en ébullition : le doute le tenaille, pactiser avec son rival pourrait être pire qu’une défaite : le début de la fin. »
« Le procès court, dernière partie avec Fini » (Francesco Bei, La Repubblica) : « Berlusconi a confié à G. Letta la lourde tâche d’ambassadeur pour négocier l’armistice avec G. Fini : mission difficile car il demande l’accord des finiens pour une loi lui permettant de se sauver des procès milanais, texte transitoire car l’idée d’une ‘loi Alfano constitutionnelle’ exige des délais longs. Le Cavaliere a compris que le risque d’un gouvernement ‘technique’, en cas d’implosion de sa majorité, existe bel et bien. Alfano, Garde des Sceaux, l’a confié à Berlusconi après avoir appris qu’une quinzaine de sénateurs PdL seraient prêts à soutenir un nouveau gouvernement chargé de finir la législature. A contrecœur, Berlusconi reprend le dialogue : ‘ça suffit, il faut traiter avec Fini’, tout en soulignant ‘je suis déçu, 16 ans durant je l’ai traité en filleul et voilà ma récompense’. Casini, n°1 de l’UdC, ne cache pas sa joie : ‘je le vois tout à coup revenu à lui’. Les projets du Cavaliere ? Demander à G. Letta de voir concrètement les assurances qu’il peut obtenir de Fini, après s’être assuré une pleine neutralité des ex-finiens. Mercredi, il a rencontré Alemanno, Gasparri, La Russa et Matteoli en leur disant clairement ‘je vous prie de renoncer, dans cette phase délicate, à toute polémique avec Fini ; évitez les attaques : nous avons des choses importantes à faire et nous devons continuer à gouverner’ a-t-il conclu. Ces signaux de trêve ont vu la confirmation des présidences des commissions parlementaires, fortement demandée par la Ligue. Mais le débat sur la justice reste ouvert : les finiens s’opposent à l’idée d’une loi transitoire sur le procès court. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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