Italie : les patriotes jouent le rôle de la majorité et de l'opposition.
13/08/2009
« Les deux rôles du centre droit : le gouvernement, mais aussi l’opposition » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « La discussion sur le Sud ou sur les ‘grilles salariales’ a mis en lumière un point crucial, une anomalie en train de se créer : la dialectique qui se joue, en général, entre majorité et opposition, se déroule presque intégralement au sein de la coalition gouvernementale. Le parti du Sud, qui n’existe que comme groupe de pression, et le parti du Nord, la Ligue et certaines sphères PdL se disputent, s’affrontent, font la paix, le tout dans le périmètre de la majorité. Le parti démocrate, principal parti d’opposition, est de fait exclu du débat, replié qu’il est sur ses dissensions internes en vue du Congrès d’octobre. Quoi qu’il en soit, le centre droit se suffit à lui-même, jouant les deux rôles de la comédie : le gouvernement et l’opposition. Bossi soutient Berlusconi tout en veillant à marquer en permanence son identité particulière – il pense aux élections régionales de l’an prochain et au bras de fer prévisible sur les candidatures. Quant aux sudistes, Lombardo et Micciché, ils ont appris les méthodes léghistes quoique sans disposer ni de la force ni de l’enracinement territorial de Bossi ; mais eux aussi, de temps à autre, s’opposent au gouvernement, pour ensuite signer l’armistice. Le conflit Nord-Sud est donc interne à la coalition de gouvernement. Bersani (Parti Démocrate = gauche) n’a nul motif de se réjouir des ‘premières failles’ qu’il entrevoit au sein de la majorité : le centre gauche ne dispose pour l’instant d’aucun levier auquel s’accrocher pour revenir dans le jeu. Certes, le conflit Nord-Sud peut être à la longue destructeur, mais seulement si Berlusconi ne parvient pas à le gérer avec la capacité de synthèse appropriée. »
Entretien avec Silvio Berlusconi, président du Conseil, dans Il Giornale – « Les grilles salariales ? Une polémique absurde » : « En vacances dans sa résidence sarde de Villa Certosa, Silvio Berlusconi dément être irrité : ‘allons donc… quand je dis que je ne me mets presque jamais en colère, je suis sincère’. ‘La vie privée n’existe plus, pour personne ; en ce qui me concerne, j’ai tant fait et je continue à travailler dans l’intérêt du pays ; sincèrement, je mérite d’être laissé un peu en paix ; qu’on cesse de violer la vie privée’. ‘Le 15 août, je serai à Rome pour parler de sécurité avec les ministres Maroni et Alfano ; l’après-midi, j’irai à L’Aquila, pour vérifier l’état d’avancement des travaux, qui se poursuivent à toute allure’. ‘Mon régime m’a déjà fait perdre cinq kilos’. Quant aux ‘grilles salariales’, ‘c’est l’histoire habituelle : on monte une polémique absurde sur rien du tout et je sais que maintenant, ils vont dire que j’ai fait marche arrière, que je suis contredit, ou Dieu sait quoi ; la vérité est différente : à propos de la question du lien entre rémunérations et territoires, je n’ai jamais parlé de grilles salariales, mais seulement de ce qui existe déjà – des négociations conventionnelles décentralisées, déjà approuvées par tous les syndicats, hormis la CGIL’. »
(Traduction : Ambassade de France à Rome).
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