Dernières nouvelles d'Italie.
11/01/2010
Entretien avec Claudio Scajola, ministre du Développement, dans La Stampa – « Dégrèvements fiscaux pour les jeunes qui reviennent travailler dans le Sud. Le Mezzogiorno est une priorité absolue, le Plan du gouvernement à cet égard sera présenté très vite » : « Le ‘Plan pour le Sud’ est pratiquement prêt, c’est une question de jours. Le Ministre Scajola explique que l’objectif sera d’inciter les jeunes diplômés qui ont ‘fui’ vers le Nord ou à l’étranger de revenir au Sud. Pour les convaincre, les techniciens des ministères pensent à mettre en place des dégrèvements fiscaux. »
Entretien avec Italo Bocchino, vice-chef du groupe PdL à la Chambre, dans La Repubblica – « Si le couple Berlusconi-Fini se sépare, tout le parti tombe à l’eau » : « Ceux qui pensent que Berlusconi peut se passer du co-fondateur du PdL se trompent. Ce serait une grave erreur car tout le projet et tout le parti tomberaient à l’eau. L’article de Feltri est inacceptable, il n’y a aucune comparaison possible entre Fini et Di Pietro. Le journal du Président du Conseil n’a rien de mieux à faire que de tirer sur ses alliés et lorsqu’il invite à ne pas voter pour R. Polverini, c’est incompréhensible. Nous devons nous unir pour faire régner l’harmonie entre les deux leaders et nous devons tout faire pour discuter des réformes avec le PD à partir du projet Violante. »
Entretien avec R. Maroni, ministre de l’Intérieur (Ligue du Nord), dans Il Sole 24 Ore – « L’attentat contre le Parquet de Reggio est un acte de terrorisme mafieux » : « ‘Il faut exporter dans toute la Calabre le ‘modèle Caserta’ contre la criminalité organisée. Accélérer le plan extraordinaire anti mafia, qui sera présenté en Conseil des ministres d’ici janvier. En Lombardie, feu vert à la section spéciale de la Commission des grands chantiers, pour lutter contre les infiltrations de la ‘ndranghheta (mafia calabraise) à l’Expo de Milan’. Mais la réponse du ministre à la bombe qui a explosé dimanche devant le parquet de Reggio en Calabre est de ‘créer dans cette même ville, le siège de l’Agence nationale pour la gestion des biens confisqués à la mafia’. »
« Stratégie de la tranquillité pour dissimuler le conflit entre Berlusconi et Fini » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « Berlusconi a fait savoir qu’il est en forme, qu’il va revenir et mener à bien les réformes. Ce qui est frappant, ce ne sont pas ses objectifs – que nous connaissions déjà – ni le fait qu’il est prêt à agir sans l’opposition : le vrai message, c’est l’image d’harmonie et de normalité qu’il veut donner d’un PdL plein de tensions. Berlusconi ne parle ni de Fini ni de la Ligue. Il veut offrir l’image d’un parti qui ne correspond pas à la réalité, mais qui est celui que le Cavaliere et ses électeurs voudraient. Un ‘parti de l’amour’ en opposition à ceux qui ‘diffusent la haine’. C’est le mot d’ordre. Le Palais Chigi, voyant dans les manœuvres finiennes une tentative de saboter le gouvernement, essaie, en le délégitimant, de le pousser en marge de la majorité. Les prises de position de Fini en matière d’immigration, d’éthique, de justice, de réformes institutionnelles et de rapport avec la gauche, sont perçues comme des hérésies que Berlusconi supporte de moins en moins. L’avantage du centre droit sur le centre gauche pour les régionales pourrait pâtir de ce climat. Berlusconi en est conscient. C’est pour cela qu’il distribue des ‘pilules tranquillisantes et évite d’alimenter la polémique. Pour le moment du moins. »
Entretien avec G. Tremonti, ministre de l’Economie, dans Il Messaggero – « Les politiques sociales du gouvernement ont fait cesser l’anti-berlusconisme » : « Du point de vue de G. Tremonti, revenant sur vingt mois de parcours à la veille du rendez-vous des Régionales, les politiques économiques de l’exécutif ont tari la source de l’anti berlusconisme politique. ‘Si la gauche s’occupe de mettre sur pied une coalition contre une personne, elle échouera encore une fois. En 2013, le successeur de Berlusconi sera Berlusconi. Nous avons subordonné toute notre action à sa compatibilité avec la situation économique. Nous avons eu la chance d’anticiper la crise ; notre priorité a donc été la conservation de l’Etat-Providence.’ »
