Enquête sur le décès de Joerg Haider (34).
21/07/2009
L’alcool
Le porte-parole de la police, Gottlieb Türk, déclare dans le « Kurier » du 12 octobre 2008 que « lorsqu’un accident mortel a lieu, sans que des tiers soient impliqués, il n’y a pas de prélèvement sanguin. Seul un tribunal peut ordonner une telle enquête et encore faut-il l’accord de la famille du défunt. »
Donc, dans le cas qui nous préoccupe, puisqu’il n’y a pas d’implication de tiers, même si un tribunal avait ordonné ce prélèvement sanguin, celui-ci n’aurait pu avoir lieu sans l’assentiment de la famille. Le Parquet de Klagenfurt utilise donc des données récoltées illégalement.
Au milieu du mois de décembre 2008, la famille Haider demande une deuxième analyse de sang. Le Parquet de Klagenfurt refuse de communiquer les résultats. Ensuite, Gottfried Kranz qui dirige le Parquet de Klagenfurt déclare au « Kurier » que les résultats de l’analyse réalisée au lendemain du décès par l'institut de médecine légale de l’université de Graz sont confirmés, " cela n’a pas donné de changements". Donc 1,8/1000.
Claudia Haider
Le 14 janvier 2009, Gerhard Wisnewski téléphone à Claudia Haider (la femme de Joerg Haider) afin de lui poser des questions sur certains points. Claudia Haider est agitée et énervée, mais aussi incertaine. Elle dit à Gerhard Wisnewski que suite au décès de son mari, des forces ont opéré afin de remettre le couvercle sur l’affaire, de clôturer cette histoire le plus vite possible. Il y avait une pression énorme afin de procéder à l’incinération du cadavre.
Claudia Haider a demandé une seconde analyse de sang et exigé deux conditions :
- l’analyse doit être réalisée par un laboratoire indépendant (un institut était déjà envisagé)
- lors de la remise de l’analyse, un médecin de confiance de la famille doit être présent.
Ces deux conditions ont été refusées. L’analyse a été réalisée par l’institut de médecine légale d’Innsbruck, capitale du Tyrol (Autriche).
De plus, la famille ne sait pas qui a donné l’instruction d’embaumer le corps après l’autopsie. Cette demande n’est pas venue de la famille, alors que c’est la famille qui est la seule à pouvoir en décider. Suite à l’embaumement, de nombreuses analyses ne sont plus possibles.
Par embaumement, on doit entendre non seulement un traitement des parties extérieures du cadavre, mais également de l’intérieur du corps.
Claudia Haider dit également qu'elle se pose énormément de questions.
Elle se demande comment son mari a pu en aussi peu de temps ingurgiter autant d’alcool. Cela reste une énigme pour elle. « Nous étions un couple public. Il y avait une règle très claire : ne jamais conduire en ayant bu. Nous savions que ce n’était pas autorisé. Un vrai professionnel ne se laisse pas aller vers une situation qui peut le mener à des dommages importants qui peuvent signifier la fin de sa carrière politique. Croyez-moi, je le connais. Nous étions mariés depuis 32 ans. Et de plus, il n’aurait pas conduit vers la Vallée des Ours alors qu’il pouvait aller dans son appartement de Klagenfurt où il résidait.» De plus, pour se rendre à la Vallée de l’Ours, la route est sinueuse et il doit emprunter en bout de course des chemins de forêt.
La haute concentration d’alcool dans le sang reste une énigme. Quelqu’un qui est peu intéressé par l’alcool et qui doit se tenir professionnellement en public, la soirée qui précède une fête de famille importante se retrouve avec 1,8/1000 d’alcool dans le sang. Ce genre de situation est peu envisageable pour un professionnel de la politique tel que Joerg Haider.
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