Umberto Bossi à Pontida : "le fédéralisme, c'est moi".
21/06/2010
« Bossi à Pontida rassure son électorat : ‘le fédéralisme, c’est moi’ » (Rodolfo Sala, La Repubblica) :
« A Pontida, face à un auditoire scandant des slogans sécessionnistes, U. Bossi a clamé : ‘il y a un seul ministre pour le fédéralisme, c’est moi ; la nomination de Brancher n’a rien changé : on est passé du fédéralisme à la décentralisation’. Le chef de file de la Ligue veut rassurer son électorat, inquiet de la nomination d’A. Brancher comme ministre sans portefeuille pour le fédéralisme, vécue comme une mise à l’écart de la Ligue. Il faut rester avec le Cavaliere, il n’existe pas d’autre option sinon celle, catastrophique pour la Ligue, d’élections anticipées. Sous les drapeaux léghistes, le scepticisme est de mise : ‘sécession, sécession’, les cris continuent. Bossi rectifie : ‘liberté, liberté’, et pour calmer les rumeurs sur les divisions au sein du groupe dirigeant (un axe Calderoli-Tremonti en faveur de Brancher) il précise : ‘nous ne sommes pas comme les autres partis qui se chamaillent’. Du côté du PD, les réactions sont à l’unisson : ‘même Bossi envoie au diable le médiateur Brancher, en revendiquant son propre rôle sur le fédéralisme’. Pour Casini, le fédéralisme, ‘à commencer par les provinces, prévoit de nouveaux gaspillages et non des coupes’ et F. Rutelli (API) qualifie d’‘insupportable’ ‘le chantage sécessionniste de la Ligue’. »
« Le Cavaliere convoque les siens et travaille à un pacte en trois points-clefs pour la ‘trêve’ avec Fini » (Paola Di Caro, Corriere della Sera) :
« Au-delà de la loi sur les écoutes, où Berlusconi a du faire un n-ième pas en arrière après avoir dit qu’on ne changerait ‘rien’, un autre problème doit être réglé, d’une façon ou d’une autre : la relation avec Fini. Berlusconi a beau, en effet, toujours jurer que sa relation avec la Ligue est idyllique, la nomination de Brancher comme ministre pour la mise en œuvre du fédéralisme vise à ‘verrouiller’ une relation qui en a besoin. Avec le président de la Chambre, c’est bien plus compliqué ; mais Berlusconi est pragmatique et, bien qu’il ait des doutes sur la possibilité d’une paix avec Fini, il sait qu’il ne peut avancer ‘avec le Sénat qui fait les lois et la Chambre qui les défait : l’avenir de la législature est en jeu’. Bossi aurait donné cet argument à Berlusconi après un tête-à-tête ‘très utile’ avec Fini. Le bureau de présidence du PdL vérifiera à cet effet si les négociations toujours en cours entre les deux parties (avec d’un côté Bocchino et Augello pour Fini et, de l’autre, Alfano et Ghedini pour Berlusconi, plus les coordinateurs, et Cicchitto et Quagliariello) peuvent réellement mener à une normalisation entre majorité et minorité du PdL. Trois points sont sur la table pour une entente éventuelle : un parcours menant rapidement à un congrès (un an et demi maximum) avec des garanties pour la minorité, la création d’une commission interne au parti sur le fédéralisme et sa mise en œuvre, la présence de finiens dans les organes statutaires, pour que leurs instances soient écoutées sans qu’il faille à chaque fois négocier ou se disputer par quotidiens interposés. Nombreux sont ceux, au sein du PdL, qui sont en faveur de relations plus apaisées. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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