« ‘Bocchino à la place de La Russa’, le prix à payer en échange de la paix Fini-Berlusconi » (Amedeo La Mattina, La Stampa) : « Fini, en tant que co-fondateur du PdL, garantit l’alliance avec Casini pour la candidature de Polverini dans le Latium. Une manœuvre lui permettant de démontrer qu’il n’est pas du tout isolé, comme voudrait le faire croire Il Giornale de Feltri. Grâce aux candidatures qu’il a proposées, il a réussi à récupérer l’UDC. Ce qui n’a pas été vraiment apprécié par le Cavaliere à la veille de leur entrevue, prévue la semaine prochaine. Pour Cicchitto, Fini ne peut pas s’attribuer seul le mérite de cette alliance, qui revient à tout le PdL, mais Bondi souligne que le plus important c’est que le PdL soit uni et que la victoire électorale cimentera les rapports entre Fini et Berlusconi. Fini désire obtenir le remplacement de La Russa, à la coordination du PdL, par Bocchino. Berlusconi sait que cela pourrait créer des problèmes avec les anciens dirigeants d’Alliance nationale, La Russa, et également Gasparri, mais il semble prêt à tout pour récupérer le président de la Chambre avant de se lancer dans la campagne électorale, toute son armée unie à ses côtés. Il sait aussi qu’il ne peut pas se permettre des surprises lorsque la loi sur le ‘procès court’ et l’’empêchement légitime’ sera présentée au Parlement ».
Entretien avec R. Maroni, ministre de l’Intérieur, dans Il Messaggero – « Que Rosarno nous serve de leçon, il faut stopper le travail au noir » : « Le ministre de l’Intérieur veut responsabiliser les associations de catégories et les entrepreneurs. ‘Nous ne devons plus accepter le travail au noir. La loi Biagi a défini les règles du travail saisonnier et les entrepreneurs doivent appliquer la loi. Il se peut que la mafia calabraise soit derrière les événements de Rosarno mais laissons aux enquêteurs le temps de vérifier. Les immigrés en règle pourront aller où ils veulent et retourner à Rosarno s’ils le désirent. Un grand nombre de clandestins est présent en Italie et nous continuerons la politique des rapatriements. Parmi les points du programme 2010 de la lutte contre la mafia, il y a le code anti-mafia – toutes les lois approuvées depuis 65 ans et mises à jour - et l’Agence pour la gestion des biens séquestrés à la mafia. Le troisième point vise à augmenter la capacité opérationnelle du ‘super parquet national anti mafia’ dirigé par le procureur Pietro Grasso. Depuis que nous sommes au gouvernement, nous avons arrêté 8 mafieux par jour et 20 des plus dangereux, dont 11 en Calabre. Nous avons confisqué leurs biens à hauteur de 7Md€. Aucun gouvernement n’en a encore fait autant. »
Entretien avec Silvio Berlusconi, président du Conseil, dans La Repubblica de samedi – « Dans la réforme fiscale il n’y aura que deux taux d’imposition » : « 2010 sera l’année de la réforme fiscale, comme nous l’avions préparée en 1994, de la réforme de la justice et des institutions. Dès lundi, je me remettrai au travail. J’ai l’intention de rencontrer le Président de la République, les ministres, les groupes parlementaires et tous les leaders de la majorité. Le dialogue avec l’opposition n’est pas le problème, le problème ce sont les réformes. En 2010, nous sortirons définitivement de la crise, mais nous devons procéder avec prudence. Chaque année nous avons 8Md€ d’intérêts passifs. Un chiffre impressionnant. Nous ne reviendrons pas en arrière. Mais j’en ai peut-être trop dit. »
Entretien avec I. La Russa dans le Corriere della Sera – « Plus d’équilibre, assez des tirs amis » : « I. La Russa, ministre de la Défense et l’un des trois coordonnateurs du PdL, a une idée très claire des priorités de la rentrée pour son parti. ‘A la veille des élections, nous devons consolider les équilibres internes et donner une nouvelle cohésion au PdL, pour gagner le plus de régions possibles. Pour ce faire, il faut mettre fin au tir ami qui a alimenté les polémiques des derniers mois. La rencontre entre Fini et Berlusconi ne sera pas un second Yalta : il ne s’agit pas de se répartir les pouvoirs et les territoires, mais de construire un équilibre. En ce qui concerne les réformes, si l’opposition renonce à la tentation de la voie judiciaire, nous serons là pour les écouter’. »
(Traductions : ambassade de France à Rome)
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