Défi de Fini : il lance les cercles de Generazione Italia.
04/05/2010
« Deux semaines d’attente avant des éclaircissements, c’est un peu trop » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « C. Scajola compte donc aller devant les juges comme témoin puis se rendre au Parlement pour fournir les éclaircissements réclamés par l’opposition et une partie de la majorité sur les conditions d’acquisition de son appartement romain et ses rapports avec l’entrepreneur Anemone. Scajola a pris la bonne décision, mais malheureusement il l’a prise trop tard. Dans les heures qui ont suivi les révélations de la presse, et lors des interviews de samedi dernier, il avait exclu d’aller devant le Parlement – ligne peu réaliste qu’il a dû abandonner. Trop tard, car son rendez-vous chez les juges a été fixé au 14 mai. Les chambres devront donc attendre deux semaines avant de l’entendre. Deux semaines pendant lesquelles l’assaut médiatique ne se calmera pas. Pourquoi a-t-il tant attendu ? Sans doute espérait-il que ça se tasserait. Une illusion. Il y a beaucoup de preuves contre lui, mais il en existe aussi en sa faveur. Il devrait donc accélérer le tempo au lieu de le ralentir. Dans ce climat de tension, deux semaines c’est trop, tant pour le gouvernement de Berlusconi que pour la majorité – qui qui n’a pas vraiment fait preuve de solidarité envers lui. Inutile aussi d’accuser les procès médiatiques quand on attend trop longtemps pour les transférer dans leur siège institutionnel : ce n’est pas un signe de force mais de faiblesse, et même de peur. S’il veut s’en sortir avant qu’il ne soit trop tard, il a intérêt à agir en respectant le Parlement et l’opinion publique. »
« Berlusconi ‘préoccupé’. Il pense déjà à l’après Scajola – On parle de Romani, mais Galan et la Ligue sont sur les rangs » (Virginia Piccolillo, Corriere della Sera) :
« Dimanche, le président du Conseil reconnaissait être très préoccupé, mais se croyait encore assez solide pour pouvoir affronter un scandale de plus. Hier, Berlusconi était beaucoup plus inquiet. L’affaire a pris de telles proportions qu’elle a dépassé la cote d’alerte : la gestion politique en est trop risquée. On ne peut pas attendre le 14 mai pour une explication et la démission de Scajola paraît inéluctable. Berlusconi a déjà pensé à sa succession : il aurait lancé en plaisantant le nom de L. di Montezemolo ; plus sérieusement, il pense à Romani, n°2 de Scajola. Mais G. Galan, à peine nommé ministre de l’Agriculture, a posé sa candidature, comme l’état-major de la Ligue. Hier un ministre de premier plan déclarait ‘les accusations contre Scajola sont incroyables, mais ses propres déclarations le sont tout autant ; notre parti ne peut accepter une affaire de corruption sans explications’ – et la majorité lui a fait écho. Aujourd’hui Berlusconi doit rencontrer son ministre pour des éclaircissements et, selon certains, ce pourrait être leur dernier entretien comme collègues au sein du gouvernement. »
« Défi de Fini : il lance les cercles de Generazione Italia » (Corriere Della Sera) :
« GF Fini soutient l’association d’I. Bocchino qui déclare ‘Berlusconi a les ‘cercles des promoteurs de la liberté’, Fini a maintenant les ‘cercles de Génération Italie’. Dans une vidéo de 2 minutes 30, Fini explique que ‘l’objectif principal est de garantir sur tout le territoire national la présence de nombreux cercles composés de volontaires’, auxquels il invite tout le monde à participer. L’initiative, qui reste dans le contexte du PdL, vise à ‘trouver quelques bonnes idées à mettre au service d’une bonne politique.’ Y ont déjà adhéré 500 élus locaux – on en prévoit 1000 – en vue d’un grand congrès à Rome. Selon Fini lui-même son projet est ‘de construire, non de détruire’. Les choses bougent : au Sénat, on envisage une association-fondation pour plus de dialogue avec le PdL ‘loyaliste’ ; à la Chambre, avec le plein appui de Fini, c’est sur des thèmes essentiels qu’on se concentre : Bocchino et Granata envisagent de demander une procédure accélérée pour débattre tout de suite, avant ou en même temps que le projet de loi sur les écoutes, le texte anticorruption qui vient de recevoir l’aval du Quirinal. »
Entretien avec Umberto Bossi, ministre des Réformes, dans La Repubblica, - « Des célébrations inutiles ; j’irai si le Président me le demande » :
« Après Roberto Calderoli, ministre léghiste de la Simplification, U. Bossi rêve lui aussi d’avoir le fédéralisme en place avant d’assister aux 150 ans de l’Unité. Selon lui, ce serait la seule façon de sauver le pays et de lui éviter de finir comme la Grèce , mais aussi de tenir la promesse de Cavour que le roi n’a pas tenue : les Lombards n’auraient jamais accepté d’être assujettis au Piémont, mais le roi a trahi Cavour et imposé le centralisme. ‘Il est temps de reprendre le cours de l’Histoire. Avec le fédéralisme nous aurons finalement des règles. Ce qui fera du bien au Nord et au Sud. Parce qu’après la crise le Nord ne pourra plus donner d’agent au Sud et le Sud ne pourra plus se permettre de gaspiller. Il faudrait réécrire l’Histoire, qui a deux faces : d’un côté, il y a le peuple et, de l’autre, la classe dirigeante qui domine ; d’un côté ceux qui dépensent, de l’autre ceux qui payent. Je ne sais pas encore si j’assisterai aux cérémonies de l’Unité d’Italie, cela me semble un peu inutile. Mais je dois encore y réfléchir. Et si Napolitano me demande d’y assister … vous savez bien que le Président m’a toujours été sympathique.’ »
Entretien avec Gianfranco Fini, président de la Chambre, dans La Stampa – « Mais pourquoi le PDL reste-t-il à regarder ? » :
« Je désapprouve l’attitude du ministre Calderoli qui snobe les 150 ans de l’Unité de l’Italie. Dans le fond, la Ligue n’est pas un parti national. Je m’étais permis de demander pour quelle raison un grand parti national comme le nôtre n’avait pas présenté un seul projet pour célébrer dignement cet anniversaire. Etait-ce, avais-je demandé, parce que les amis de la Ligue excluaient qu’il y eût quoi que ce fût à célébrer ? Les institutions sont en première ligne, particulièrement depuis la forte impulsion donnée par le président Napolitano. Nous travaillons à l’idée de réunir les deux Chambres devant lesquelles le chef de l’Etat prendrait la parole. Ayant contribué à la fondation du PdL, je pense qu’il est très grave que le parti ne prenne pas d’initiatives pour célébrer l’Unité. L’anniversaire est l’occasion de s’interroger de façon très sérieuse sur ce que veut dire être italien aujourd’hui et non hier. La célébration doit permettre de porter le regard vers l’avant, en mettant en avant les défis de demain, les réformes structurelles dont nous avons besoin, en tentant de réconcilier la politique et la société. Si nous voulons un avenir partagé, il faut avoir mémoire partagée, et de là identifier ce qui nous rassemblet. Les 35 M€ que le gouvernement a budgétés sont une bagatelle, la preuve de sa myopie. Le fédéralisme n’est pas un instrument d’unité ; c’est une façon de rendre plus efficace le fonctionnement de l’Etat. En ce qui concerne le fédéralisme fiscal, nous sommes encore dans la phase de recueil de donnée, nous avons besoin de comprendre ce que cela comporte en termes de coûts et de cohésion sociale. »
(Traduction : ambassade de France à Rome.)
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