MCG : "Frontaliers d'accord, Genevois d'abord."
03/11/2009
Le Mouvement des Citoyens Genevois (MCG), récent vainqueur des élections à Genève, présente deux candidats pour les élections au Conseil d'Etat le 15 novembre 2009.
Le MCG dénonce la récente affiche de l'UDC portant sur la présence de minarets en Suisse. Le MCG n'a pas le même programme que l'UDC, ni les mêmes électeurs.
Voici un communiqué de Mauro Poggia, candidat du MCG au Conseil d'Etat :
La récente publicité nauséabonde de l'UDC et l'amalgame que l'on tente de faire avec la position du MCG impose une mise au point, tant le malentendu est entretenu par des adversaires politiques, médias à l'appui, qui voudraient diaboliser ce nouveau parti concurrent, en lui collant une étiquette xénophobe, qui lui répugne. Les travailleurs frontaliers ont contribué et contribuent à l'essor de Genève en faisant partie de son tissu culturel, économique et social, et il n'a jamais été question de les pointer du doigt en tant que tels. Rappelons que jusqu'à l'entrée en vigueur des Accords instaurant la libre circulation des personnes avec l'UE, non seulement un frontalier devait résider six mois en zone frontalière pour acquérir ce statut, mais un employeur genevois devait démontrer, avant de l'engager, avoir recherché en vain sur le marché local et national, un employé pouvant occuper le poste. Les Accords de libre circulation ont modifié la donne, et rien n'empêche aujourd'hui un employeur d'engager un universitaire breton qui viendrait s'installer à Gaillard, pour occuper un poste pour lequel il serait surqualifié. Aucun quota ni moratoire n'a été imposé par le Conseil fédéral, alors que les préoccupations de Genève avaient été clairement exprimées et que des limites ont été très justement instaurées pour la domiciliation en Suisse des travailleurs européens, jusqu'en 2007 d'abord, puis 2011. En d'autres termes, du jour au lendemain alors qu'il n'était pas possible de travailler en Suisse en s'y installant, il était permis de le faire en se domiciliant à la frontière ! Compte tenu des écarts salariaux, ce qui devait arriver est arrivé.
Le nombre de frontaliers à Genève est passé de 30'000 en 2000 à 70'000 actuellement. Parallèlement, le chômage est monté à 6,9% à Genève, alors qu'il est de 3,7% en moyenne suisse, avec une augmentation de 25% par rapport à 2008 à la même époque. Il est exclu de s'en prendre aux travailleurs frontaliers qui ont naturellement tiré profit de cette lacune imputable au Conseil fédéral. Par contre, un parti politique responsable et préoccupé par la situation spécifique de Genève ne peut pas faire abstraction de ce problème, et se doit de rechercher des solutions qui permettent de donner une priorité, et non une exclusivité, au marché de l'emploi local. Ainsi, faute de pouvoir éviter les engagements internationaux de la Suisse, il est urgent de promouvoir une Charte négociée par les partenaires sociaux, par laquelle les entreprises du canton s'obligent, en échange d'allègements fiscaux, avant d'engager un nouvel employé, à rechercher sur le marché de l'emploi local et national une personne répondant au profil du poste. Seule une telle démarche citoyenne et responsable est de nature à préserver l'économie du canton à moyen et long terme. Quant à l'Etat, il devrait impérativement réserver les nouveaux postes ou les postes à repourvoir à des résidents genevois. S'agit-il de protectionnisme blâmable, ou uniquement de bon sens ? A-t-on déjà vu un Genevois être engagé dans l'administration française ? Ne parlons même pas des tracasseries administratives sans fin imposées par la France aux entreprises suisses qui envisagent de travailler dans ce pays, ce que notre Conseillère fédérale Doris Leuthard a très justement dénoncé récemment. Alors Mesdames et Messieurs les bienpensants, permettez que l'on se soucie des travailleuses et travailleurs de Genève avant qu'il ne soit trop tard !
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