Autriche : premiers résultats (AFP)
28/09/2008
Voici une dépêche AFP à propos des premiers résultats
Les Autrichiens ont sévèrement sanctionné la coalition gauche-droite, au terme de 20 mois de paralysie gouvernementale, au profit des partis d'extrême droite lors des législatives anticipées dimanche, selon les estimations des médias à la clôture du scrutin.
Les deux grands partis autrichiens, le social-démocrate SPÖ et le conservateur ÖVP, devraient, selon ces estimations publiées à 15h00 GMT, enregistrer leur plus mauvais score historique.
Mais, paradoxalement, l'arithmétique et la logique politique devraient conduire à une reconduction du gouvernement de grande coalition des deux perdants.
Quoique toujours en tête, les sociaux-démocrates perdent plus de 6 points de pourcentage avec un résultat autour de 29% par rapport à leur score de 2006. Pour les conservateurs, la chute est encore plus lourde, à 25,1% contre 34,3% il y a deux ans.
Le parti d'extrême droite FPÖ fait un bond de plus de 7 points autour de 18% et le parti populiste BZÖ de Jörg Haider est crédité de 11,7% à 11,9%, triplant presque son score de 2006 (4,1%).
Quant aux Verts, encore de justesse troisième formation politique en 2006, ils sont relégués au 5e rang avec autour de 10% des voix (11,5% auparavant).
Ainsi, si l'on additionne les voix de l'extrême droite FPÖ et du parti populiste BZÖ, l'extrême droite dépasserait son score historique de 1999 lorsque le parti de Jörg Haider avait atteint 26,9% des voix.
Si ces estimations de l'institut ARGES pour l'agence de presse APA et de l'institut SORA pour la télévision publique ORF se confirment, les Autrichiens ont sanctionné les partis de la coalition gouvernementale gauche-droite qui a échoué après 20 mois de querelles, au profit de l'extrême droite.
Le Parti social-démocrate SPÖ, fondé en 1885, et les démocrates-chrétiens du Parti du peuple (ÖVP) enregistreraient ainsi leur plus mauvais score historique. Et cela non seulement depuis l'après-Deuxième Guerre mondiale, mais même depuis la naissance de la République, issue en 1918 de l'Empire austro-hongrois après la défaite de la Première Guerre mondiale.
L'impasse gouvernementale sur tous les grands dossiers a surtout profité au FPÖ du bouillant Heinz-Christian Strache qui redevient ainsi la troisième force politique du pays, position déjà occupée dans les années 1990 et au début des années 2000. Mais, son ancien mentor, Jörg Haider, peut lui aussi se considérer comme l'un des vainqueurs du scrutin.
La gauche s'était dotée d'un nouveau dirigeant en juin, Werner Faymann, 48 ans, en remplacement du chancelier Alfred Gusenbauer, qui n'avait plus la confiance des militants.
Affichant un perpétuel sourire, Werner Faymann a caracolé en tête des cotes de popularité des chanceliers potentiels, battant son rival conservateur, le vice-chancelier Wilhelm Molterer, 53 ans, peu charismatique.
Dans une campagne électorale axée surtout sur la lutte contre la vie chère, en s'alliant tantôt avec l'extrême droite, tantôt avec les Verts, Werner Faymann avait in extremis fait adopter pêle-mêle lors de la dernière séance du Parlement le 24 septembre la réduction de moitié du taux de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les médicaments, l'abolition des droits d'inscription universitaires, une substantielle augmentation des retraites et des allocations d'entraide.
En cette journée ensoleillée, le taux de participation parmi les 6,3 millions d'électeurs a atteint un peu plus de 70% contre 78,5% lors du précédent scrutin.
Les résultats définitifs ne seront toutefois connus que le 6 octobre après dépouillement des votes par correspondance, une formule choisie cette année par plus de 580.000 électeurs (9,27%).
Pour la première fois, 183.000 jeunes de 16 et 17 ans, soit 3% de l'électorat, ont pu participer au scrutin et le mandat des députés sera de cinq ans, contre quatre auparavant.
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