Bossi au président du Conseil : ‘ les réformes doivent démarrer mais en accord avec le centre gauche’.
07/04/2010
« La ‘mise-en-scène’ léghiste ne doit pas être prise à la lettre, c’est la substance qui compte » (Stefano Folli, Il Sole 24 ore) :
« Derrière la polémique sur la revendication par la Ligue de la ‘mise-en-scène des réformes’ – à travers l’entretien de Maroni au Corriere – il y a un point crucial, qui a plané hier soir sur le dîner entre Berlusconi et Bossi à Arcore : nous assistons à la réalisation du scénario post électoral – inévitable vu le résultat – avec les débuts de la ‘nouvelle’ Ligue dans un rôle national. La Ligue du nord souhaite suivre pas à pas l’itinéraire réformateur et contribuer à en fixer le calendrier et les priorités, en définissant ou, mieux, en guidant le dialogue parlementaire avec l’opposition. Le terme de ‘mise-en-scène’ ne doit donc pas être pris à la lettre, le rôle de metteur-en-scène revenant au président du Conseil, mais dans la substance cela indique l’intention léghiste de ne pas se laisser reléguer aux seconds rôles et de talonner Berlusconi de près. Il n’est pas question de conserver le ministère de l’Agriculture ou de revendiquer la mairie de Milan : les véritables objectifs de Bossi sont en fait les réformes, leur parcours et, par conséquent, la relation avec l’opposition. Sur ce dernier point surtout, Bossi ne veut pas laisser faire Berlusconi et pour deux raisons : l’extrême défiance de ce dernier vis-à-vis de quelque accord que ce soit avec l’opposition d’abord, et Berlusconi demeure, ensuite, la personne avec laquelle l’opposition a le plus de difficultés à dialoguer sur le fond – présidentialisme, etc. Les interventions de Maroni ou de Calderoli doivent donc être vues comme autant de signaux envoyés au centre gauche pour qu’il comprenne qu’au sein de la majorité certains tissent une toile qui inclura les différents aspects du fédéralisme et le renforcement du gouvernement central. Un rôle central se profile pour le président de la Chambre : Fini sera déterminant dans la triangulation majorité-opposition-Quirinal. Le scénario actuel impose donc que Bossi et le cofondateur du PdL s’entendent. »
« Bossi au président du Conseil : ‘ les réformes doivent démarrer mais en accord avec le centre gauche’ » (Ugo Magri, La Stampa) :
« Au dîner d’Arcore, hier, Calderoli a présenté son projet de nouvelle Constitution, basée sur le fédéralisme et le présidentialisme à la sauce française. Plus encore que le contenu, c’est la méthode qui lui tient à cœur : la Ligue veut un large accord pour éviter un référendum comme celui de 2006, fatal. Le PD serait donc impliqué dans les négociations. Le Cavaliere est sceptique mais il veut éviter d’heurter Fini et encore moins Bossi – d’accord sur ce point avec le président de la Chambre. Sur l’Agriculture, par contre, grande discussion : Berlusconi défend Galan, auprès duquel il a ‘pris un engagement’ mais, surtout, il ne veut pas donner l’impression de se plier à tous les desiderata de la Ligue du nord. En privé, par ailleurs, Berlusconi s’est montré très en colère suite à l’entretien de Maroni au Corriere – voulant donner la paternité des réformes à la Ligue – et il a donné son aval pour que ceux qui le souhaitaient, au sein du parti, répliquent. Le magazine web de la fondation finienne FareFuturo exhortant le PdL à ‘frapper un coup pour ne pas tous mourir léghistes’ a été attaqué permettant aux dirigeants PdL (de Bondi à Cicchitto ou Gasparri) de remettre les choses au clair, également vis-à-vis de la Ligue, en réaffirmant que ‘la mise en scène des réformes en revient entièrement au PdL qui a fait des miracles lors des élections’. Au nom de la fondation, Urso a pris ses distances de l’article Internet et non pas pour calmer les dirigeants du PdL mais pour une autre raison, liée à la stratégie finienne : il semblerait que contrairement au président du Conseil, Fini ait apprécié la sortie de Maroni, notamment sur le semi-présidentialisme à la française. En gros, il serait erroné de voir le PdL assujetti à la Ligue, c’est plutôt la Ligue qui, pour une fois, adhère aux positions d’AN et de Fini. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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