Italie : le débat sur la burqa traverse les Alpes.
27/01/2010
« La Ligue exulte, le PD freine. Carfagna : ‘bientôt aussi chez nous’ » (Vladimiro Polchi, La Repubblica) : « La guerre déclarée à la burqa de l’autre côté des Alpes rebondit en Italie, unissant les forces politiques sur la finalité (interdire le voile qui couvre le visage), les divisant sur le moyen, entre ceux favorables à une loi et ceux qui y sont opposés. Les premiers à saluer favorablement l’éventuelle loi française sont les dirigeants de la Ligue du nord. Le ministre Calderoli parle ‘d’une initiative positive, d’autant que la liberté individuelle doit toujours être équilibrée, avec l’exigence de protéger la sécurité’. Au PdL, Maria Carfagna, ministre pour la Parité, soutient que ‘interdire la burqa est une façon d’aider les jeunes immigrés à sortir des ghettos’ et promet que l’Italie aura bientôt une loi ad hoc. Franco Frattini, ministre des Affaires étrangères, est plus prudent dans son commentaire : ‘je ne suis pas, par principe, en faveur d’une pure et simple interdiction au moyen d’une loi’. Farefuturo, fondation présidée par Gianfranco Fini, tempère dans un communiqué : ‘Interdire l’usage de la burqa est un faux problème parce qu’il ne regarde qu’une tranche plus que minoritaire de la population de religion musulmane et surtout parce ce que ce n’est pas en imposant qu’on résout un problème qui est avant tout d’ordre culturel’. A sein du PD, on invite à ‘éviter des raccourcis propagandistes’ et à être ‘attentifs à ne pas porter atteinte à la liberté religieuse’ ou ‘à créer des discriminations’. Antonio Di Pietro (IDV) fait la distinction entre : ‘la burqa, instrument de contrainte comparable à une cage’ et ‘le libre choix de l’expression d’un droit individuel’. Du côté des musulmans, Ahmad Gianpiero Vincenzo, président des Intellectuels musulmans italiens rappelle que ‘interdire le voile intégral est compatible avec l’Islam qui ne prescrit pas de couvrir le visage des femmes’. L’Union des communautés islamiques en Italie (UCOI) se montre plus critique :’nous ne croyons pas que le visage doive être couvert, mais nous trouvons que la liberté religieuse garantie par la Constitution se trouve mise sous tutelle’. ».
(Traduction : ambassade de France à Rome.)
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